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La Lekkarod, elle a tout d’une grande

C’est reparti, du 11 au 19 mars, pour la deuxième édition de la Lekkarod qui étend son parcours sur six domaines dans les Alpes. Sensations garanties.

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La Lekkarod, elle a tout d’une grande
Arnaud Beinat

Arnaud Beinat

Pour Dominique Grandjean, organisateur de l’événement, vétérinaire et professeur à l’École nationale vétérinaire d’Alfort, construire une course comme la Lekkarod est en soi un parcours longue distance qui comporte des étapes. Cette deuxième édition en est une qui augure déjà de la pérennité de cet événement qu’il porte avec toute une équipe de passionnés depuis 2015. «La Lekkarod est née pour durer, c’est clair, affirme celui que tous nomment le “véto des neiges”. Nous avons toujours considéré, à l’instar des grandes courses internationales par étapes comme la “Wyoming” (États-Unis), la “Norway Trail” (Norvège), l’“Alpentrail” (Italie) ou la “Hope” (Russie), qu’il nous faudrait environ cinq ans pour imposer la course dans le très fourni calendrier international. Et dès cette édition, nous sommes obligés de déroger à notre volonté de limiter la course à 30 attelages puisqu’ils seront 34 au départ, représentant dix nationalités, auxquels s’ajouteront les 22 attelages qui courront les trophées organisés sur les mêmes pistes mais sur deux jours chacun, à Bessans et aux Saisies.»
Pour le public, c’est plutôt une bonne nouvelle car plus il y aura de chiens, plus le spectacle sera au rendez-vous. Ce sera particulièrement vrai à Bessans, le deuxième jour de l’épreuve, où les traîneaux prendront le départ en mass-start. La géographie de cette station, paradis du ski de fond, située dans un large fond de vallée de Haute-Maurienne, autorise cet alignement de tous les concurrents pour un départ groupé, photogénique et spectaculaire.

Athlètes canins

Si de nouveaux participants ont rejoint les rangs cette année, la Lekkarod a déjà ses fidèles parmi les mushers. Au premier rang desquels le Francilien Jean Combazard qui, à la tête de sa meute de chiens nordiques, tentera de conserver son trophée remporté en 2016 dans la catégorie «pure race». Ouverte uniquement aux huskies de Sibérie, cette catégorie tient compte de leurs spécificités morphologiques puisque ces chiens, qui ont leurs adeptes parmi les mushers, sont plus petits, plus lourds tout en étant très puissants. Rien à voir avec les gabarits plus fins et légers, au poil ras, des véloces eurohounds ou scandinavian hounds, issus de croi­sements entre des chiens nordiques (huskies principalement) et des chiens de chasse (pointers, greysters, greyhounds, braques…), ou encore des alaskan huskies, descendant de huskies de Sibérie, de chiens indiens et de loups, plus adaptés à cette course longue distance par étape.
Mais quel que soit leur modèle, ce sont bien les chiens qui restent le point d’attraction du public. Rassemblés sur le stake-out, l’espace où ils se reposent, mangent et se détendent, ils attirent les yeux des enfants comme ceux des adultes qui ont tôt fait d’identifier le lieu par les aboiements caractéristiques de ces chiens de meute. Vifs, nerveux, puissants, ils sont gourmands de l’effort et ne dérogent pas à la légende du will to go qui accompagne ces races nées pour tirer et courir dans la neige. Pour autant, Dominique Grandjean et toute son équipe de vétérinaires bénévoles veillent à ce que leur générosité dans l’effort ne soit pas trahie par des étapes peu adaptées à leur physiologie. «La Lekkarod est une course longue distance qui garantit la sécurité des attelages, précise-t-il. Elle ne se veut ni la plus dure, ni la plus technique, ni la plus longue des courses. On ne va pas demander aux chiens de faire de l’alpinisme en leur proposant des dénivelés trop importants dans le tracé des étapes. Et cette année, puisque la course a lieu en mars, les six derniers départs auront lieu à partir de 17 h 30 afin de garantir aux chiens une température optimale.» Sur neuf étapes, de Bessans aux Saisies (lire notre encadré), les attelages parcourront donc un peu plus de 300 kilomètres mais les tracés et la distance peuvent connaître des modifications jusqu’au dernier moment en fonction des conditions d’enneigement et de la météo, comme ce fut le cas l’an dernier lorsque la dernière étape avait été annulée suite à une tempête de neige. Car l’objectif d’une telle course n’est pas uniquement l’exploit sportif.

Vocation pédagogique

La philosophie de l’événement est aussi pédagogique tant auprès du public que des mushers. «Le premier objectif est de faire prendre conscience aux gens, via le chien de ­traîneau, de l’utilité des chiens dans nos sociétés, clame Dominique Grandjean qui est colonel à la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP), en charge des équipes cynotechniques, et conseiller «risques biologiques» de la zone de défense de Paris. Trop peu nombreux sont ceux qui réalisent qu’au quotidien des chiens sauvent des vies humaines, préviennent des attentats ou contribuent à une meilleure santé de l’homme.» Pour cette raison, la Lekkarod 2017 s’est associée à l’institut Curie en assurant la promotion de l’association «Jonquille au cœur» pour soutenir le projet «Kdog» sur le dépistage ultraprécoce des cancers du sein en faisant appel à l’odorat de chiens spécialement formés.
À l’occasion de l’étape de Bessans, en ouverture des épreuves, une démonstration Handisport sera également faite avec des matériels spécialement adaptés aux personnes handicapées physiques afin de montrer que la pratique du traîneau à chiens ne leur est pas fermée. Et si Dominique Grandjean assure «qu’il faut des années pour bâtir une grande course», il est certain qu’au niveau du cœur, de la générosité et du partage, la Lekkarod 2017 a déjà tout d’une «grande» !

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