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Mon chien a une hernie discale, que faire ?

Les humains n’ont pas le monopole de la hernie discale. Même s’ils marchent à quatre pattes, nos chiens peuvent aussi être touchés, un peu, beaucoup, parfois jusqu’à la paralysie…

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Mon chien a une hernie discale, que faire ?
Shutterstock

avec l’aimable collaboration de Jean-Claude Jestin, docteur vétérinaire

DR.

La moelle épinière est un élément clé du système nerveux central, en charge notamment de la motricité et de la sensibilité. Elle passe dans le canal formé par l’ensemble des vertèbres. Quand tout va bien, ces vertèbres la protègent (un peu comme une coque). Mais parfois, l’anneau fibreux entre chacune des vertèbres s’altère et se fissure : son noyau gélatineux central sort et vient comprimer plus ou moins la moelle. C’est ce que l’on appelle une hernie discale. Selon la localisation de la hernie et son importance, les conséquences peuvent être très différentes. De plus, en la matière, les chiens ne sont pas tous à égalité. En effet, bergers allemands, bouledogues français, caniches, carlins, cavaliers King Charles spaniel, cockers, pékinois et teckels y sont davantage prédisposés. En revanche, même si elles existent, les hernies discales sont nettement plus rares chez les chats.

Quels symptômes ?

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Si la hernie se situe plutôt du côté des vertèbres cervicales, les symptômes vont toucher les quatre membres, alors que si elle se situe au niveau des lombaires, seules les deux pattes postérieures sont concernées. Une petite hernie discale comprime peu la moelle, mais c’est suffisant pour que certains signes apparaissent : une simple caresse sur le dos provoque un gémissement ou une contraction des muscles (l’animal rentre la tête et voûte le dos) ou encore, il cherche à s’y soustraire, alors que ce n’est pas dans ses habitudes. Une hernie discale un peu plus envahissante peut provoquer une douleur et, surtout, une gêne pour se déplacer – gare au chien raide, qui refuse soudain de monter ou descendre les escaliers – et une hernie plus grosse, une authentique paralysie, avec dans le pire des cas, une perte totale des sensations (comme s’il s’agissait d’une anesthésie). Enfin la paralysie peut s’accompagner d’une incontinence urinaire et fécale, ce qui ne passe pas inaperçu. Toutefois, les symptômes ne sont pas toujours aussi nets : des pertes d’équilibre, avec les pattes arrière qui se croisent (comme si le chien était ivre) et les ongles qui viennent frotter sur le sol, correspondent au stade précédant la paralysie ; cela n’a donc rien d’anodin. Enfin, quelle que soit la taille de la hernie discale, elle peut faire parler d’elle du jour au lendemain (hernies aiguës), en particulier chez les chiens de petite taille, ou évoluer longuement à bas bruit (hernies chroniques), notamment chez les chiens de grande taille.

Quand faut-il intervenir ?

Entre l’examen clinique et l’imagerie centrée sur la colonne vertébrale et la moelle épinière, le vétérinaire n’a pas trop de mal à établir le diagnostic. Sa décision de traiter médicalement ou pas dépend surtout du contexte : en cas de douleur très modérée, sans aucune paralysie ni trouble de la sensibilité, le vétérinaire peut choisir l’option « médicaments ». En effet, avec du repos et des anti-inflammatoires, l’anneau fibreux peut cicatriser spontanément et la hernie disparaître comme elle est venue. Mais si le chien a déjà du mal à se déplacer, voire s’il est paralysé, il n’y a pas de temps à perdre : le vétérinaire doit absolument décompresser la moelle épinière (en retirant la partie du disque intervertébral qui vient appuyer sur elle) car les dégâts commis à son niveau sont souvent irréversibles – on ne sait pas réparer une moelle épinière abîmée, ni chez l’homme ni chez le chien – et plus on attend, plus les chances de remarcher s’amenuisent. En l’occurrence, lorsque le chien n’a plus ni motricité ni sensibilité, ses chances de récupération sont réduites si l’intervention a lieu plus de 48 heures après l’apparition de ces symptômes d’alarme.

Quels soins post-opératoires ?

Après une chirurgie de décompression de la moelle, votre chien ressort de la clinique vétérinaire avec des antalgiques car il n’est pas question de le laisser souffrir. La prise d’Arnica 7 CH matin, midi et soir pendant quelques jours peut aussi l’aider à se rétablir sans interférer avec les médicaments donnés après l’opération. Prévoyez surtout de l’accueillir avec un matelas épais, confortable et suffisamment grand pour qu’il tienne dessus sans avoir à se recroqueviller. Lorsque vous lui donnez à manger, assurez-vous que sa gamelle est à la bonne hauteur pour qu’il n’ait pas trop à se pencher. Et pour les sorties, durant les deux mois suivant l’opération, prévoyez une laisse courte et tenez-vous en aux petites promenades hygiéniques, loin des congénères un peu trop joueurs et loin des escaliers. C’est contraignant sur le coup, mais c’est important. C’est pourquoi si c’est trop difficile – votre chien en fait trop – un petit sédatif homéopathique, sans danger et sans risque d’accoutumance, peut l’aider à se détendre et à se reposer davantage.

Shutterstock – Aurélie Fieschi

Quel type de Rééducation ?

La rééducation n’est pas nécessaire lorsque le problème de la hernie a été rapidement réglé. Cependant, après une intervention chirurgicale suivie d’un repos d’au moins deux mois, la rééducation peut être utile. Elle l’est d’autant plus que la hernie a évolué de façon chronique, laissant s’installer une atrophie (des fibres nerveuses ont disparu en quantité) : dans ce cas, la reprise de la marche, après la période de repos, peut être beaucoup plus lente. Au programme de la rééducation ? Des mouvements passifs de flexionextension au niveau des membres touchés, à réaliser au moins 10-15 minutes par jour, pour éviter l’ankylose, ainsi qu’une reprise progressive de la marche et, si possible, une rééducation en bassin (ou en baignoire pour les petits chiens), l’idéal étant le tapis roulant immergé. Lorsque la récupération est plus longue que prévue, il faut parfois passer par l’utilisation d’un chariot pour chien handicapé, ce qui a l’avantage de faire travailler ses pattes de devant. En cas d’incontinence, la situation est plus complexe car il faut surveiller de près l’émission d’urine et de selles et être capable de sonder lorsque cela s’avère nécessaire, en espérant une récupération ultérieure qui peut arriver… ou pas.

Docteur Jean-Claude Jestin 7, place Gambetta, 22500 Paimpol

Tél. : 02 96 22 07 09

De l’ostéopathie, pourquoi faire ?

Pour que la hernie discale se forme, il faut que le disque intervertébral se fissure et c’est souvent le signe que la colonne a été soumise à des tensions importantes. C’est pourquoi lorsque l’on est propriétaire d’un chien prédisposé et/ou qui a déjà des antécédents de hernie même très modérée, cela peut valoir la peine de le montrer à un vétérinaire ostéopathe ; en dénouant des tensions avant qu’elles ne retentissent sur sa colonne, il peut éviter à votre animal la formation de la hernie discale et ses récidives.

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