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Importer son animal : une tendance forte qui n’est pas sans risque

Près de 33 000 chats et chiens ont été importés de l’étranger en France en 2016 : un phénomène en forte augmentation, qui doit cependant respecter des règles strictes pour éviter les dérives.

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Importer son animal : une tendance forte qui n’est pas sans risque
Shutterstock

Les Français aiment les animaux de compagnie : avec plus de 65 millions d’entre eux, dont 13,5 millions de chats et 7,3 millions de chiens, notre pays se place parmi les premiers États européens possesseurs d’animaux. Un engouement qui se traduit par des préférences marquées pour telle ou telle race de chat ou de chien. Et lorsque les filières françaises d’éleveurs ne peuvent pas répondre à la demande croissante, les propriétaires n’hésitent pas à se tourner vers l’étranger.

À tel point qu’en 2016, plus de 33 000 chats, chiens et furets ont été importés dans notre pays selon les chiffres publiés par l’i-Cad, l’organisme chargé de gérer les identifications de carnivores domestiques en France. Dans le détail, cela concerne plus de 27 000 chiens et près de 6 000 chats (les furets, avec 99 individus importés, constituent une catégorie marginale). Le phénomène, qui concerne à 55 % les particuliers, n’est pas nouveau, mais connaît un boom ces dernières années avec une hausse de 17 % en quatre ans.

Chihuahua, maine coon : les races les plus demandées

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Sans surprise, on retrouve des races très populaires parmi les chats et les chiens les plus importés. Ainsi, le chihuahua, le yorkshire terrier et le bouledogue français se classent parmi le top 3 canin, et l’européen, le maine coon et le british shorthair occupent le haut du podium félin.

« Mettre en place des élevages de chats ou de chiens prend du temps. Or, les demandes croissantes pour certaines races, qui évoluent d’une année sur l’autre, excèdent parfois la possibilité de certaines filières de répondre à la demande », détaille Chloée de la Simone, responsable de la communication au sein de l’i-Cad. Souvent, les races les plus convoitées sont également vendues moins cher qu’en France, ce qui représente une incitation supplémentaire pour les particuliers tentés par les élevages étrangers.

L’identification essentielle pour contrôler les circuits d’achat

Il se pourrait cependant que la proportion de particuliers important des animaux ne corresponde pas tout à fait à la réalité. On compte plus de 18 000 animaux achetés hors de France par des particuliers en 2016, contre environ 14 000 la même année pour les professionnels. Or certains éleveurs se feraient passer pour des particuliers pour faire venir plus rapidement et facilement des chats ou des chiens de l’étranger afin de répondre à la demande. Il s’agit cependant d’un phénomène diffiicile à mesurer pour lequel il n’y a aucun chiffre. 

L’i-Cad ne peut en effet que se référer aux fichiers recensant les identifications d’animaux. L’organisme rappelle ainsi que ces identifications, par puce ou tatouage, sont non seulement obligatoires pour les chiens ET les chats en France, mais essentielles pour assurer un suivi fiable et efficace des animaux lorsqu’ils proviennent de l’extérieur de nos frontières. « L’identification de l’animal permet le plus souvent – hors cas de trafic de puce – de s’assurer d’avoir à faire à un circuit d’importation sain », rappelle Chloée de la Simone.

Comment savoir d’où provient un animal ?

La Belgique, pays frontalier et francophone, est le principal exportateur de chiens et de chats vers la France. Suivent l’Espagne et le Portugal pour les chiens, et la Russie et l’Espagne pour les chats. Pour que chacun puisse clairement identifier la provenance de son animal, l’i-Cad rappelle que le numéro d’identification comprend un code pour chaque pays : 250 pour la France, 056 pour la Belgique ou 620 pour le Portugal.

En ce qui concerne les principales régions françaises concernées par les importations de chats et de chiens, il s’agit de l’Île-de-France, des Hauts-de-France et du Grand Est.

Attention aux risques sanitaires et à la rage

L’importation d’animaux de compagnie, si elle devient une pratique de plus en plus courante, n’est cependant pas sans risque. Elle doit répondre à un ensemble de règles, rappelées par l’i-Cad : tout d’abord, un particulier ne peut pas importer plus de 5 animaux, sauf cas dérogatoires pour un concours, une exposition ou une manifestation sportive. Les chiens dits dangereux de première catégorie ou « chiens d’attaque », comme le pit bull, le boerbull ou le tosa, sont interdits d’importation. Sont également proscrits les animaux âgés de moins de 12 semaines, et ceux qui ne sont pas vaccinés contre la rage.

Pour entrer sur le sol français, chaque animal doit effectivement être vacciné contre cette maladie. Si la rage n’existe plus en France, des cas peuvent toutefois encore survenir suite à l’importation d’animaux contaminés à l’étranger. En cas de non-respect de la loi, des sanctions pouvant aller jusqu’à 300 000 euros d’amende et 2 ans de prison sont prévues, ainsi qu’une mise en quarantaine de l’animal, voire son euthanasie.

Ne pas oublier les adoptions en refuge

Nemo- photo SPA

Rappelons enfin que des milliers de chats et de chiens attendent d’être adoptés dans des refuges en France. La Fondation 30 Millions d’amis, qui encourage ces adoptions, met à disposition une carte en ligne recensant, région par région, les refuges les plus proches de chez vous. Beaucoup de chats et de chiens formidables y attendent une nouvelle famille, à l’instar de Nemo, l’adorable  labrador-griffon noir qui a été adopté par le président Emanuel Macron et son épouse. Il s’agit du premier chien passé d’un refuge à l’Élysée. « N’oubliez pas que les refuges sont pleins d’animaux qui attendent une deuxième chance. Alors suivez l’exemple, pensez à eux avant de prendre un chien ou un chat ! », a rappelé Reha Hutin, la présidente de la Fondation 30 Millions d’amis. 

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