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Diesel : Volkswagen accusé de tests sur des singes et des humains

Les constructeurs automobiles allemands Volkswagen, Daimler et BMW doivent affronter les informations données par la presse concernant des tests d’émissions de gaz diesel effectués sur des singes, mais aussi sur des humains.
– Avec AFP –

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Diesel : Volkswagen accusé de tests sur des singes et des humains
Pixabay - Christels

On doit ces révélations au New York Times. Une enquête du journal, publiée le 25 janvier, a d’abord mis à jour l’existence de tests menés sur des singes pour le compte des trois constructeurs automobiles allemands – Volkswagen, Daimler et BMW – et de l’équipementier allemand Bosch. Dès samedi, Volkswagen a indiqué prendre « clairement ses distances avec toute forme de maltraitance d’animaux ».

Ces expériences avaient été conduites en 2014 sur le sol américain par un organisme spécialiste de la santé dans le secteur du transport : l’EUGT. Ce laboratoire a été fondé par les quatre groupes en question. Selon le New York Times, une dizaine de macaques crabiers y ont été utilisés pour étudier la dangerosité des moteurs diesel sur la santé. Les animaux étaient enfermés devant des dessins animés pendant qu’on leur faisait respirer la fumée émise par une Beetle, successeur de la Coccinelle, modèle phare de Volkswagen. Le but était « de prouver que les véhicules diesel de technologie récente sont plus propres que les vieux modèles », selon le quotidien, qui informe par ailleurs que les résultats de ces tests auraient été truqués. 

Des révélations « écœurantes »

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L’affaire a pris une nouvelle dimension ce lundi 29 janvier avec les informations du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, affirmant que des tests sur les effets de l’inhalation d’oxyde d’azote (NOx) avaient également été effectués sur environ 25 êtres humains en bonne santé. Cette étude, menée par l’institut hospitalier d’Aix-la-Chapelle, mandaté par l’EUGT, n’aurait « rien à voir avec le scandale du diesel » qui frappe depuis deux ans de nombreux constructeurs, dont Volkswagen, pas plus qu’avec les tests sur les singes, s’est défendu l’institut, ce lundi. Selon les responsables de ce centre, le but était de mesurer l’effet de l’exposition à l’oxyde d’azote sur le lieu de travail, « par exemple pour les conducteurs de poids lourds, les mécaniciens ou les soudeurs », afin de recommander une éventuelle baisse des seuils réglementaires, explique l’institut.

« Je suis écœurée d’apprendre les révélations sur les tests d’émissions concernant les humains et les singes, a déclaré la ministre allemande de l’Environnement, Barbara Hendricks. Il est bon – et c’est le moins que l’on puisse attendre – que les constructeurs automobiles allemands aient pris leurs distances avec ces tests et se soient excusés. Les dessous de ce scandale doivent être rapidement mis au jour », a ajouté la ministre.

« Nous prenons nos distances expressément avec l’étude et avec l’EUGT, a réagi lundi un porte-parole de Daimler interrogé par l’AFP. Nous sommes consternés par l’ampleur des études et leur mise en œuvre », a-t-il ajouté, affirmant que sa filiale Mercedes-Benz « condamne les expériences dans les termes les plus forts ». BMW, de son côté, a dementi avoir participé à ces tests.

« Absurdes et inexcusables »

Bernd Althusmann, ministre de l’Économie de Basse-Saxe, un État-région actionnaire de Volkswagen, a pour sa part qualifié ces expérimentations animales d’« absurdes et inexcusables », a rapporté l’agence DPA. M. Althusmann appelle lui aussi de ses vœux une « enquête approfondie »,  ainsi que des « conséquences personnelles graves » pour les responsables de ces tests.

Fin 2015, le groupe Volkswagen avait reconnu avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel, dont environ 600 000 aux États-Unis, d’un logiciel faussant le résultat des tests anti-pollution et dissimulant des émissions dépassant jusqu’à 40 fois les normes autorisées. Dans la foulée du « dieselgate », les constructeurs allemands ont décidé de mettre un terme à l’activité de l’EUGT, qui se trouve actuellement en liquidation, précise le Süddeutsche Zeitung.

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Publié le 29 janvier 2018
3 minutes
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