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En Savoie, les abattages de 3 loups jugés illégaux

Alors qu’un nouveau « plan loup » peine à être mis en place, le tribunal administratif de Grenoble a donné raison à trois associations de protection animale, l’Aspas, Ferus et One Voice, en jugeant illégaux les abattages successifs de trois loups survenus en 2015 en Savoie.

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En Savoie, les abattages de 3 loups jugés illégaux
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Le loup est une espèce strictement protégée en Europe. La directive européenne de 1992, relative à la conservation des habitats naturels, interdit toute forme de « mise à mort intentionnelle » du canis lupus. Une dérogation est cependant prévue par ce texte, mais selon certaines conditions strictes. Les abattages de loups, autorisés chaque année en France, reposent sur cette dérogation. Mais ils ne peuvent en aucun cas sortir du cadre fixé par la directive européenne. Les associations de défense de la faune sauvage sont là pour y veiller, à défaut de réussir à complètent stopper les tirs sur les loups.

Saisi par trois associations, l’Aspas, Ferus et One Voice, le tribunal administratif de Grenoble a ainsi jugé, ce jeudi 12 octobre 2017, illégal l’arrêté pris à la rentrée 2015 par le préfet de Savoie. Cet arrêté, datant du 10 septembre 2015, autorisait alors l’abattage de six loups par « tir de prélèvement renforcé ». Suite à cette décision, trois loups ont succombés à des tirs de chasseurs, au cours de battues au grand gibier. L’Etat devra verser aux trois associations 1200 euros au total, ainsi que 1200 euros à quatre autres associations de protection de l’environnement.

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Le tribunal a reconnu que les « tirs de prélèvements » ordonnés par le préfet n’étaient pas justifiés. Pour comprendre, il faut savoir que les tirs sur les loups, autorisés chaque année, répondent à un principe de gradation : dans un premier temps, seuls des « tirs de défenses » sont permis. Il s’agit de tirs émis à proximité des troupeaux, si un ou plusieurs loups sont en situation d’attaque. Des « tirs de prélèvement », puis des « tirs de prélèvement renforcés » peuvent ensuite survenir, loin des troupeaux, dans un périmètre défini, uniquement « s’il est constaté des dommages importants et récurrents d’une année à l’autre dans les élevages ayant mis en oeuvre les tirs de défense » a rappelé le tribunal dans le rendu de son jugement. Autrement dit, des battues aux loups ne pas être autorisées si tout n’a pas été mis en œuvre pour protéger les troupeaux exposés à un risque de prédation.

« Tuer des loups ne permet pas de faire baisser les dégâts »

« Plus qu’illégale, la mort de ces loups a aussi été inutile ! Ainsi, les attaques [en Savoie] ont été plus nombreuses après l’exécution de ces loups » déplore cependant l’Aspas dans un communiqué. « Tuer des loups ne permet pas de faire baisser les dégâts, c’est un constat relevé également par l’expertise commandée au Muséum National d’Histoire Naturelle et à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, la solution n’est donc pas l’abattage. » L’association demande ainsi à ce que l’Etat mette fin aux tirs de loups, et supprime les indemnisations versées aux éleveurs qui ne protègent pas leurs bêtes. Un nouveau plan loup, permettant de remettre à plat la gestion du canis lupus en France, a été annoncé par le ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot, et devrait entrer en vigueur début 2018. Mais selon les premières concertations, celui-ci ne semble satisfaire ni les éleveurs, ni les associations de défense animale. Depuis le 1er juillet 2017, 25 loups ont été abattus. 

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Publié le 18 octobre 2017
3 minutes
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