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Alerte à l’insuffisance cardiaque

Lorsqu’un chien prend de l’âge, diagnostiquer une insuffisance cardiaque n’est pas une surprise pour le vétérinaire. En revanche, cela l’est souvent pour le propriétaire qui n’a rien vu venir. En effet, elle peut évoluer longtemps en silence.

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Alerte à l’insuffisance cardiaque
Fotolia

Par Nathalie Szapiro avec l’aimable collaboration de Jean-Claude Jestin*, docteur vétérinaire*

 Le cœur est un gros muscle qui joue le rôle de pompe. Dans un premier temps,  il se contracte (systole) pour envoyer du sang chargé en oxygène dans la circulation générale. Puis, dans un second temps, il se relâche (diastole) et ses cavités se remplissent à nouveau de sang prêt à être éjecté lors de la systole suivante. Lorsque tout va bien, le cœur est tout à fait capable de faire face à une demande accrue de sang oxygéné, par exemple au cours d’un exercice physique. Malheureusement, il arrive que la pompe cardiaque ne soit plus aussi efficace, soit parce qu’il existe une gêne au remplissage du sang, soit parce que les quatre cavités du cœur ne se contractent plus correctement, pour des raisons diverses. Et c’est là que les ennuis commencent !

Un début souvent silencieux

  • De votre côté : bien souvent, vous ne vous apercevez de rien. L’insuffisance cardiaque débutante passe inaperçue car le cœur compense sa moindre efficacité en augmentant la fréquence de ses battements : il envoie moins de sang oxygéné à chaque contraction, mais il le fait plus souvent !
  • Du côté du vétérinaire : lors de l’auscultation, soit dans le cadre d’un bilan général, soit parce qu’il a un doute, le vétérinaire peut déceler un souffle (lié à la gêne au remplissage du sang, par une valvule défaillante par exemple) ou des bruits irréguliers du cœur. S’il fait passer une échographie cardiaque à votre petit compagnon pour en savoir plus, il va alors s’apercevoir que le cœur a augmenté de volume, et même parfois identifier la cause de cette insuffisance cardiaque.
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A ce stade, le vétérinaire recommande un traitement préventif et une meilleure hygiène de vie : il vous demande d’être très attentif au poids de votre animal, car tout surpoids ou obésité représente une charge de travail supplémentaire pour le cœur (+ 30 % !). Or, ce n’est pas le moment d’en rajouter. Il peut aussi vous conseiller des aliments diététiques conçus pour les chiens insuffisants cardiaques (un peu moins riches en sel), et vous demander de ne plus lui donner de friandises. Il interdit enfin tout effort à l’animal, mais recommande le maintien d’une activité physique de base (marches tranquilles) pour éviter la fonte musculaire.

Le conseil de 30 Millions d’amis : lorsque votre chien est en âge d’être senior – dès 7 ans pour les molosses, 9 ans pour les chiens de petites races – prévoyez un check-up chez le vétérinaire afin de vérifier toutes les grandes fonctions vitales. Une insuffisance cardiaque prise en charge à ses débuts est de bon pronostic.

Les symptômes après quelques mois ou années

  • De votre côté : soyez attentif, car le moment arrivera où le stratagème mis en place par l’organisme – augmenter le volume et la fréquence cardiaque pour compenser une pompe moins efficace – va atteindre ses limites. Le cœur se fatigue plus vite et, à ce petit jeu, il s’épuisera rapidement. Apparaîtront alors divers symptômes, comme un essoufflement et une fatigue inhabituelle lors de l’effort. Certains chiens s’arrêtent même en plein milieu d’un jogging et refusent de faire une foulée de plus ! Après l’effort, une toux ou une sensation d’étranglement (comme si l’animal voulait cracher) surviennent parfois.
  • Du côté du vétérinaire : un bilan cardiaque complet lui permet d’apprécier l’importance de l’insuffisance cardiaque. Il vous demande de modifier certaines règles d’hygiène de vie, si ce n’est pas déjà fait, et prescrit un traitement qui va soulager le cœur : à lui donner tous les jours, sans oubli et à vie ! De plus, une surveillance régulière (auscultation, ECG, échographie) s’impose.

Le conseil de 30 Millions d’amis : plus question que votre animal fasse des efforts inconsidérés ! Oui aux petites balades en mode « pépère », non aux séances sportives, y compris sous forme de jeu.

Une insuffisancencardiaque négligée

  • De votre côté : si vous n’avez pas repéré les autres signes à temps, notamment parce que votre animal est plutôt poussif et donc peu enclin à courir naturellement, vous ne pouvez plus passer à côté d’une insuffisance cardiaque décompensée (quand le cœur ne parvient plus à « compenser » son insuffisance), tant les symptômes sont importants. Toux, essoufflement au repos et parfois syncopes sont au rendez-vous. À ce stade, le moindre effort peut être fatal à votre animal. De plus, si l’atteinte concerne le cœur droit, il peut présenter une ascite (accumulation de liquide dans la cavité abdominale) et une insuffisance hépatique.
  • Du côté du vétérinaire : bilan cardiaque, mise en place d’un traitement pour soutenir le cœur défaillant, traitement diététique spécifique, etc. Il n’y a plus une minute à perdre. Le vétérinaire vous donne également des conseils pour éviter que de nouvelles complications apparaissent : outre les efforts, proscrits (il ne peut même plus monter les escaliers), vous devez vous méfier particulièrement des périodes de forte chaleur, très mal supportée par le chien cardiaque, et consulter au plus vite s’il a de la fièvre. À ce stade, vous devez considérer votre chien comme un éternel convalescent et, bien sûr, être très attentif à ce qu’il prenne bien son traitement tous les jours, car un arrêt brutal pourrait le tuer.

Le conseil de 30 Millions d’amis : si vous envisagez de voyager avec votre animal insuffisant cardiaque, voyez d’abord avec le vétérinaire s’il pourra le supporter. Au-delà de 1500 mètres d’altitude, surtout s’il n’a pas l’habitude de s’y rendre, ou encore dans les régions où le thermomètre peut vite grimper au-delà de 28°C, ce n’est pas une bonne idée…

Les jeunes chiens et les chats aussi !

Si l’insuffisance cardiaque touche les vieux chiens avec prédilection, les plus jeunes
ne sont pas épargnés s’ils présentent une malformation cardiaque congénitale, par exemple. Dans ce cas, une opération peut parfois être tentée. Sinon, il faut traiter comme pour le vieux chien. Chez les chats, une insuffisance cardiaque est plus souvent associée à un problème génétique (cardiomyopathies) ou à une autre pathologie : par exemple, une hyperthyroïdie peut provoquer une hypertrophie du cœur (le muscle s’épaissit et grossit) retentissant sur son travail. Mais dans ce cas, c’est une opération de la thyroïde qui va résoudre son problème !

* Docteur Jean-Claude Jestin
7, place Gambetta, 22500 Paimpol
Tél. : 02 96 22 07 09

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