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Marcus, Titus, Lili : maltraités, les chevaux reprennent goût à la vie

Le poil terne, le dos creux, les chevaux aveugles Marcus et Titus mais aussi le vieil âne Oliver et la ponette Lili, victimes de mauvais traitements, reprennent peu à peu goût à la vie au Grand Refuge pour équidés de la SPA en Normandie.
– avec AFP –

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Marcus, Titus, Lili : maltraités, les chevaux reprennent goût à la vie
Shutterstock

Depuis 2014, ce refuge basé dans l’Orne à Pervenchères, offre une seconde vie à des équidés saisis sur décision de justice après des actes de maltraitance, dans un domaine d’une centaine d’hectares. La SPA renoue avec sa mission première qui était de protéger les chevaux maltraités par les cochers parisiens lors de sa création en 1845.

Des histoires tragiques

Dans le barns (écurie) des chevaux en soins, le vieux cheval Alex se lève le matin grâce à une potence installée dans son box. En face de lui, l’âne Oliver doit reprendre du poids avant d’être opéré d’une tumeur à la tête…  Autant d’équidés que d’histoires tragiques contées avec émotion par le responsable du site, David Legrand. Certaines font froid dans le dos, comme celle de la ponette blanche Lili qui va fêter ses 40 ans : « Son propriétaire, pris d’un coup de folie, lui a crevé les yeux. »

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La plupart des 200 chevaux, ânes et poneys, ont été saisis chez des particuliers « qui se laissent déborder » et des éleveurs « malveillants », raconte à l’AFP David Legrand. Ils ont connu le pire, ils connaissent aujourd’hui le meilleur : ils gambadent la journée en liberté au pré en petit groupe et le soir se reposent au box avec de la paille et du foin en abondance.

En faire adopter le maximum

David Legrand est aux petits soins de ses pensionnaires, aidé d’une vingtaine de soigneurs, palefreniers et d’une quarantaine de bénévoles. Les vieux équidés et les malades « non adoptables » resteront jusqu’à la fin de leur vie au refuge. Les ânes et les poneys sont « facilement adoptés, les gens les adorent comme animaux de compagnie », dit-il. En revanche, c’est plus compliqué de trouver un nouveau maître aux chevaux. « Les gens cherchent des montures pour faire des concours, mais nos chevaux ne sont pas tous adaptés et n’ont pas de papiers. »

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Dans un gigantesque barns, la pouliche Iguane, à la robe crème, née au refuge, partage son temps avec d’autres jeunes. Elle est encore un peu chétive, sa mère était sous-alimentée quand elle a pouliné. Iguane a été élevée au biberon et pourra un jour être adoptée. Ce n’est pas le cas de la jument Fala, arrivée il y a trois ans. Boiteuse, elle souffre de plusieurs pathologies, dont la maladie de Cushing, une maladie hormonale qui provoque des fourbures (maladie du sabot). Comme elle, une centaine d’équidés ne seront pas proposés à l’adoption, à l’instar des inséparables aveugles Marcus et Titus qui se promènent tous les jours guidés par des soigneurs.

Soigneurs, palefreniers, bénévoles mais aussi éthologues !

Un peu plus loin, dans l’écurie des « adoptables », la belle Céleste à la robe café au lait secoue la tête. Un éthologue (éducateur) vient tous les matins faire l’éducation de cette jument, retirée pour maltraitance. « Je redonne confiance aux chevaux qui ont été traumatisés par l’homme. Je les travaille à pied avant de les monter. Ils ont peur de la main de l’homme qui parfois les a battus. Chaque cheval avance à son rythme, les jeunes apprennent vite », explique César Maunoury, éthologue qui « doit les rendre le plus pratique possibles pour leur nouveau maître avec qui le contact devra toutefois passer ».

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Il ne faut compter que 450 euros pour adopter un cheval, mais les candidats sont triés. « On demande un terrain d’au moins un hectare par cheval avec un abri en dur et une surveillance quotidienne », indique David Legrand. À l’accueil, l’agent animalier Virginie renseigne François Dupas. Son poney vient de mourir et son pur-sang s’ennuie seul dans son pré. « Je cherche un ou deux poneys calmes pour les sauver et faire de la place à d’autres malheureux ! » espère-t-il.

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