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Peut-on mesurer son intelligence ?

Chaque jour, le chien nous étonne par ses prouesses. Chien sauveteur, guide pour aveugle, auxiliaire de vie… ses capacités d’apprentissage en ont fait un partenaire indispensable pour l’homme. Peut-il encore nous étonner par son intelligence ?

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Peut-on mesurer son intelligence ?
Shutterstock/Tatiana Katsai

Chaque espèce animale voit le monde d’une manière qui lui est propre, différente de celle d’une autre espèce. Si l’homme et le chien vivent dans le même monde, la même réalité, leur appréhension de celle-ci est différente. C’est sur ce concept, découvert par Jacob von Uexkull, l’un des pionniers de l’éthologie, que travaillent aujourd’hui les scientifiques qui s’intéressent à l’intelligence animale. Ainsi, pour comprendre comment raisonnent les chiens, comment ils apprennent et traitent les informations à leur portée, ils leur proposent des tâches qui ont du sens pour eux, des problèmes qu’ils peuvent résoudre avec leurs propres moyens, auxquels ils peuvent proposer des réponses comportementales propres à leur espèce.

Ainsi, pour savoir si le chien comprend certaines lois de la physique, et s’il est notamment sensible à la cohérence de taille des objets, Corsin Muller et son équipe de l’université de Vienne ont soumis des chiens à une expérience que nombre de petits enfants vivent à un moment ou un autre de leur existence, lorsque leurs parents leur présentent un objet, puis le font disparaître… avant de le faire réapparaître. Très vite, les enfants comprennent que l’objet n’a fait que quitter leur champ de vision mais qu’il continue d’exister même s’ils ne le voient plus. La preuve, c’est qu’ils marquent leur étonnement quand les parents font réapparaître, à la place, un objet différent, soit par sa taille (plus gros ou plus petit), soit par sa forme.

L’art de communiquer

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Dans le cadre de son expérience sur les chiens, Corsin Muller leur a donc présenté des balles d’une certaine taille, puis les a fait passer derrière un panneau opaque avant de les faire « réapparaître », soit de la même taille (attendu), soit d’une taille plus grande, soit plus petite qu’au début (inattendu). À chaque fois, les chiens ont regardé plus longtemps l’objet représenté lorsqu’il était d’une taille différente de celle initialement proposée, montrant ainsi qu’ils comprenaient que l’objet avait changé et que cela n’était pas « logique ».

Des études récentes ont également démontré que les chiens sont capables de faire des catégories d’objets, à savoir de ranger des objets dans une classe abstraite. L’expérience a été menée par l’équipe de Ludwig Huber et Friederike Range, à l’université de Vienne. Celle-ci a présenté aux chiens différents types d’images qu’ils ont dû « ranger » dans une catégorie. Les chiens testés ont distingué deux catégories : celle des chiens et celle des paysages.

Dans la nature, l’intelligence ne se mesure pas à la résolution de problèmes soumis par l’homme, mais à la faculté des animaux à s’adapter à leur environnement. Et dans ce domaine-là, les chiens sont des champions ! Car ils sont capables d’apprendre en observant leurs congénères.

Mais nos chiens ont aussi développé des capacités uniques dans le monde animal pour communiquer avec les humains. Ils comprennent par exemple qu’un doigt pointé leur indique un objet à regarder (et non le doigt), tout comme ils sont capables de suivre notre regard. Ils comprennent également l’état attentionnel des personnes qui les entourent et y adaptent leur comportement, comme l’a montré Juliane Kaminski lorsqu’elle travaillait à l’institut Max Plank, à Leipzig. Dans son étude, les chiens sont assis en face de leur maître. Deux balles sont placées face au chien, l’une devant un écran transparent, permettant au maître de la voir, l’autre devant un écran opaque, la rendant invisible pour le maître. Ce dernier dit alors à son chien : « Apporte ! » sans préciser à quelle balle il fait allusion. Alors que les chiens voient les deux balles, ils rapportent de préférence celle qui est derrière l’écran transparent, visible par leur maître ! Les chercheurs en concluent qu’ils comprennent que leur maître ne peut voir qu’une seule balle, et que c’est celle-là qu’ils doivent rapporter.

Cette très bonne adaptation à l’humain les conduit à nous considérer bien souvent comme leur meilleur outil pour venir à bout d’un casse-tête ! Une étude réalisée par l’équipe de chercheurs de Budapest démontre ce recours à l’homme quand la solution à un problème ne dépend pas seulement d’eux. Celle-ci a consisté à présenter à des loups et à des chiens une boîte fermée contenant de la nourriture. Alors que les loups se sont acharnés sur la boîte pour l’ouvrir (et ont échoué), les chiens ont fait quelques tentatives avant de s’arrêter pour se tourner vers l’homme situé à côté d’eux, attendant que ce dernier leur vienne en aide et ouvre la boîte pour eux !

Mon chien, ce génie

Il en va des chiens comme des hommes… et certains ont même du génie ! Rico est l’un de ceux-là. Ce border collie a fait la Une de nombreux médias il y a quelques années car il connaît plus de 200 mots différents, et qu’il peut augmenter son vocabulaire lui-même grâce à ce que les scientifiques nomment le « raisonnement par exclusion ». Celui-ci consiste à penser que « si on me demande un objet dont je ne connais pas le nom, et qu’il y a un objet que je ne connais pas dans la sélection qui m’est proposée, j’en déduis que c’est le nom de cet objet jusque-là inconnu ». Cela fait appel à trois compétences intellectuelles : apprendre que des objets ont des noms, utiliser le principe d’exclusion, et augmenter ses connaissances en retenant la nouvelle information apprise. Chaser fait aussi partie des génies canins. John Pilley et Alliston Reid, de l’université de Woffor, aux États-Unis, ont montré que cette femelle border collie connaît plus de 1 000 mots et qu’elle est capable de répondre à des phrases grammaticalement complexes, comme « Pousse le jouet avec la patte ! » Mais ces prouesses ne sont pas réservées aux border collie. Daniela Ramos et Cesar Ades, de l’université de Sao Paulo, ont montré que Sofia, une chienne croisée, sait répondre à la combinaison de plusieurs actions sur plusieurs objets! Elle a même appris à utiliser un clavier électronique pour communiquer des demandes simples à ses maîtres, comme « sortir promener » ou « jouer ».

Votre chien aussi

Vous aussi, vous pouvez vous amuser avec votre chien en faisant travailler ses méninges ! Avec un peu d’entraînement, vous constaterez très vite que votre compagnon est capable d’apprendre, de résoudre des problèmes et de vous épater… même s’il se trompe au début. Commencez par lui apprendre à gagner en autonomie, pour qu’il puisse réfléchir et prendre des décisions. Par exemple, enseignez-lui le nom de ses différents jouets. Faites bien attention à vous adapter au tempérament de votre chien : si vous avez un chien timide, allez-y doucement pour lui donner confiance en lui et plaisir à réfléchir ! Enfin, apprenez à observer différemment votre compagnon, vous verrez alors toutes les prouesses qu’il fait au quotidien !

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