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La tortue d’Hermann victime des incendies

Les forêts qui ont brûlé dans le Var abritaient notamment des tortues d’Hermann, une des espèces les plus menacées de France. Les populations vont mettre du temps à se reconstruire.

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La tortue d’Hermann victime des incendies
Shutterstock

Emblématique des paysages varois, la tortue d’Hermann, aussi appellée tortue des Maures, a été très durement touchée par les incendies de ces derniers jours. Dans le domaine de La Croix Valmer-Ramatuelle, plus de 500 hectares ont été décimés par le feu. D’après les prospections notamment menées par des experts de la Station d’observation et de protection des tortues et de leurs milieux (SOPTOM), moins de 10 % des tortues trouvées étaient vivantes.

Un bilan dramatique pour cette espèce de tortue terrestre, mesurant entre 15 et 20 cm, classée dans la catégorie « Vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées de France et « En danger » sur celle de la région PACA. Sébastien Caron, responsable conservation et sciences à la SOPTOM, précise cependant qu’il pourrait y avoir plus de survivantes, mais que celles-ci restent pour le moment difficiles à trouver.

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Avec l’accroissement de l’urbanisation détruisant l’habitat naturel des tortues, les incendies répétitifs du sud-est de la France font partie des principales menaces pesant sur les tortues d’Hermann, explique Sébastien Caron. « C’est un animal doté de capacités motrices lentes, il lui est donc difficile de fuir. De plus, sa biologie très particulière la rend particulièrement vulnérable au feu : elle peut vivre plusieurs décennies mais elle se reproduit tardivement, entre 10 et 12 ans, et ne pond que 4 à 6 œufs par an. En cas de catastrophe naturelle, les populations sont donc très lentes à se reconstituer ».

« Ne ramassez pas les tortues »

Même si les tortues ont payé un lourd tribut, la SOPTOM rappelle dans un communiqué qu’il ne faut surtout pas ramasser les survivantes après les incendies : « Ce serait une seconde catastrophe à la suite de ces feux. C’est grâce à ces tortues (encore en vie) que les populations sauvages se reconstitueront ».

Les tortues sont capables de résister longtemps sans boire ni manger. Elles ont donc la capacité de survivre en attendant les premières repousses sur les sols brûlés, explique Sébastien Caron. « Si l’on trouve une tortue blessée, on peut l’emmener dans notre centre de soins, au Village des tortues, mais il ne faut surtout pas l’emmener chez soi ». Une recommandation valable hors périodes d’incendies, car la tortue d’Hermann est aussi victime, tout au long de l’année, de son fort capital sympathie. « La plupart des gens pensent que c’est un animal domestique, alors que c’est un animal sauvage encore trop souvent prélevé pour intégrer des jardins privés. »

Attention… aux chiens

Des chiens errants ou en promenade attaquent et blessent les tortues, souligne par ailleurs le scientifique. En témoignent les retours au centre de soins de la faune sauvage de la SOPTOM, situé au Village des tortues de Carnoules (voir encadré). « Chaque année, les blessures dues aux chiens représentent 30 à 40 % des entrées dans nos cliniques ». Les propriétaires doivent donc redoubler de vigilance auprès de leur chien pour mieux protéger les tortues, encore plus vulnérables après les incendies.

Un nouveau village à Carnoules

Le Village des tortues est un parc pédagogique ouvert au grand public, permettant de découvrir la tortue d’Hermann et plus de 50 espèces du monde entier. Le Village abrite également les activités scientifiques et de conservation de l’association SOPTOM (Station d’observation et de protection des tortues et de leurs milieux). Initialement installé à Gonfaron (83), le Village des tortues a déménagé, au printemps 2017, à quelques kilomètres à Carnoules. Le nouveau domaine de deux hectares accueille notamment un vivarium géant pour les tortues d’eau douce, une grande serre pour les tortues exotiques, une trentaine d’enclos pour recueillir les tortues en difficulté et une clinique vétérinaire.

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Publié le 4 août 2017
3 minutes
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