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Covid-19 : Les refuges craignent de manquer de nourriture

Confrontés brutalement à la crise du coronavirus, les refuges ne vont pas seulement manquer de main d’œuvre pour nourrir et soigner les animaux : ils risquent aussi de manquer de vivres ! Une difficulté de plus pour les petites structures désormais privées des collectes alimentaires, qui vont devoir acheter… au lieu de récupérer.

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Covid-19 : Les refuges craignent de manquer de nourriture
Shutterstock

« L’approvisionnement en nourriture va devenir un grave problème, parce que jusqu’à présent c’étaient les banques alimentaires qui nous permettaient de nourrir nos animaux. Et ça… c’est fini. » Voilà résumée en quelques mots par Jacqueline Balland, présidente de « Le Chat et La Vie » près de Caen, la problématique de nombreux refuges qui fonctionnent surtout sur le principe de la collecte au sein du grand public.

Banques alimentaires, opérations-caddie dans les galeries d’hypermarchés, week-ends adoption chez Truffaut ou Gamm Vert… c’est fini pour une durée indéterminée. «  Mais il faut bien nourrir les animaux, alors nous allons devoir acheter l’alimentation. Or, pour les petits refuges comme le nôtre sans trésorerie solide, cela va être compliqué financièrement », reconnaît Jacqueline dont le refuge accueille actuellement 90 à 100 chats, « surtout des vieux, des éclopés, des craintifs…, bref des chats dont plus personne ne veut. Et on sait que les adoptions vont s’effondrer». Et encore s’estime-t-elle heureuse, « parce que nous avons une usine de production d’alimentation animale juste à côté du refuge, ce qui nous a permis hier de nous réapprovisionner en urgence. Mais tout le monde n’a pas cette chance. »

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Heureusement, certaines enseignes sensibles à la cause animale mettent en place des mesures d’urgence comme Animalis, qui avait anticipé la crise en créant une « boutique solidaire » sur le site même de son entrepôt de Courcouronnes (Essonne). « Cette boutique a été ouverte avant l’annonce du confinement, et officialisée lors d’une « nuit solidaire » le jeudi 5 mars dernier, explique Christine His, déléguée générale de l’Arche des associations. Nous avons instauré un créneau horaire d’ouverture précis, de 15 h à 18 h. Et, bien sûr, nous demandons le respect absolu des consignes sanitaires : une seule personne à la fois, distanciation de 1 mètre exigée, lavage des mains… Nous avons même sorti une partie du stock à l’extérieur. »

DR. La boutique solidarie de l’enseigne Animalis, dans les entrepôts de Courcouronnes, permet aux refuges et associations de venir s’approvisionner à prix coûtants…

Le principe de cette boutique solidaire est simple : l’enseigne vend à prix coûtant, ou pour 1 ou 2 € symboliques, ou encore donne gratuitement divers produits alimentaires – croquettes arrivées à la date limite de péremption, produits qui ne sont plus d’actualité et remplacés par de nouveaux, etc. Le bénéfice va 100% à l’Arche des Associations, qui fédère 42 associations partout en France, et les produits sont dispersés au sein des refuges qui sont dans le besoin. « Ce sont nos bénévoles qui viennent récupérer les produits, précise Christine. Il faut d’ailleurs saluer l’immense chaîne de solidarité qui s’est créée autour de cette boutique solidaire. Certains responsables de refuge viennent chercher des produits pour une autre association où personne ne peut se déplacer. Il y a deux jours, le mercredi 18, nous avons fait une opération-commando, avec beaucoup d’énergie déployée ! »

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Pour éviter les débordements, voire les tentatives d’escroqueries, un justificatif est exigé : « Si on ne les connaît pas, on leur demande de nous montrer soit les statuts de l’association, soit la copie de leur numéro d’enregistrement à la préfecture. »

Coll. AVA. Les refuges et associations s’appuient sur les dons pour nourrir les animaux qu’ils ont en charge.

Bien que saluée par la plupart, cette initiative solidaire a généré également des reproches : « Même au sein de la protection animale, certains nous ont reproché d’inciter les bénévoles à sortir au lieu de respecter le confinement, reconnaît Christine His. Pourtant, on respecte toutes les mesures sanitaires, et on ne peut tout de même pas laisser les animaux mourir de faim dans les refuges ! »

Une chose est sûre : face à cette inquiétude croissante des refuges pour nourrir leurs animaux, plus que jamais, les dons seront bienvenus. Certes, les refuges sont fermés au public ; mais vous pouvez continuer de les appeler, adhérer en ligne, faire des dons, parrainer un animal…

Et si vous passez devant un refuge (dans le cadre de vos sorties autorisées bien sûr), pourquoi ne pas déposer devant la porte un sac de croquettes – en prévenant de votre geste solidaire par mail ou par téléphone ? Toutes les initiatives sont les bienvenues. Aidons les refuges, aidons les animaux !

Pensez à la plateforme d’entraide solidarite-refuges.com. Vous pouvez vous inscrire et poster une annonce pour donner qui un paquet de croquettes, qui des boîtes de pâtée pour chien ou chat que vous avez préalablement achetés. Les refuges et associations membres de solidarite-refuges n’auront plus qu’à vous contacter pour récupérer ces dons… en respectant les consignes de sécurité sanitaire !

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