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Changer d’air sans l’angoisser

Félix sort les griffes et Milou est complètement apathique dès qu’ils sont en terre inconnue ? Voici quelques précautions à prendre pour que votre mascotte poilue s’adapte au mieux et savoure les douceurs de l’été.

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Changer d’air sans l’angoisser
Shutterstock/Tomacco

Le voyage contribue à l’apprentissage de la vie des chiens et des chats. Ils se trouvent confrontés au dépay­se­ment, ils reniflent de nouvelles odeurs, rencontrent de nouvelles personnes, croisent de nouveaux congénères. Et comme leurs maîtres, ils prennent plus ou moins de temps pour s’acclimater au déracinement temporaire estival. S’ils ont multiplié les expériences et ont été soumis au changement dès leur plus jeune âge, c’est l’affaire d’un ou deux jours, à chacun son rythme. Mais tous n’ont pas l’âme aventureuse.

«Certains vivent moins bien cette délocalisation forcée et le changement brutal de leurs habitudes, cela dépend de leur personnalité, avertit Antoine Bouvresse, vétérinaire en région parisienne. Le transport pour se rendre sur le lieu de vacances et les efforts à fournir pour s’adapter à un nouvel hébergement peuvent s’avérer trop importants et facteur de stress pour un animal au tempérament anxieux. Les plus âgés notamment sont aussi peu enclins à quitter leur routine. Il est alors préférable de prendre ses dispositions pour les faire garder à domicile et ne pas les perturber.»

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Et éviter les mésaventures comme celle qui est arrivée à Pascal Vallat, il y a quatre ou cinq ans. Ce Parisien de 46 ans, propriétaire de Bianca, une chatte âgée de 13 ans, a eu une grosse frayeur lors d’un retour de voyage en train. «D’un caractère naturellement trouillard, ma féline vieillissante a fait une crise de panique, raconte-t-il, je l’ai aussitôt emmenée chez son vétérinaire, car elle est atteinte d’un important souffle au cœur. Elle a retrouvé sa sérénité, sans recours à des médicaments incompatibles avec sa maladie. Mais il m’a recommandé d’éviter au maximum les déplacements.»

Suite à cet épisode, le maître attentionné a mis en place un système de garde en sollicitant son entourage. «Je travaille très souvent à la maison. Bianca est donc habituée à avoir une présence. J’ai des scrupules à la laisser seule. J’ai peur qu’elle s’ennuie. Je mobilise alors Marie quand je m’absente deux ou trois jours.» Cette voisine de palier vient jouer avec la chatte, la câline et la nourrit. «Je m’arrange aussi pour que ma mère la garde une nuit, poursuit-il. Sur une plus longue durée, comme durant les grandes vacances, je la confie à ma sœur qui a un carré de jardin à Pantin (93). Bianca arrive à supporter une vingtaine de minutes de métro, puis le changement de cadre auprès d’une personne qu’elle connaît bien. Mais pas plus.» Heureusement, tous les animaux à la santé fragile ne doivent pas garder la maison ou l’appartement. Pour certains, c’est l’absence du maître qui génère du stress. Il est dans ce cas préférable de l’emmener dans ses pérégrinations. «Suivre en vacances le traitement prescrit par le vétérinaire ne pose aucun souci pour un chat diabétique, donne en exemple Caroline Gilbert, vétéri­naire et maître de conférence à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort (94). C’est souvent du cas par cas. Aussi, le propriétaire qui reconnaît les signes du stress chez son animal interroge bien souvent le vétérinaire pour prendre ses dispositions.»

Le mal-être chez nos compagnons s’extériorise par des comportements anormaux qui mettent la puce à l’oreille. «Le chien halète en continu, par exemple. Il est hypervigilant et ne quitte pas son propriétaire d’une semelle ou aboie sans cesse, décrit Antoine Bouvresse. Ou encore, le sentiment d’insécurité est tel que cela lui coupe l’appétit.»

Les bonnes stratégies à adopter

Pour le chat, le langage corporel peut aussi exprimer le stress. «Le félin adopte une posture abaissée ou fuyante. Il se réfugie dans un coin et ne veut plus bouger. Cela se traduit aussi par de l’agressivité, précise la praticienne Caroline Gilbert. Il peut se mettre à feuler, se grandir et orienter ses oreilles vers le côté.» Pour aider nos compagnons à faire face au changement, des stratégies sont à appliquer. Car trop de stress engendre, sur la durée, des problèmes de santé comme le déclenchement d’une diarrhée, des plaies de léchage ou encore une cystite. De plus, comme chez les humains, des chiens et des chats sont sujets au mal des transports. L’animal miaule ou aboie sans cesse et vomit. Anticipez, dans ce cas-là. Demandez conseil à votre vétérinaire. Des solutions existent : médicaments, traitements homéopathiques, phyto­thérapie, ou des huiles essentielles à visée relaxante que l’on peut vaporiser sur la banquette de la voiture, à l’intérieur de la cage de transport ou encore dans les recoins de la location de vacances.

Une fois sur place, il faut veiller à ne pas laisser le chien seul trop rapidement. Votre absence est source d’angoisse dans un paysage inconnu. La séparation doit se faire progressivement. « Les premières heures, il faut partir en reconnaissance avec lui dans la maison, le jardin et les alentours pour qu’il apprivoise ce nouveau lieu et se rassure», confirme Antoine Bouvres­se. Des conseils que Pascal Vallat, l’heureux maître de Bianca, applique avec son jeune westie qui répond au nom de Jules. Depuis qu’il est entré dans la maison, le chien suit Pascal dans ses divers déplacements, tandis que Bianca profite en solitaire de l’appartement parisien. «Quand je prépare la valise, Jules est tout excité, raconte Pascal. J’ai l’impression qu’il me dit à sa manière : “Emmène-moi avec toi.” Son dernier voyage, un Paris-Berlin, s’est déroulé sans encombres. Les premiers jours, Jules m’accompagne systématiquement partout. Puis, je peux commencer à le laisser quelques heures seul quand je sens qu’il s’est bien adapté.»

Exploration féline

Le félin n’échappe pas à cette règle. Il faut prendre le temps de faire le tour du propriétaire avec lui en lui montrant où se trouvent ses affaires (le coin repas, le couchage, le bac à litière). En revanche, il a besoin d’être libre de ses faits et gestes pour s’intégrer, en douceur, au nouvel environnement. «Laissez la porte de la cage de transport ouverte, recommande Caroline Gilbert. Pour qu’il sorte de lui-même ou qu’il s’y réfugie si quelque chose l’inquiète. C’est un lien sécurisant avec son environnement d’avant. Petit à petit, il élargira son territoire et partira ensuite en exploration.»

Nos amis ont aussi besoin de points de repères familiers pour se sentir à l’aise dans leur hébergement secondaire. L’arrière-train canin qui frétille à la vue de son tapis, la patte féline qui se saisit de son élastique fétiche pour jouer. Et, bien sûr, leurs croquettes préférées ! Ne changez pas leur alimentation pendant les vacances, ce serait une nouvelle source de stress. Sauf s’il s’agit de réduire ce dernier : il existe en effet des aliments diététiques qui permettent de réduire le stress, ses manifestations urinaires ou dermatologiques. Mais parlez-en avec son vétérinaire un mois avant, le temps d’adapter progressivement le régime.

Enfin, la parenthèse estivale achevée, nos compagnons ne sont pas à l’abri d’une petite déprime durant un ou deux jours, à l’image de leurs maîtres, à l’idée de la reprise d’une certaine routine bien réglée. Si les symptômes persistent… Une seule solution : le véto. Mais, passé ce petit délai de réadaptation, chiens et chats reprennent du poil de la bête en vous rappelant vite à l’ordre pour avoir leur dose de croquettes et d’affection.  
 

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