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Gare à la chenille processionnaire du pin

C’est au printemps, parfois plus tôt dans l’année, que les chenilles processionnaires du pin descendent de leurs arbres en file indienne. Leur poil urticant est un danger pour nos animaux, en particulier nos chiens.

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Gare à la chenille processionnaire du pin
Shutterstock

L’alerte est déjà donnée dans certains coins de France, notamment le parc national des Calanques, où l’insecte a un peu d’avance sur le calendrier. Sans doute les effets d’un hiver doux qui a avancé la floraison des arbres et donc la descente des chenilles qui cherchent à s’enfouir dans le sol.

La chenille processionnaire du pin est la larve d’un papillon de nuit, le Thaumetopoea pityocampa. Les œufs sont déposés par centaines sur les aiguilles de pin, dans de petits paquets gris argenté recouverts d’écailles. À ce stade, l’insecte est inoffensif et pour l’homme et pour les animaux.

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Six semaines après la ponte, les œufs éclosent et donnent naissance à des chenilles qui muent plusieurs fois au cours de l’hiver. Elles restent dans l’arbre pendant cette période où elles peuvent s’y déplacer pour aller chercher leur nourriture, en général en grimpant plus haut dans les branches. On peut les apercevoir en procession lors de ces migrations, inoffensives car leurs poils ne sont pas encore urticants.

Dangereuses au printemps

C’est au moment où elles quittent l’arbre, au printemps, pour s’enfouir dans le sol (à 5-20 centimètres de profondeur) qu’elles deviennent un risque pour celui qui croise leur route. À cette époque, leur dos se recouvre de poils particulièrement urticants.

Ces poils, très volatiles, sont lâchés lorsque la chenille se sent en danger. C’est la substance qu’ils libèrent en se « brisant », la « thaumétopoéine », qui est la cause de violentes démangeaisons. Il n’est pas nécessaire de toucher la chenille pour être victime de ses poils. Il suffit d’être en contact avec eux, lorsque la brise les apporte. C’est pourquoi il est recommandé, dans les zones infestées par la chenille processionnaire, d’éviter ces endroits au moment de la migration vers le sous-sol.

Shutterstock – Les chenilles dans leur nid. À ce stade, elles peuvent déjà être urticantes.

Forte réaction allergique

En effet, selon les sujets, les irritations provoquées par les poils peuvent prendre des proportions dramatiques et provoquer érythèmes ou éruptions accompagnés d’atteintes oculaires ou pulmonaires, voire des réactions allergiques plus graves telles que les œdèmes de Quincke ou les chocs anaphylactiques.

Les chiens sont particulièrement concernés à cette période et leurs maîtres invités à éviter tout contact avec l’insecte. En effet, les atteintes se localisent sur la peau, la langue et près des yeux. Si l’animal a inhalé des poils, l’irritation peut s’étendre aux bronches et aux poumons. En général, dès que l’animal a léché ou touché une ou plusieurs chenilles, il réagit en couinant et en s’ébrouant. Les premiers signes apparaissent vite : le chien bave, sa langue gonfle et des tuméfactions apparaissent, avec un durcissement inquiétant. Il faut réagir vite car ces zones atteintes peuvent se nécroser et entraîner une amputation partielle ou totale de l’organe touché (la langue, souvent). En cas d’allergie, certains chiens peuvent mourir.

Il est donc urgent d’aller chez le vétérinaire en cas de contact avéré. Ce dernier prescrit généralement immédiatement des anti-inflammatoires et antihistaminiques puissants, parfois des antibiotiques comme l’héparine, et peut mettre l’animal sous perfusion.

La progression de la chenille processionnaire, carte fournie par l’Inra.

La chenille processionnaire connaît peu de prédateurs

Il faut croire que les oiseaux ne les aiment pas car ils les mangent peu. Leurs poils urticants sont peut-être la cause de ce manque d’entrain !Le coucou a déjà été aperçu attaquant les chenilles jusque dans leur nid. La mésange aussi s’en nourrit, mais au stade larvaire.Leur principal prédateur est le grand calosome, un coléoptère. Il se nourrit de la chenille processionnaire lorsqu’elle est au stade larvaire. Il en est très friand et peut même grimper aux arbres pour la dénicher !Certaines espèces de guêpes et même un champignon sont susceptibles de la parasiter.

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