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Une agence de biodiversité pour une meilleure protection des animaux

Entrée en fonctionnement le 1er janvier 2017, ce nouvel organisme attendu de longue date par les associations de protection des animaux et de l’environnement est la bonne nouvelle de ce début d’année. Reste à savoir si cette agence aura les moyens de ses ambitions.

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Une agence de biodiversité pour une meilleure protection des animaux
Shutterstock

L’idée d’une agence française pour la biodiversité (AFB) a été émise dès 2007 au moment du Grenelle de l’environnement. Il aura donc fallu plus de 7 ans pour que cet organisme, ayant pour mission de coordonner et de renforcer les actions menées en faveur de la faune et de la flore en France métropolitaine et en outre-mer, puisse voir le jour.

Grâce à la promulgation de la loi pour la reconquête de la biodiversité adoptée en août 2016, c’est désormais chose faite. Depuis le 1er janvier, l’AFB, placée sous tutelle du ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, est officiellement créée. Son directeur est Christophe Aubel, ancien administrateur de France Nature Environnement (FNE) et vice-président du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), et l’astrophysicien Hubert Reeves en est le président d’honneur.

4 organismes en 1

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Concrètement, comment se compose cette agence ? L’AFB regroupe quatre organismes qui œuvraient jusqu’à présent de manière autonome, à savoir :

  • L’Agence des aires marines protégées
  • L’Atelier technique des espaces naturels
  • L’Office national de l’eau et des milieux aquatiques
  • Les Parcs nationaux de France

Si pour de nombreuses associations et ONG, la création de l’AFB est une bonne nouvelle, plusieurs émettent des réserves, notamment en ce qui concerne le grand absent de cette agence, à savoir l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (l’ONCFS). « Il s’agit du gros loupé de l’AFB pour le moment », analyse Florence Clap de l’Union internationale pour la conservation de la nature, l’UICN. « Nous espérons que dans un futur proche cette question sera résolue, et que l’AFB et l’ONCFS auront une action commune. »

Une meilleure protection des espèces menacées

Le premier conseil d’administration de l’AFB se réunira le 19 janvier 2017. En attendant ses premières feuilles de route, il est difficile d’avoir une vision précise des actions définies par l’AFB, notamment en matière de protection de la faune. Cependant, selon Florian Kirschner de l’UICN, l’agence devrait en toute logique axer ses priorités sur la mise en œuvre de politiques dépendant jusque à présent du ministère de l’Environnement, qui ne disposait pas toujours de tous les outils nécessaires.

L’AFB aura donc sûrement un rôle à jouer dans l’application des plans nationaux d’action (PNA), concernant en priorité les espèces endémiques de la France et de ses territoires d’outre-mer, parmi les plus en danger. Exemple : le chabot du Lez, un poisson de rivière vivant dans l’Hérault, menacé par les polluants agricoles, ou bien encore le pétrel noir de Bourbon et le tut-tut, classés parmi les oiseaux les plus rares au monde, dont il ne subsiste plus que quelques spécimens sur l’île de la Réunion.

Une demande de moyens supplémentaires

La France porte une forte responsabilité en matière de biodiversité. Selon la Liste rouge des espèces menacées en France, coordonnée par l’UICN France et le Muséum national d’histoire naturelle, l’état des lieux est aujourd’hui préoccupant pour de nombreuses espèces : 32 % des oiseaux nicheurs, 23 % des amphibiens, 22 % des poissons d’eau douce et 12 % des libellules sont par exemple menacés dans l’Hexagone, tout comme 33 % des oiseaux nicheurs de Guadeloupe ou 43 % des plantes de Mayotte.

« Cette Agence était indispensable car il y a urgence d’agir », a déclaré la ministre Ségolène Royal au lancement de l’AFB. Encore faut-il que les moyens alloués soient à la hauteur des ambitions annoncées. Pour l’UICN, il s’agit d’un autre point d’inquiétude : « pour que l’agence mène à bien ses missions, elle doit disposer de moyens supplémentaires. Nous avons constaté qu’avec l’argent des quatre organismes fusionnés, le budget de l’AFB sera insuffisant », détaille Florence Clap. De plus, le gouvernement a retiré 70 millions d’euros au fonds de roulement de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, intégré à l’AFB, ce qui pèse d’autant plus sur l’enveloppe globale de l’agence.

« Malgré son peu de moyens, l’AFB pourra s’en sortir en s’appuyant sur les réseaux d’association existants », espère Florence Clap, qui pointe cependant la plus grosse incertitude concernant l’avenir de l’AFB : l’élection présidentielle de 2017.  En cas de changement de gouvernement, l’action de l’agence sera-t-elle maintenue ? Affaire à suivre.

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Publié le 6 janvier 2017
4 minutes
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