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Maltraitance dans un abattoir : 8 mois de prison avec sursis

L’abattoir du Vigan et l’un de ses anciens employés ont été condamnés par la justice pour maltraitance animale, une première en France.

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Maltraitance dans un abattoir : 8 mois de prison avec sursis
Shutterstock

On connaît désormais le jugement du procès pour maltraitance dans l’abattoir du Vigan, dans le Gard : ce vendredi 28 avril, le tribunal de grande instance d’Alès a condamné le principal prévenu, ancien employé de l’abattoir, à 8 mois de prison avec sursis et 600 euros d’amende pour des actes de cruauté et de mauvais traitement envers les animaux. Marc Soulier, contre qui le procureur avait requis un an de prison avec sursis et 3 400 euros d’amende, s’est aussi vu interdire d’exercer en abattoir pendant 5 ans.

Au civil, il a été condamné à verser 600 euros à neuf associations de défense des animaux constituées parties civiles, dont L214, qui avait révélé l’affaire, ou la Société protectrice des animaux (SPA), soit un total de 5 400 euros.

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Deux autres employés de l’abattoir, contre lesquels des peines de 150 et 600 euros d’amende avaient été requises, n’ont en revanche pas été condamnés. Le tribunal a jugé qu’il y avait prescription des faits qui leur étaient reprochés, car il lui a été impossible de dater les vidéos qui ont servi de base à l’accusation.

La communauté de communes du Pays viganais, qui gérait l’abattoir, a été condamnée à 3 500 euros d’amende, contre 6 000 euros demandés par le procureur.

« la reconnaissance d’un problème structurel de nos abattoirs »

L’affaire de maltraitance animale dans l’abattoir du Vigan a été révélée en 2016 grâce à la diffusion des images chocs tournées en caméra cachée par l’association L214. La vidéo montrait des animaux mal étourdis, égorgés ou recevant des coups répétés à la matraque électrique.

Même si les condamnations sont en retrait par rapport aux réquisitions, ce jugement est salué par l’association. « Pour nous, le plus important est que la responsabilité de la communauté de communes ait été reconnue, et que Marc Soulier ait été interdit d’exercer dans un abattoir pendant 5 ans, la durée maximale. Ce procès a permis la reconnaissance d’un problème structurel de nos abattoirs, et commence à montrer une chaine de responsabilités, qui n’incombe pas seulement à celui qui tient le couteau. Il manque notamment les services vétérinaires, mais aussi nous, les consommateurs », estime Brigitte Gothière, cofondatrice de L214.

Claire Stazorinski, présidente de l’Alliance anti-corrida, partie civile, regrette aussi qu’il y ait eu des absents à ce procès : « les véritables responsables ne sont pas là, les employés n’avaient aucun garde fou. On n’a jamais vu le directeur qui n’a pas été inquiété, ni les services vétérinaires qui doivent impérativement contrôler ce qui se passe dans les abattoirs ».

D’autres procès à venir 

Premier du genre, le procès de l’abattoir du Vigan ne devrait pas être le seul. Toujours à la suite de vidéos réalisées en caméra cachée par L214, plusieurs autres procès pourraient avoir lieu, impliquant l’abattoir municipal d’Alès, dans le Gard, l’abattoir certifié bio de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques, les abattoirs de Pézenas, dans l’Hérault, du Mercantour à Puget-Théniers, dans les Alpes-Maritimes,  l’abattoir de Limoges, le plus grand abattoir municipal de France, et l’abattoir de Houdan, dans les Yvelines.

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