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Nicolas Vanier, à l’école de la forêt

Amoureux du grand nord, Nicolas Vanier présente son nouveau film, « l’Ecole Buissonnière » (au cinéma le 11 octobre), le ramenant en France, sur les terres de Sologne de son enfance. Une belle histoire, servie par de grands acteurs comme François Cluzet, François Berléand, Valérie Karsenti et Eric Elmosino.

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Nicolas Vanier, à l’école de la forêt
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Nicolas-Vanir©ERIC TRAVERS

30MA : D’où vous vient cet amour pour la Sologne où se déroule l’histoire du film ?

Nicolas Vanier : J’ai passé toute mon enfance en Sologne. C’est là-bas que j’ai grandi,  et que j’habite. C’est chez moi, c’est ma Sologne ! Avec ce film, j’ai eu envie de rendre hommage à cette région qui a quelque chose de magnifique, déjà évoqué par des auteurs extraordinaires comme Alain-Fournier et Le Grand Meaulnes, ou Maurice Genevoix.

30MA : Y a t-il un peu de votre propre histoire dans ce film ?

N.V : Il y a même beaucoup de choses ! J’ai fabriqué mes personnages à travers des gens que j’ai moi-même rencontrés, des hommes de la forêt qui pendant mon enfance m’ont tout appris de la nature. Totoche, l’un des personnages principaux (joué par François Cluzet N.D.L.R) c’est un peu moi.

30MA : Quelles sont les valeurs défendues par ce véritable homme de la forêt ?

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N.C : Totoche prélève dans la nature ce dont il a besoin, du bois pour se chauffer, des champignons, un gibier, un poisson… il fait partie de ces hommes que j’ai moi-même été lorsque j’ai fait tous ces voyages où j’étais très loin de magasins pour m’approvisionner. Il représente aussi ces personnes que j’ai rencontrées en Mandchourie, en Mongolie ou en Alaska, qui ont cette relation très forte avec le territoire sur lequel ils vivent et éprouvent une reconnaissance immense envers la nature qui les nourrit.

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30MA : Est-ce que vous même avez fait l’école buissonnière étant jeune?

N.V : Oui, et même très tôt, ce qui a beaucoup inquiété mes parents ! J’ai toujours préféré aller pêcher les grenouilles que d’être sur les bancs de classe ! Ma première école a été celle de la forêt. C’est vraiment dans les sous-bois de Sologne que j’ai appris à connaître et aimer la nature, la forêt et les animaux.  Cela s’est ensuite prolongé dans les voyages que j’ai faits dans les pays du grand nord.

30MA : Est-ce difficile de tourner avec des animaux sauvages ?

N.V : On dit toujours au cinéma que le cauchemar des producteurs c’est de tourner avec des enfants, des animaux et en extérieur : donc j’ai cumulé là un peu tout ce qui peut apparaître comme des difficultés. Mais pour moi, c’est avant tout un plaisir. Pour les animaux sauvages, ils sont par définition non dressés. Ils acceptent tout juste la présence de l’homme. On ne peut pas leur demander d’effectuer un déplacement ou d’avoir une réaction dont on a besoin. Il faut donc utiliser différents stratagèmes, c’est passionnant.

30MA : Comment avez-vous choisi les acteurs, et particulièrement Jean Scandel, le petit garçon qui tient le rôle principal?

N.C : J’ai un casting idéal dont je n’aurais même pas osé rêver en écrivant le scénario. Il réunit tous les acteurs que je désirais ardemment pour chacun des rôles. Pour jouer le personnage de Paul, nous avons choisi Jean Scandel à l’issue d’un casting de plus de 2200 participants. Il a un instinct de jeu formidable et naturel, et nous avons pu établir une relation de confiance et de complicité.

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30MA : Comment avez-vous choisi les lieux de tournage et mis en avant la beauté de la nature qui occupe une place centrale de votre film ?

N.V : Filmer en extérieur et valoriser la nature était un défi technique que je savais pouvoir relever, grâce à  mes équipes. De plus, je connais tellement bien la région qu’il n’a pas été difficile de choisir les endroits de tournage. En écrivant cette histoire, je savais déjà précisément où je voulais tourner les séquences. Le moment le plus difficile au final était pendant le montage, quand il a fallu choisir parmi toutes les images extraordinaires que nous avions de la Sologne. Il fallait rester dans la narration et ne pas tomber dans le documentaire !

30MA : Quelle problématique avez-vous voulu mettre en avant à travers le comte (joué par François Barleac), propriétaire du domaine, refusant de clôturer la forêt ?

N.C : Il s’agit d’un véritable cancer qui est en train de tuer la Sologne. Il y a actuellement dans cette région une dizaine de grands propriétaires qui se sont accaparés des propriétés de plus de 1000 hectares pour venir y passer seulement quelques jours par an et pratiquer dans ces forêts grillagées des sortes de kermesses cynégétiques. C’est un véritable drame pour les animaux qui ont besoin de brassage génétique et souffrent de consanguinité. Il faudrait agir pour changer tout cela ou la Sologne, telle qu’elle est, risque de mourir.

30MA : L’histoire parle également d’un cerf majestueux. Qu’est-ce que cet animal vous évoque?

N.V : Aujourd’hui encore, il ne se passe pas une journée sans que je parte avec mes jumelles pour de grandes balades dans la foret. J’ai fait de très belles rencontres, et il m’est arrivé quelques fois de croiser la route d’un de ces grands cerfs majestueux et  mythiques, portant plus de 16 cors. Je suis et j’ai été ce petit enfant du film, avec des yeux grand ouverts, totalement ébahi et le cœur battant face à ce vrai roi de la forêt.

« L’Ecole Buissonière » de Nicolas Vanier, en salle à partir du 11 octobre

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