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La musaraigne-éléphant : un animal original et méconnu

Le parc Biotropica, en Normandie, s’est vu confier par le zoo de Rotterdam un couple de musaraignes-éléphants de Peters. Au total, seule une quinzaine d’individus peuvent être observés en Europe. Zoom sur cette espèce aussi intrigante qu’intéressante.

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La musaraigne-éléphant : un animal original et méconnu
Laëtitia Lassalle

Depuis quelques semaines, des musaraignes-éléphants de Peters sont observables en France, dans le parc Biotropica. Ils sont désormais quatre zoos à en élever en Europe. Comme vous vous en doutez, ce petit animal, pas plus grand qu’un cochon d’Inde, doit son nom à ce petit nez en forme de trompe qui lui donne un air d’animal imaginaire, mais lui sert surtout à fouiller le sol à la recherche de ses mets préférés : termites, mille-pattes et autres coléoptères.

La musaraigne-éléphant est présente uniquement dans les forêts kényanes. Bien que cette espèce ne soit pas en danger d’extinction, la population diminue avec la déforestation et la fragmentation de leur habitat.

Laëtitia Lassalle. Cette petite trompe lui sert à fouiller le sol pour trouver des insectes

Monogames et territoriaux

« On nous a confié un couple de musaraignes, car ce sont des animaux monogames et très territoriaux », explique Laëtitia Lassalle, assistance zoologique du parc Biotropica. En raison de leur courte durée de vie (entre 4 et 5 ans), les petits sont rapidement « rejetés » à l’âge de 4 mois. « C’est d’ailleurs généralement un peu avant ce moment que l’on se rend compte qu’il y a eu une portée ! ». En effet, les musaraignes-éléphants font leur nid dans le sol, à l’abri des regards indiscrets. C’est pourquoi les soigneurs ne doivent surtout pas entrer dans leur enclos, car ils risquent de les écraser ! Pour les nourrir, il faut donc passer par une trappe. « L’enclos, aux parois de 1,50 mètre de haut, n’est pas fermé par le haut. Ainsi, on leur jette également des insectes un peu partout, et ils passent la journée à les chercher et à fouiller le sol », précise l’assistante zoologique.

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Peureux et stressés

Autre paramètre à prendre en compte : leur caractère. « Ce sont des animaux très peureux et facilement stressés. Par peur, ils peuvent partir d’un coup à toute vitesse et se cogner, et ça, il fallait à tout prix l’éviter », détaille Laëtitia Lassalle. C’est pourquoi le parc a fait le choix de ne pas mettre de grandes vitres autour de l’enclos. À la place, de petites fenêtres, telles des meurtrières, permettent aux visiteurs d’observer ce drôle d’animal sans se faire voir. « Nous avons ainsi remarqué que les musaraignes-éléphants étaient beaucoup plus rassurées et avaient le même comportement, qu’il y ait des visiteurs ou non ».

Laëtitia Lassalle. Ce sont des animaux craintifs

Les observer pour mieux les protéger

« Le but est de les faire se reproduire pour pouvoir alimenter d’autres parcs, mais aussi de les observer afin de mieux les connaître. De nouvelles informations pourraient aider les parcs à améliorer leurs installations, par exemple, et également aider à leur protection dans la nature », explique l’assistante zoologique de Biotropica. En effet, cet animal a un fort intérêt écologique puisque, grâce à sa trompe, il retourne le sol et participe ainsi à l’aération de la terre et à la régénération des forêts kényanes.

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