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Nos animaux ont-ils besoin de vacances ?

Synonyme d’évasion physique ou juste mentale, cette période de repos est indispensable à notre équilibre. Mais qu’en est-il pour nos petits compagnons ?

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Nos animaux ont-ils besoin de vacances ?
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Vous avez déjà entendu ou expérimenté l’histoire du chien ou du chat qui s’installe dans les valises la veille du départ en vacances, avec un regard implorant qui semble dire qu’il n’est pas question que vous partiez sans lui. Nos animaux de compagnie sentent le changement dans notre attitude et les modifications de routine lorsque nous nous affairons aux préparatifs des vacances. Qu’ils partent avec nous, soient gardés à domicile ou placés en pension, tirent-ils le même profit que nous de ces périodes ? Surtout quand ils semblent parfaitement heureux dans leur environnement familier.

Les vacances sont une invention purement humaine. On ne connaît pas, dans le règne animal, d’autre espèce qui a besoin de décrocher de son rythme journalier pour se sentir bien. Cette parenthèse, nous l’imposons à nos compagnons à quatre pattes en espérant qu’ils en tirent un profit similaire au nôtre. Notam­ment parce que cela enrichit leur quotidien, leur propose des balades plus longues, des rencontres avec de nouveaux congénères, de nouvelles personnes… et, surtout plus de temps passé avec leur humain de compagnie. Autant de nouveautés auxquelles ils doivent néanmoins s’adapter.

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Néophile ou néophobe ?

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Ce rapport à la nouveauté a été étudié par des chercheurs italiens et autrichiens qui ont testé le comportement exploratoire des chiens envers de nouveaux objets. Leurs recherches ont démontré que les chiens sont plus à l’aise dans la découverte d’un nouvel objet lorsqu’ils sont en compagnie d’un congénère. Le temps qu’ils mettent pour s’en approcher diminue et leur comportement exploratoire augmente. Comme si les chiens se sentaient plus forts pour aller vers l’inconnu (le risque) en coopérant.

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À l’inverse, lorsqu’ils sont seuls, ils adoptent la stratégie de « néophobie » pour réduire le danger lors de l’exploration. C’est-à-dire qu’ils se méfient de la nouveauté et diminuent fortement leur comportement exploratoire et donc l’opportunité de découvrir de nouvelles choses et d’apprendre. Il apparaît néanmoins que les chiens qui vivent en notre compagnie et côtoient nos objets tolèrent mieux la nouveauté en général. Les chercheurs Patricia Kaulfuß et Daniel Mills expliquent que ce comportement est certainement le résultat de la sélection au cours de la domestication qui a privilégié les individus qui acceptent la nouveauté. Une capacité d’adaptation qui a été très certainement nécessaire pour permettre à l’espèce de vivre à nos côtés et de suivre notre évolution.

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Si offrir de nouveaux objets ou jouets, de nouvelles activités et des stimulations originales permet de varier le quotidien de nos animaux, ces derniers ont néanmoins tendance à aimer les habitudes et les situations connues. C’est un cadre de vie routinier et prévisible qui leur permet de contrôler un minimum ce qui se passe autour d’eux et de se sentir en sécurité. C’est pour maintenir au maximum ce cadre de sécurité, de confort psychologique qu’on conseille généralement aux maîtres qui partent avec leur animal en vacances d’emporter le panier habituel, la couverture, la gamelle, quelques jouets… 

Une question de tempérament

Pour certains chiens, le changement d’environnement n’aura aucune incidence sur leur comportement. Pour d’autres, la rupture sera bien vécue tant qu’ils seront en compagnie de leur maître. Mais pour les plus farouches, tout changement, même préparé, induira du stress et du mal-être. József Topál, un scientifique hongrois, a été l’un des premiers à mettre en application le « Test de situation étrange » sur les chiens. Cette expérience, initialement conçue par Mary Ainsworth en 1969, a permis d’étudier le degré d’attachement dans la relation mère-enfant. Dans la version adaptée aux chiens, l’objectif est de tester leurs réactions face à des situations potentiellement stressantes : être dans un environnement non familier, rencontrer une personne inconnue, être séparé de son maître. Au cours de leurs expériences, József Topál et ses équipes ont démontré que les chiens les plus anxieux dans un environnement non familier ne semblaient pas faire de distinction entre leur maître et une personne étrangère. L’environnement inconnu paraissant être la cause d’anxiété la plus forte pour ces chiens incapables de trouver du réconfort auprès d’un humain, quel qu’il soit. Pour d’autres, lorsqu’ils étaient en ­présence de leur maître dans le lieu inconnu, ils paraissaient moins anxieux qu’en présence d’un humain non familier.

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Le chat a besoin de repères

Chez le chat, la même expérience a été réalisée et les résultats ont montré que ce dernier a moins de comportements de stress en présence de son maître. Mais dans une étude plus récente, dirigée par Alice Potter et Daniel Mills de l’université de Lincoln (Royaume-Uni), il semble que le chat n’utilise pas la figure d’attachement – le maître – comme base de sécurité pour l’aider à explorer. Les auteurs expliquent toutefois que cette expérience est difficile à adapter au chat, ce qui rend leurs résultats discutables. En réalité, peu d’études scientifiques existent sur le comportement exploratoire du chat car il est toujours très difficile d’observer le félin domestique hors de son territoire. Ce que l’on sait avec certitude, c’est que les chats qui ont la possibilité de sortir préfèrent, en général, être libres pour explorer l’environnement. Ils procèdent avec méthode : ils observent d’abord, flairent, se déplacent centimètre par centimètre, reviennent au moindre soupçon de danger, repartent, se cachent, et tout cela à leur rythme. Lorsqu’ils sont transportés hors de chez eux, ils perdent un certain contrôle sur leur environnement et l’adaptation peut s’avérer difficile en fonction de l’âge et du tempérament de l’animal.

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On dit souvent qu’une fois que le chat a ses habitudes et ses repères, il n’aime pas que l’on change la disposition du foyer régulièrement, ni être baladé d’un endroit à un autre. C’est un animal attaché à son domaine de vie. Plusieurs fois par jour, il en fait le tour, frotte son museau, sa tête, ses flancs sur le mobilier. Par l’intermédiaire des glandes sébacées qui libèrent des substances odorantes, il marque les lieux de passage pour avoir des repères spatio-temporels et pour communiquer avec ses congénères, ce qui lui confère un sentiment de sécurité. Lorsque l’on change la disposition d’une pièce ou que l’on installe un nouveau meuble, son comportement exploratoire augmente rapidement. C’est un comportement normal mais qui peut être exacerbé si les changements sont trop fréquents, rendant la situation stressante. Si la nouveauté permet de stimuler parfois le chat, il ne faut pas tout changer tout le temps. Cet attrait pour la nouveauté est moins fort chez le chat que chez le chien, sans doute à cause des différences qui existent dans le processus de domestication de ces deux espèces.

Pas de généralités !

S’il existe des différences de réactions et de comportements entre les deux espèces que sont le chat et le chien, elles sont tout aussi présentes entre des individus d’une même espèce selon leur expérience passée, leur tempérament et leur race. Certains d’entre eux seront rassurés en présence de leur maître dans n’importe quelle situation. Ils s’ajusteront selon les circonstances. D’autres auront besoin d’avoir des repères comme des objets de leur quotidien – meubles, panier, nourriture – pour se sentir à l’aise.

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Si vous savez que vous emmènerez partout votre compagnon avec vous, il est conseillé de l’habituer dès son plus jeune âge aux déplacements, ce qui aura un impact positif pour le futur et évitera de le mettre en situation de mal-être à chaque fois. D’ailleurs, lors de la période sensible chez le chiot et le chaton (entre 2 et 8 semaines), il est indispensable de les sensibiliser à différents stimuli, de leur faire rencontrer des congénères, d’autres espèces, des humains ; de leur faire découvrir différents environnements. C’est une période importante pour leur permettre de se développer harmonieusement et ne pas déclencher de comportements de peur à l’âge adulte à chaque fois que vous prendrez la voiture, le train, découvrirez la mer, la montagne ou, pire, à chaque fois que vous le mettrez en contact avec de nouveaux congénères sur votre lieu de vacances ou en pension parce que vous ne pouvez pas le prendre avec vous !

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