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Une semaine pour découvrir le métier de chien guide d’aveugle

Comme chaque année depuis cinq ans, la Fédération française des chiens guides d’aveugles fait découvrir son travail au grand public durant une semaine. Ce sera du 18 au 25 septembre, partout en France, pour se familiariser avec une mission essentielle auprès des chiens au service des malvoyants et, pourquoi pas, devenir famille d’accueil.

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Une semaine pour découvrir le métier de chien guide d’aveugle
Shutterstock

« La Fédération française des chiens guides d’aveugles, c’est une grande famille, comme la définit lui-même Jean-Luc Girre, son chargé de communication. Elle regroupe neuf associations réparties sur tout le territoire français, dont la plus ancienne vient de fêter cette année ses 40 ans ! » Il s’agit de celle de Coubert, en Seine-et-Marne, qui a célébré l’événement en juin dernier aux côtés de Mickey dans les allées de Disneyland. « Le parc de Disney fait partie de l’Observatoire du chien guide, explique Jean-Luc Girre, c’est un organisme qui réunit des professionnels et des membres de notre association afin de trouver ensemble de nouveaux outils et une nouvelle communication pour un meilleur accueil et une meilleure accessibilité des malvoyants et de leurs chiens. » Pour le public venu se divertir dans le château de la Belle au bois dormant ou dans le Space Moutain, c’était l’occasion de réaliser que l’arrivée d’un chien auprès d’un déficient visuel est le résultat d’un long travail et d’une formidable chaîne de solidarité dont le premier maillon est la famille d’accueil.

« Sans nos familles d’accueil, et tous nos bénévoles d’une manière générale, nous ne serions rien, renchérit le chargé de communication. Ce sont elles qui jettent les bases de l’éducation des chiens destinés à aider les malvoyants dans leur quotidien. »

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Tout commence en effet dans la famille d’accueil. Si les chiots naissent tous dans l’un des trois centres d’élevage et de reproduction de la Fédération (le Cesecah est situé à Lezoux, près de Clermont-Ferrand, un second centre s’est installé récemment à Buc, dans les Yvelines, et la Maison du chiot est établie à Angers), ils sont tous placés dans une famille dès l’âge de 2 mois. « Il y a environ 400 chiots qui naissent chaque année, certains sont réformés dès les premières semaines à cause de problèmes de santé ou physiques, mais la grande majorité d’entre eux vont dans des familles pour devenir de bons chiens de compagnie. »

C’est la mission confiée à ces bénévoles qui s’engagent à familiariser les chiots avec l’homme, leurs congénères et leur environnement jusqu’à l’âge de 10 mois. Les petits labradors, golden retrievers (les deux races les plus représentées), bergers allemands ou caniches royaux apprennent la propreté, la marche en laisse, les règles de base de l’obéissance comme n’importe quel chien de compagnie. « Plus la famille va lui montrer de choses, plus elle lui fera vivre d’expériences et rencontrer des gens, mieux ce sera, détaille notre interlocuteur. C’est pour cela que nous demandons la plus grande disponibilité d’au moins un membre de la famille d’accueil car le chiot ne doit pas rester seul plus de trois heures d’affilée. » Le recrutement privilégie donc les familles où la maman ne travaille pas ou les retraités qui peuvent accompagner cette éducation.

« Un des autres critères de recrutement, poursuit Jean-Luc, est la proximité avec le centre d’éducation. 30-40 kilomètres, c’est un maximum car il faut que la famille puisse se rendre au centre plusieurs fois par mois pour des séances d’obéissance à l’école, comme dans un club d’éducation canine. À Angers, par exemple, ces séances ont lieu tous les vendredis matin. »

À 10 mois, au terme de cette première éducation en famille, le chiot rejoint le centre d’éducation pour finaliser sa formation. Il y restera jusqu’à ses 18 mois en moyenne, mais cela peut aller jusqu’à 20-22 mois en fonction du tempérament du chien. Il y est accueilli du lundi au vendredi soir, puis il rejoint sa famille pour le week-end (ou une famille relais si la première famille d’accueil n’est plus disponible).

Pour le chiot, c’est l’apprentissage de son « métier » qui débute. « Cette formation lui apprend à éviter les obstacles, à reconnaître les objets comme les lignes blanches, un siège dans un parc, une boîte aux lettres, à suivre le bas-côté d’une route à la campagne, à prendre les transports en commun », détaille le chargé en communication. Entre les mains de professionnels, il devient l’auxiliaire canin qui permettra au malvoyant de sortir de chez lui, de se déplacer seul, d’exercer une profession, de vivre le plus naturellement possible, dans un maximum de lieux. Car évidemment, si les chiens sont interdits dans beaucoup de lieux publics, le statut de chien guide autorise celui-ci à entrer dans les cinémas, les commerces, à emprunter les transports en commun et même les taxis.

De l’aveu de Jean-Luc Girre, un tiers des chiots entrés en formation ne seront jamais confiés à un malvoyant suite à des problèmes physiques (dysplasie de la hanche, du coude, problème de vue…) ou de comportement (des chiots trop joueurs, pas assez concentrés, trop attirés par leurs congénères). Ce serait faire prendre trop de risques à un handicapé dont la sécurité dépend de son chien, et trop de stress pour l’animal qui finirait par être en état de mal-être. « Comme ils sont bien éduqués, ces chiens réformés sont parfois réorientés dans la médiation auprès de personnes âgées, d’enfants autistes qu’ils peuvent accompagner dans une structure adaptée, explique-t-il, ou ils sont tout simplement réformés et confiés en tant que chiens de compagnie. »

Mais quelle que soit leur destinée, aucun chiot n’est vendu. Le principe est la gratuité. Au malvoyant qui en fait la demande, le chien est confié gratuitement et reste la propriété de la Fédération. Quand sonne l’heure de la retraite, « en général vers 10 ans », précise Jean-Luc Girre, il rejoint une famille qui en fera son chien de compagnie jusqu’à son décès.

Pour le malvoyant, qui a fait du chien guide un véritable partenaire de vie, l’arrivée du remplaçant est toujours très attendue. « Près de 60 % des remises de chien à des malvoyants sont des renouvellements, ajoute Jean-Luc Girre, et 40 % des premières demandes. Pour certains malvoyants, c’est la quatrième génération de chiens qu’ils accueillent ! »

Une fidélité qui se retrouve aussi chez les familles d’accueil dont certaines ont déjà « formé » plus de 20 chiots bénévolement. « Pour nous, c’est très important cette fidélité, renchérit Jean-Luc Girre, car plus la famille d’accueil a d’expérience, mieux c’est pour le chiot. On constate d’ailleurs qu’elles sont majoritairement très fidèles. Quand elles adhèrent à la Fédération, elles entrent vraiment dans la grande famille du chien guide… »

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Photo FFAC

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