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La domestication a changé les habitudes alimentaires de nos animaux

Les aliments riches en protéines sont généralement très appréciés par les chiens et les chats ; une attirance qu’ils tiennent en grande partie de leurs ancêtres sauvages prédateurs carnivores. Même si la cohabitation millénaire avec l’homme a fait évoluer ces préférences alimentaires…

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La domestication a changé les habitudes alimentaires de nos animaux
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Si les chiens et les chats sont des animaux carnivores, ils n’ont pas évolué de la même façon après leur domestication. C’est ce qu’ont expliqué les docteurs vétérinaires Norin Chaï et Charlotte Devaux à l’occasion d’une conférence de presse à la Ménagerie du Jardin des Plantes*.

Domestication du chien beaucoup plus ancienne que celle du chat

Il est maintenant sûr qu’hommes et loups ont cohabité sur les mêmes territoires dans de nombreuses régions du monde, depuis plusieurs centaines de milliers d’années. Selon le Dr Norin Chaï, responsable vétérinaire de la ménagerie du Jardin des Plantes et spécialiste de la faune sauvage, « les chiens actuels dériveraient de plusieurs sous-espèces de loups mais la séparation génétique entre chiens et loups pourrait remonter à 100 000 ou même 150 000 ans ! ».

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Chez le chat, le phénomène remonte « seulement » à 5-6000 ans. Les chats domestiques descendent du chat sauvage d’Afrique (Felis silvestris lybica), encore présent en Afrique du Nord et au sud de l’Asie Mineure. Autrefois adapté aux climats arides, le chat a toujours tendance à économiser l’eau. Il concentre beaucoup son urine et, s’il ne boit pas assez, il est facilement sujet aux affections urinaires.

Instinct de chasse plus fort chez le chat que chez le chien

Comme chez le loup, le chien a tendance à poursuivre un animal qui s’enfuit mais le jeu a la plupart du temps remplacé la chasse (sauf bien sûr dans les races sélectionnées à cette intention). Chez le chien, l’homme joue le rôle de la meute et il a donc spontanément tendance à lui « rapporter » sa prise.

Les chats ont gardé un instinct de chasse beaucoup plus fort que le chien car la domestication a d’abord été basée sur un objectif : que les chats éliminent les rongeurs dans l’environnement humain ! Même un chat qui n’a pas appris à chasser avec sa mère est capable de devenir un chasseur très efficace. Contrairement au loup et au chien qui chassent en meute, le chat est un chasseur solitaire.

Copyright. Les chats ont gardé un instinct de prédation beaucoup plus fort que le chien.

Le chien enterre, le chat consomme aussitôt

La tendance à enfouir de la nourriture décrite chez les loups est présente chez de nombreux chiens, même quand ils vivent à l’intérieur. Cela explique pourquoi certains chiens se mettent à gratter le sol autour d’un os, et s’agitent ensuite comme s’ils recouvraient l’os de terre !

Le chat enterre en revanche rarement sa nourriture. Comme il s’attaque à de petites proies, il les consomme généralement aussitôt, en commençant par la tête. Il peut manger une souris entière en moins d’une minute ! Le chat régurgite ensuite les poils et les os.

Le chien est nutritionnellement plus tolérant que le chat

Dans le régime alimentaire d’un loup vivant à l’état sauvage, il y a environ 20% de végétaux. En effet, outre le contenu digestif des viscères de ses proies, le loup consomme de nombreuses plantes. Chez le chien, la part des végétaux dans l’alimentation peut être plus importante car, depuis qu’il a été domestiqué, le chien s’est habitué à consommer des restes de l’alimentation humaine et son système digestif a évolué. Contrairement au loup, il est capable de digérer l’amidon des céréales si elles sont cuites. Cette adaptation à un régime contenant des céréales s’est même inscrite dans son programme génétique (exception faite des races nordiques, ayant été traditionnellement nourries avec des ingrédients d’origine animale).

S’il a accès à l’extérieur (ou à des plantes d’intérieur !), le chat consomme aussi parfois spontanément certains végétaux, pour stimuler l’expulsion naturelle des poils ingérés ; sa tolérance à l’amidon reste cependant très limitée par rapport à celle du chien. Le chat est resté un carnivore, qui a absolument besoin de consommer tous les jours certains nutriments exclusivement d’origine animale.

Shutterstock. S’il a le choix, le chien opte pour un régime riche en matières grasses !

Le chien aime les graisses mais le chat préfère les protéines !

S’il a le choix, un chien choisit un régime dont 63 % de l’énergie provient des matières grasses et 30 % des protéines ! Le chien digère extrêmement bien les graisses mais un régime hyperlipidique n’est pas adapté aux chiens de compagnie sédentaires (et de plus en plus souvent stérilisés), dont le besoin énergétique est réduit. Les matières grasses apportent en effet beaucoup de calories et un régime très gras favorise la prise de poids.

Spontanément, le chat choisit lui un aliment dont les protéines fournissent plus de 52 % de l’énergie. Son système digestif est resté adapté à la consommation de petites proies peu grasses mais riches en protéines. Selon le Dr Charlotte Devaux, vétérinaire et nutritionniste, « le chat est un flambeur de protéines ! (…) Une souris constitue l’idéal d’une ration ménagère pour un chat, et en plus elle court, ce qui satisfait son instinct de chasse ! ».

* Cette conférence a été organisée par les laboratoires Virbac

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