L’homosexualité existe-t-elle chez nos animaux ?

Un chien qui en monte un autre a plutôt tendance à jouer, à explorer ou à copiner. Les chiens ne s’accouplent en général avec un autre que si celui-ci sécrète des hormones féminines (à cause d’une tumeur, par exemple) ou en cas de très longue abstinence. Un mâle qui porte sur lui l’odeur d’une chienne en œstrus peut déclencher le désir d’un congénère…

La monte entre chiens est en revanche fréquente dans les comportements de conquête de la dominance. Les propriétaires confondent souvent ces interactions avec une forme de sexualité, car ils interprètent mal le contexte dans lequel elles interviennent.

Plutôt rare dans la nature, l’homosexualité est plus fréquente en captivité qu’à l’état sauvage. En 1965, l’éthologue F. Schutz a démontré que des canetons mâles séparés de leur mère et ne fréquentant que des canards adultes mâles devenaient plus tard homosexuels, même en présence de canes.

L’homosexualité serait alors liée à un trouble de l’imprégnation sociale (sexuelle). Dans son livre Biological exuberance : animal homosexuality and natural diversity (1999), le biologiste canadien gay Bruce Bagemihl décrit pourtant des comportements homosexuels chez plus de 450 espèces, surtout celles affichant peu de dimorphisme. Enfin, pour l’endocrinologue Jacques Balthazart, qui invoque une origine partiellement hormonale à l’homosexualité, il existe au moins une espèce chez qui elle existe de manière incontestée : le mouton des montagnes Rocheuses (notre photo), lequel monte avec vigueur un bélier, parfois même en présence de brebis en chaleur.

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