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Abattoirs : une enquête sur les dérives d’un système

Envoyé spécial diffuse ce soir sur France 2 un reportage tourné dans trois abattoirs français, montrant la réalité de la souffrance animale, mais aussi des personnes qui y travaillent.

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Abattoirs : une enquête sur les dérives d’un système
Shutterstock

Gestes illégaux et maltraitance animale : ce soir sur France 2, les dérives d’un nouvel abattoir français seront mises à jour. Ces images exclusives, et choquantes, font partie d’une enquête pour laquelle des journalistes de France 2 ont suivi des membres de l’association de défense des animaux L214, en mission d’infiltration dans un abattoir dont la localisation est encore inconnue.

En parallèle des images chocs et des dénonciations de L214, cette enquête, de près de six mois, nous ouvre les portes de deux autres abattoirs, à Autun dans le Morvan et à Limoges. Les journalistes ont pu s’y rendre, « caméras ouvertes » cette fois, pour rendre compte d’un autre pan de la maltraitance dans ces lieux devenus tabous, celle des hommes qui y travaillent.

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Virginie Vilar est l’une des journalistes ayant participé à ce reportage. « Tant qu’on ne prendra pas en compte la souffrance des salariés, on ne réglera pas la souffrance animale », déduit-elle de son enquête.

Plusieurs centaines d’employés « tuent toute la journée. Beaucoup nous disent que ce n’est pas anodin… En plus de la difficulté physique de ce métier, où l’on compte de nombreux troubles musculo-squelettiques (TMS), s’ajoute une souffrance psychologique », explique Virginie Vilar.

Cadences infernales et matériel défaillant 

Aujourd’hui accusés d’être des bourreaux, les hommes dans les abattoirs (« presque aucune femme n’est employée aux postes de tuerie ») ont encore plus de difficultés à exercer ce métier que peu de gens veulent faire, mais qui permet de remplir les rayons des supermarchés. « Les cadences infernales ou le matériel défaillant sont souvent la cause des dérapages que l’on retrouve dans les vidéos diffusées par L214 », explique Virginie Vilar. Selon elle, « si on ne comprend pas la souffrance de certains employés, on ne peut pas comprendre ces images ».

Comme Steak Machine, le livre du journaliste Geoffrey Le Guilcher qui a également participé à l’enquête de France 2, l’intérêt de ce travail est de montrer le système des abattoirs français, et au-delà, le fonctionnement d’une industrie agroalimentaire ne profitant à personne, ni à l’animal qui est le premier à en souffrir, ni aux employés des abattoirs, ni aux consommateurs.

« Plus je m’approchais de certains ouvriers […] et moins je mangeais de bouts d’animaux. De viandard, je suis devenu flexitarien », écrit Geoffrey Le Guilcher, qui se définit aujourd’hui comme « omnivore conscient ». Virginie Vilar aussi a, personnellement, appris beaucoup de son enquête. « Ça interpelle forcément. Il était impossible de rentrer chez soi après une journée de tournage et de manger une entrecôte. C’était d’autant plus difficile pour moi que j’ai été végétarienne pendant huit ans. Aujourd’hui je recommence à manger de la viande, mais autrement. »

Abattoirs : des bourreaux ou des hommes ? une enquête de Virginie Vilar, Geoffrey le Guilcher, Emmanuel Bach et Mikael Bozo à voir ce soir à 20h55 dans Envoyé spécial sur France 2.

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Publié le 16 février 2017
3 minutes
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