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Quand nos animaux s’adressent à nous

Si nous ne savons pas précisément ce que nos chiens et nos chats veulent nous dire, il est aujourd’hui certain que leurs aboiements et miaulements nous sont tout particulièrement destinés.

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Quand nos animaux s’adressent à nous
Fotolia/Marie Sacha

Cela fait au moins 30 000 ans que le chien nous aboie dans les oreilles, et peut-être 7 000 que les chats ronronnent dans nos girons. Et que savons-nous de ce qu’ils racontent ? Pas grand-chose. Pourtant, c’est bien à nous qu’ils s’adressent lorsqu’ils aboient ou qu’ils miaulent. À l’origine, le loup n’aboie que lorsqu’il est petit, l’adulte préférant hurler à la lune. Mais notre chien adulte, lui, continue d’aboyer. Pourquoi ? Parce qu’il est resté un grand enfant. Les scientifiques parlent de néoténie. Comprenez par-là qu’il a conservé des caractères juvéniles à l’état adulte. Pour le chien, il s’agit principalement d’un front bombé, d’oreilles tombantes, de son incroyable besoin de jouer et de ses vocalises. Au sein de sa nouvelle famille humaine, le chien a pris l’habitude d’aboyer ce qu’il a à dire. Une habitude que l’homme a certainement encouragée pour prévenir d’un danger ou gérer les troupeaux… Les chiens retournés à l’état sauvage, comme les dingos d’Australie, n’aboient plus, ou très peu.

Pourtant, l’homme va longtemps considérer que les vociférations canines ne sont pas un véritable moyen de communication. Le chien communique avec son corps, ses oreilles, sa queue et laisse des messages olfactifs à l’intention de ses congénères. Ses aboiements sont au mieux un des fonds sonores de la campagne, au pire un problème litigieux entre voisins.

Il y a ouaf et warf

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Il faut attendre ces dernières années pour que des éthologues se penchent plus sérieusement sur les clabaudages et autres jappements. L’une des premières questions est de savoir si le chien aboie différemment en fonction de son environnement. Le docteur vétérinaire américain Sophia Yin pratique alors des enregistrements dans trois situations : lorsque la sonnette retentit, que le chien est seul dehors et pendant une période de jeux. Résultat : elle met en évidence trois types d’aboiements, avec des fréquences et des rythmes différents.

Miaou et meoww

Des recherches similaires ont été réalisées par une équipe hongroise, cette fois dans six contextes différents. Et les conclusions sont similaires : à chaque situation correspond un type d’aboiement. Cette même équipe a voulu savoir si les humains pouvaient différencier ces modulations. Ils ont soumis les enregistrements et la liste des contextes à des humains. Dans plus de 40 % des cas, les auditeurs sont parvenus à les associer, mais surtout ils ont précisé avec plus de justesse encore l’état émotionnel dans lequel se trouvait l’animal au moment de l’aboiement : agressivité, peur, joie, envie de jouer, etc. Et les personnes testées n’étaient pas toutes propriétaires d’un chien ! 30 000 ans de vie commune laissent forcément des traces dans le cerveau (et le cœur) de chacun… Enfin, les chercheurs ont demandé à des enfants d’âges différents de catégoriser les aboiements. Il en ressort que les bambins sont plus doués que leurs parents pour comprendre à quel type d’émotion correspondent les aboiements.

Chez les chats, les données sont bien plus empiriques : miaulements et autres ronronnements n’ont pas fait l’objet de très nombreuses études. Les miaulements traduisent une demande, un refus, une inquiétude, voire la colère. Pourtant, ils sont peu utilisés dans la communication entre chats adultes, plus prompts à cracher ou à ronronner lorsqu’ils sont entre eux. Dans son ouvrage La Vie secrète des chats, le biologiste britannique John Bradshaw avance l’hypothèse qu’ils ont développé leur capacité à miauler pour attirer l’attention de l’humain. Le chercheur avance même que chaque chat domestique dispose de son propre répertoire, qu’il entretient et enrichit au quotidien avec son maître. Le ronronnement est encore plus mystérieux, et son mécanisme n’est toujours pas compris. Longtemps, on a pensé qu’il permettait au chat de manifester uniquement son contentement.

Or, le matou ronronne aussi dans des situations stressantes, chez le vétérinaire, ou blessé… Il est prouvé que les fréquences basses, entre 20 et 50 hertz, de cette vocalise favorisent la régénération des tissus vivants et apportent une forme de bien-être au chat, à ses compatriotes, sans oublier son maître. Selon John Bradshaw, le chat utiliserait son ronronnement pour lui dire : « Reste-là », « J’ai besoin de toi », « On est bien »… Une sorte de manipulation !

Chaser, La chienne aux 1022 mots

Chaser est une chienne formidable. Elle va chercher sur commande frisbee, peluche, balle, et peut les classer selon leur forme ou leur couleur. En tout, elle comprend 1 022 mots. Selon son dresseur, John W. Pilley, elle est même capable de raisonner par déduction et de résoudre des problèmes complexes. Il affirme que d’autres chiens peuvent parvenir à des résultats similaires.Il suffit de disposer de cinq heures par jour durant trois ans, le temps mis par la très jolie Chaser pour apprendre tous ces mots.

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