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Obésité : des causes multiples

Les origines de l’obésité sont diverses. Mais pour les vétérinaires, la relation souvent fusionnelle entre les propriétaires et leur animal rend plus difficile la mise au régime de l’animal.

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Obésité : des causes multiples
Shutterstock/Agnes Kantaruk

Notre amour pour lui est-il la cause du surpoids de notre animal ? La tendance à « humaniser » son animal est souvent observée chez un propriétaire d’animal obèse qui le considère volontiers comme son « bébé ». Il agit alors avec lui comme avec un enfant et vit dans une grande proximité. Presque toujours aux côtés de son maître, l’animal assiste à la préparation des repas et reçoit beaucoup de restes de table et/ou de friandises…

La friandise par amour

Pour beaucoup de propriétaires, toute sollicitation d’interaction de la part de l’animal est perçue comme une demande de nourriture. Par exemple, lorsque le maître rentre à la maison et que son animal vient vers lui pour l’accueillir, il se sent coupable de l’avoir laissé seul et il lui donne à manger pour se faire « pardonner » ! Il semble aussi que les chats obèses jouent le rôle de substitut affectif pour leur propriétaire et une étude indique qu’il s’agit plus souvent d’une femme (97 % contre 87 % des chats de poids normal). Mais qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, lorsque le maître donne trop de nourriture pour compenser une absence ou prouver son affection, il finit par faire absorber à son animal beaucoup plus de calories qu’il n’en dépense au quotidien. Cela crée un déséquilibre nutritionnel entraînant l’accumulation de réserves dans le tissu adipeux. Ce qui provoque une modification dangereuse de la silhouette de l’animal. Une enquête américaine a révélé que les personnes souffrant elles-mêmes d’obésité sont celles qui manifestent le plus d’attachement à leur chien, certains possesseurs ne voulant d’ailleurs pas admettre que l’obésité puisse être un problème.

Des races plus exposées

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Si le comportement des maîtres est une cause d’obésité, la race de l’animal joue un rôle déterminant. Cavalier king Charles, carlin, beagle, labrador, golden retriever… sont prédisposées à prendre du poids. Une étude récente a même mis en évidence un gène de la gloutonnerie chez le labrador, qui expliquerait son extrême gourmandise. L’excès de poids apparaît progressivement. Il atteint son maximum lorsque l’animal approche de la maturité. Un chiot qui a été trop nourri pendant sa croissance sera plus facilement obèse à l’âge adulte qu’un chiot qui a été correctement rationné. Les chiens dont les propriétaires estiment qu’ils ont « bon appétit » ont d’ailleurs trois fois plus de risques de grossir que les chiens dont l’appétit est modéré. Comme chez l’homme, c’est dès le plus jeune âge qu’il faut inculquer les bonnes habitudes à son chien en ne le suralimentant pas. Si les femelles présentent deux fois plus souvent un excès de poids que les mâles, la stérilisation est un facteur aggravant pour les deux sexes puisqu’elle triple le risque d’obésité.  L’inactivité, enfin, peut mener à l’obésité. Parmi les populations canines les plus exposées, on retrouve les petits chiens qui vivent en ville, dont près la moitié sortiraient moins de 2 heures par jour, et 20 % moins d’une heure. Parmi eux, beaucoup de chiens appartiennent à des jeunes parents et à des personnes âgées. Les premiers ont peu de temps à consacrer aux sorties du chien et les seconds ont souvent une mobilité diminuée. La promenade, lorsqu’elle se pratique uniquement en laisse et jamais en liberté, prédispose aussi à la prise de poids.

Les chats plus menacés

Côté chat, l’obésité toucherait davantage les « européens » ou croisés. C’est une étude menée en Suède qui l’affirme, expliquant qu’ils ont un risque multiplié par 1,8 par rapport aux chats de race. Parmi ces derniers, les birmans et les persans seraient les moins touchés par l’obésité. Sans surprise, ce sont les chats d’appartement qui grossissent plus facilement car leur activité physique est limitée. Avoir accès à l’extérieur ne protège cependant pas les chats, surtout s’ils ont l’habitude d’aller manger chez des voisins. Car comme pour nos chiens, la suralimentation est une cause majeure de prise de poids. Des enquêtes indiquent qu’une majorité de propriétaires nourrit son chat jusqu’à ce qu’il cesse de manger ou lui laisse de la nourriture en libre-service. L’ennui chez le chat conduit au stress que certains tentent d’apaiser en mangeant et en réclamant. Le stress peut même pousser quelques-uns vers la boulimie. Le risque d’obésité est alors multiplié par deux chez les chats « gloutons ». Mais, à l’inverse de ce qui se passe chez les chiens, la population de chats obèses compte plus de mâles que de femelles (1,5 fois plus). Là encore, pour les deux sexes, la stérilisation est un facteur de risque majeur : elle multiplie la probabilité d’obésité par 20 ! Stérilisé, un chat a tendance en effet à consommer au moins 25 % de plus que d’habitude et la prise de poids commence donc très rapidement après l’opération. Beaucoup sont obèses dès l’âge d’un an. Toutefois, la prise de poids menant à l’obésité n’est pas une fatalité pour les chats : il suffit d’adapter l’alimentation aux nouveaux besoins du chat dès le lendemain de l’opération. Ce que recommandent généralement les vétérinaires à la sortie de la clinique. 

À lire aussi : Que risque un chat trop gros ?

L’obésité est une maladie

Une chaîne américaine de cliniques vétérinaires a révélé que le propriétaire d’un chien obèse dépense 17 % de plus en soins vétérinaires et 25 % de plus en médicaments que celui qui possède un chien de poids normal. Les motifs de consultation sont multiples et souvent concomittants.

Problèmes articulaires : un animal trop gros se déplace moins, accélérant ainsi le cycle vicieux de la prise de poids. La pression excessive sur les articulations favorise la dégénérescence des cartilages articulaires, ce qui facilite le développement de l’arthrose.

Problèmes de peau : les plis de peau qui se forment favorisent la macération et les infections cutanées. La position allongée favorise les irritations cutanées et les frottements. Un chat obèse ne fait plus sa toilette correctement, ce qui nuit à l’aspect et à l’état de son pelage.

Diabète sucré : au moins 60 % des chats obèses développent un diabète sucré de type 2. Ils présentent aussi plus souvent des affections urinaires que les autres : cystites, calculs, infections, obstructions urinaires…

Troubles comportementaux : une enquête britannique a révélé que les chiens obèses se montrent plus agressifs pour garder leur nourriture ou sont enclins à en voler, sans que les raisons de ces phénomènes puissent être pour le moment élucidées.

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