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Éducation : comment partir sur de bonnes bases avec son chiot ?

À travers l’expérience de notre journaliste, et des méthodes d’éducation positives, voici quelques conseils pour démarrer sur de bonnes bases avec votre chiot. Propreté, repas, jeu, sortie… Il existe de nombreux «trucs et astuces» auxquels on ne pense pas forcément.

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Éducation : comment partir sur de bonnes bases avec son chiot ?
Arnaud Beinat

Paillette est arrivée chez moi le 10 mars. Cela faisait plusieurs semaines que je réfléchissais sérieusement à l’adoption d’un chien et, à force de me renseigner sur les refuges, ma décision fut prise. Par souci géographique, c’est au refuge de Villevaudé de la Fondation Assistance aux Animaux que je décidais d’aller jeter un œil. J’étais prête à adopter un chien adulte, mais mon conjoint tenait à ce qu’il soit jeune, âgé au maximum de 2 ans.

En arrivant, et à notre grande surprise, une portée de cinq chiots croisés (a priori) berger allemand était à l’adoption depuis la veille. Un chiot était déjà sur le départ avec sa nouvelle maman, un autre était réservé et plusieurs visiteurs étaient en train de les regarder. Mon conjoint avait déjà eu un coup de cœur pour une petite femelle qui semblait bien plus timide que ses frères et sœurs, avec le poil court (alors que la majorité avait un magnifique poil long) et de très beaux yeux clairs qui contrastaient avec ceux, marron, du reste de la portée. Pour ma part, le coup de cœur arriva lorsque je la pris dans mes bras. Comment ne pas craquer devant ce regard ? À ce moment, je ne pensais vraiment pas repartir avec celle qui partage désormais notre vie. Mais il fallait prendre une décision rapide et, quelques minutes plus tard, nous avions repris la route avec une passagère en plus…

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Avoir tout de suite les bons réflexes

J’ai grandi avec des chiens, mais Paillette est la première pour laquelle la lourde tâche de l’éducation m’incombe. Il fallait que je fasse les choses bien, surtout par rapport à la taille, plutôt importante, qu’elle fera une fois adulte ! C’est pourquoi j’ai immédiatement contacté un éducateur de l’Ecole des Chiens (Canibest) qui est venu à domicile afin de faire un bilan, nous donner des conseils et recadrer quelques petites choses. Basée strictement sur du renforcement positif (à base de jeux, de récompenses et de compliments), voici la marche à suivre pour partir sur de bonnes bases avec son chiot.

1/ La propreté

Il s’agit de l’étape inévitable lors de l’arrivée d’un chiot dans votre domicile. Il faut savoir que cela ne se fera pas au bout d’une semaine, qu’il faut s’armer de patience et de bienveillance. Idéalement, il faudrait sortir un chiot toutes les deux heures. Sachant pertinemment que ce n’est pas possible si vous travaillez, il ne faut surtout pas le gronder lorsque votre animal fait ses besoins en intérieur, et ce, même devant vous. En effet, la réprimande sera associée au fait qu’il se soulage et non pas à l’endroit où il le fait. Cela peut donner lieu, par la suite, à des comportements de dissimulation, où le chiot se cache pour faire ses besoins. En revanche, ne nettoyez surtout pas devant lui ! Et, afin de ne pas l’inciter à recommencer au même endroit, des produits existent pour supprimer les molécules d’urine faite en intérieur.

Ne mettez surtout pas d'eau de Javel à l’endroit ou votre chiot a uriné ! Cela ne l'encouragerait qu'a y retourner.

Ce qu’il faut faire, suivant la méthode du renforcement positif, c’est le féliciter à outrance dès qu’il se soulage dehors. N’hésitez pas à lui donner la friandise qu’il préfère. Rapidement, il comprendra que, lorsqu’il fait ses besoins dehors, vous êtes content et il a une récompense. La propreté s’acquiert généralement entre 4 et 6 mois.

2/ Les repas

Surtout, ne laissez pas sa gamelle à disposition, même s’il n’a pas fini son repas. Sinon, au moindre petit creux, il ira grignoter et son estomac ne se reposera jamais. La nourriture perdra également tout intérêt, or, elle est le moteur de votre chien ! Laissez-lui donc sa gamelle 15 à 20 minutes, puis retirez-la.

L’idéal est de lui donner son repas après que vous avez pris votre petit-déjeuner et votre diner, et de ne pas le faire précisément à la même heure. Une fois réglée comme une horloge, l’attente de sa gamelle provoquera chez votre chien un sentiment d’anxiété si celle-ci tarde, par exemple.

3/ Les jouets

Durant les premiers mois de la vie de votre chiot, les jouets sont l’une des choses les plus importantes. Variez le plus possible les plaisirs : corde, pouic-pouic, peluches en plastique, en tissu, en bois, en silicone, des gros, des petits… Pendant la journée, il existe aussi des jouets d’occupation sur lesquels votre chien peut s’amuser pendant des heures : sabot, corne de buffle, jouet où cacher des friandises, etc.

Jade Boches. Paillette après une séance de jeu…

Afin d’éviter qu’il se lasse et commence à chercher d’autres sources d’amusement, mettez-en de côté, puis ressortez-les quelques jours plus tard : rien ne vaut un vieux jouet que l’on a oublié ! Ce qu’il est important lorsque vous jouez avec lui, à la bagarre par exemple, c’est qu’il apprenne à retrouver son calme rapidement. Demandez-lui de s’asseoir par exemple et, lorsqu’il est calmé, félicitez-le et recommencez à jouer.

4/ Les bêtises

Dès qu’il commence à mordiller des meubles ou votre main, présentez-lui un jouet à la place. S’il le fait, c’est qu’il en éprouve le besoin, ça ne sert à rien de le réprimander. Il faut qu’il comprenne que c’est sur ses jouets qu’il doit se défouler. Si rien n’y fait, et qu’il continue à vous mordre pendant le jeu, arrêtez de jouer et ignorez-le. Pour un chien, l’ignorance est la pire des punitions, il comprendra que son comportement ne va pas.

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S’il fait quelque chose que vous interdisez, comme par exemple mettre ses pattes sur la table basse : poussez-le, faites-le s’assoir et récompensez-le. S’il réclame et que la tentation est trop forte, il faudra s’entraîner pour qu’il apprenne à résister. Par exemple, un tas de friandises se trouve au bord de la table : il en obtient une lorsqu’il s’en détourne. Si, en balade, il a attrapé quelque chose que vous voulez qu’il lâche, n’essayez pas de la lui retirer de la gueule. Cela ne lui fera que défendre sa « proie » encore plus ardûment, car vous entrez en compétition avec lui. La technique ? Troquez l’objet contre une friandise. Il comprendra alors que vous êtes content lorsqu’il trouve quelque chose et qu’il a le droit à une petite récompense. Mettre des interdits est, dans le renforcement positif, complètement contre-productif.

Le conseil « secouez-le par la peau du cou pour le réprimander » est complètement inutile. La mère ne fait absolument pas ça avec ses chiots, il s’agit là d’une idée reçue à proscrire !

5/ Les sorties

Il est important de sortir votre chien, et ce même si vous avez un jardin. Voiture qui klaxonne, chien qui aboie, odeurs en tous genres, nouvelles rencontres… Les promenades sont pour lui le moyen de découvrir, mais surtout de s’habituer au monde. Veillez à ce que sa laisse ne soit pas trop courte (1,50 mètre au minimum). En effet, une laisse se tient à deux mains : une sur la poignée et une autre qui tient la longe afin de diriger l’animal. D’autre part, votre chiot a besoin de « mou » lorsqu’il rencontre un autre chien. Idéalement, variez autant que possible les itinéraires de balades. Vous remarquerez que, lorsque vous empruntez toujours le même chemin, votre chien commence à accélérer et tirer sur la laisse : il connaît la route, et vous n’êtes plus son unique point de repère.

Si vous sortez sans lui, assurez-vous qu’il ait de l’eau, des jouets et surtout des jouets « d’occupation » (voir point n° 3). Lorsque vous partez, ne lui dites surtout pas au revoir. De même, lorsque vous rentrez, attendez plusieurs minutes avant de le regarder, lui parler et lui faire un câlin. Cela permet d’éviter le développement d’anxiété de séparation.

6/ Les zones réservées au chien

Dans votre appartement, il est primordial que votre chien possède son coin à lui, où il peut jouer et se reposer sans qu’on l’embête. Cet espace est généralement là où se trouve son panier, c’est pourquoi il important de le placer dans un coin, hors des passages et de l’agitation. À noter que le panier de votre chien ne doit jamais être un coin « punition ».

Si vous lui autorisez le canapé, apprenez-lui que c’est un endroit calme et ne l’habituez pas à jouer dessus. En effet, dans le cas d’un gros chien (comme Paillette), les moments où vous recevrez des invités risquent alors d’être plutôt sportifs.

Jade Boches. Pour Paillette, le canapé est un endroit où l’on est au calme.

7/ Les ordres

Les premiers ordres à apprendre à votre chiot (et les plus faciles) sont « Assis », « Couché » et « La patte ». « Assis » est le plus important, car il permet de calmer son chien et de le sauver lors d’une situation dangereuse comme une voiture qui arrive à toute allure. Lui apprendre les autres ordres permet de stimuler votre animal et de consolider le lien qui vous unit. Pour cela, rien de plus facile : donner une friandise à votre animal lorsqu’il s’assoit devant vous, puis associez-y l’ordre « assis ». Au bout de plusieurs répétitions, l’association sera parfaitement maîtrisée. N’hésitez pas à travailler cet ordre dans différentes situations. La technique est similaire pour l’ordre « Couché ». En revanche, pour « La patte », prenez une friandise et fermez le poing sous son nez. Instinctivement, le chiot lèvera la patte pour la poser sur votre main. À ce moment-là, ouvrez la main, donnez-lui la friandise et prononcez l’ordre.

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