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19 février : Journée mondiale de la baleine

Le 19 février est la Journée mondiale de la baleine. Par extension, cette journée est également consacrée à la défense et la protection de l’ensemble des mammifères marins et autres habitants aquatiques, comme les requins-baleines. Daniel Jouannet, membre actif de l’association Megaptera, explique en quoi consiste le programme de suivi du plus grand poisson cartilagineux au large de Djibouti, en Afrique de l’Ouest.

19 février : Journée mondiale de la baleine
Megaptera

AO: Quand a débuté ce programme de suivi d’espèce sur le plus grand poisson du monde ?

Daniel Jouannet : Notre premier requin-baleine a été muni d’une balise dans le golfe de Tadjoura, à Djibouti, en 2006. Deux autres ont suivi en 2011. Ce qui nous a permis de suivre l’un des requins jusqu’à l’île de Socotra. Tandis que l’autre a remonté la mer Rouge jusqu’en face des côtes du Yémen, où nous avons perdu sa trace. En janvier dernier, nous avons implanté deux autres balises sur des requins-baleines. L’une s’est détachée prématurément. Nous l’avons récupérée grâce à sa localisation GPS (elle sera donc disponible pour un usage au cours de la prochaine mission). L’autre continue à émettre et nous fournit des indications sur le comportement du requin-baleine, que nous avons nommé Hunida.

AO : L’implantation de balise est-elle l’unique moyen de rÉcolter de l’information ?

D. J. : Non. Nous assurons aussi leur suivi scientifique à l’aide de la photo-identification. Les points blancs sur leur corps sont en quelque sorte leurs empreintes digitales. Leur comparaison nous permet de reconnaître tel ou tel individu. La pose d’étiquettes numérotées et le prélèvement de tissus et différentes mesures concernant le milieu ambiant nous aident à récolter des informations pour mieux connaître cette espèce protégée. Nous avons ainsi observé que les eaux du golfe de Tadjoura sont essentiellement peuplées de requins-baleines de petite taille (vraisemblablement de jeunes individus) dépassant rarement 7 mètres avec une majorité de mâles (80 %).

 AO: Combien coûte une balise et à quoi sert-elle exactement ?

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D. J. : 6 000 € pour celles que nous avons implantées cette année. À l’aide de la balise, nous récoltons des données de localisation GPS, en plus des données d’ARGOS (le système de localisation et de collecte de données par satellite dédié à la surveillance environnementale). Elle enregistre aussi des données sur le comportement du requin pendant toute la période durant laquelle elle a été programmée, soit trois mois environ, comme la profondeur à laquelle sonde le plus grand poisson au monde, la durée de ses plongées, la température de l’eau ou encore la luminosité de son environnement.

 AO: Quand allez-vous poser les prochaines balises ?

D. J. : Le prochain déploiement de balises est prévu soit pour décembre 2016, soit pour janvier 2017. La période sera choisie en fonction des informations dont nous disposerons concernant leur présence dans le golfe de Tadjoura. Il est envisagé de déployer trois balises, dans la mesure du possible, au moins sur un mâle et une femelle de taille égale ou supérieure à 5 mètres. Nous identifions leur sexe en plongeant dessous. Les mâles disposent de deux ptérygopodes, alors que les femelles n’ont qu’une fente génitale. Nous implantons la balise à l’aide d’un harpon dans une zone où l’épaisseur de la « peau » est supérieure à 10 cm, ce qui est quasiment indolore pour l’animal.

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Publié le 19 février 2016
3 minutes
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