Publicité

Les animaux au cinéma : pour de meilleurs contrôles

Une vidéo choquante prise pendant le tournage du film américain ‘Mes vies de chien’ provoque de vives réactions et pose la question de l’utilisation des animaux dans l’industrie du cinéma.

Partager cet article :
Publicité
Les animaux au cinéma : pour de meilleurs contrôles
shutterstock

La vidéo montre Hercule, un Berger Allemand terrifié. Diffusées par le site TMZ, les images de ce chien, plongé de force dans un torrent artificiel pour les besoins du film Mes vies de chien, ont provoqué des réactions d’indignations de la part d’internautes et d’associations de protection des animaux comme Peta qui appelle au boycott du film.

« Il ne va pas se calmer tant qu’il n’est pas dans l’eau, tu n’as qu’à l’y jeter », peut-on entendre dans cette vidéo d’un peu plus d’une minute, se terminant par l’image du chien qui coule, avant d’être sauvé par des membres de l’équipe du film.  « Je pense que ce chien sera traumatisé à vie » réagit Laetitia Balerin, vétérinaire, spécialiste du contrôle du bien-être des animaux pendant les films. « C’est tout simplement incroyable qu’il n’ait pas été préparé à l’eau, qu’on l’ait forcé à sauter et qu’aucun dispositif n’ait été prévu pour l’aider à sortir du torrent. Il faut bien se rendre qu’avec un acteur humain, cela ne serait jamais arrivé ou alors le tournage du film aurait du s’arrêter.»

Publicité

Selon TMZ, ces images ont été tournées près de Winnipeg, au Canada, ce qui a permis à l’association canadienne Animal Justice de porter plainte contre les cinéastes pour cruauté envers des animaux. « Il est illégal d’infliger de la souffrance et de l’anxiété aux animaux, et il n’y a pas de disposition qui permette aux cinéastes d’Hollywood de les maltraiter en toute impunité », a déclaré Camille Labchuk, la directrice de l’association.

De son côté, American Humane, l’organisation en charge de veiller à la sécurité des animaux sur les tournages aux Etats-Unis, a fait par de son inquiétude : « Quand le chien a montré qu’il ne voulait pas sauter dans l’eau, la scène aurait dû s’arrêter » a-t-elle déclaré dans un communiqué, dans lequel elle a également fait savoir que son représentant, présent sur le tournage de Mes vies de chien, « a été placé en congé administratif immédiat et nous allons faire appel à un tiers indépendant pour mener une enquête.»

Le réalisateur du film, Lasse Hallström, n’a pas manqué de réagir, précisant qu’il n’avait pas été témoin de l’accident. Il s’est dit « perturbé » par cette vidéo et a annoncé  qu’une enquête était en cours et que toute malveillance serait punie.

Le Visa cinéma de la fondation 30 Millions d’Amis

En France, la Fondation 30 Millions d’Amis a mis en place à partir de 1995 un Visa « certifiant que les animaux acteurs mis en scène dans un film de cinéma, une fiction TV ou un spot publicitaire n’ont subi aucune maltraitance. »

Des observateurs mandatés par la fondation, comme Laetitia Barlerin, sont envoyés sur les lieux de tournage, afin d’inspecter les « infrastructures prévues pour les animaux et dans certains cas, chez les dresseurs. » « Je décortique le scénario en amont du tournage pour identifier les séquences avec les animaux qui pourraient poser des problèmes, j’en discute avec le réalisateur et son équipe, je m’entretiens avec les éleveurs, je me rends à l’improviste sur les lieux de tournage, et je veille au milieu de vie de l’animal entre les prises » détaille Leatitia Barlerin. 

Pour recevoir le visa, le film doit être en conformité avec les 36 points de la charte établie par la fondation, stipulant notamment que l’animal doit bénéficier de temps nécessaire de repos et d’exercice pendant le tournage, ou encore que les scènes de bagarres, de chasse ou de pêche doivent être simulées, et que des maquettes devraient être utilisées le plus possible pour des scènes de cascades périlleuses.

Le travail de ces observateurs est pris en charge par la fondation, ils sont donc indépendants, « et parfaitement libres de leur appréciation ».

Mais aucune loi n’oblige les cinéastes à encadrer le travail avec les animaux, et on peut penser que les réalisateurs et producteurs qui font la demande auprès de la fondation pour obtenir  ce visa sont ceux qui font déjà preuve de respect auprès des animaux.  Seuls les spectateurs aujourd’hui peuvent exercer une pression sur l’industrie du cinéma en choisissant d’aller voir des films contrôlés par un organisme comme la fondation 30 Millions d’Amis lorsque des animaux sont acteurs. 

Réussir l’adoption d’un chien ou d’un chat
Réussir l’adoption d’un chien ou d’un chat
Le magazine 30 millions d’amis
Le n°1 de la presse animalière

Chaque mois, devenez le meilleur des maîtres et retrouvez tous nos dossiers et conseils d’expert. Découvrez nos offres papier et numériques...

Publié le 20 janvier 2017
4 minutes
Publicité