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Après les Gilets jaunes, le mouvement Pattes mauves

Abandon, maltraitance, errance, euthanasie de convenance, trafic… C’est pour lutter contre toutes ces atteintes au bien-être animal que s’est créé le mouvement Pattes mauves. Le but ? Porter la parole des animaux au grand débat national.

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Après les Gilets jaunes, le mouvement Pattes mauves
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Abandon, maltraitance, errance, euthanasie de convenance, trafic… C’est pour lutter contre toutes ces atteintes au bien-être animal que s’est créé le mouvement Pattes mauves. Le but ? Porter la parole des animaux au grand débat national.

« Pourquoi Pattes mauves ? Car toutes les autres couleurs étaient déjà prises ! s’amuse Gorete Neves, une des responsables du Collectif Chat 100 % stérilisation obligatoire. Et puis la couleur mauve symbolise à la fois le rêve, la protection et la dignité ». C’est Lysiane Uny, présidente de l’association REVEZ-CRAPA sur l’île de La Réunion, qui est à l’initiative de ce mouvement. Avec l’aide du Collectif Chat 100 % stérilisation obligatoire, elle a rédigé un manifeste, aujourd’hui signé par 45 associations, ainsi qu’une pétition qui a déjà récolté plus de 42 000 signatures.

Logos des associations qui ont signé le manifeste

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L’idée est de surfer sur la vague des Gilets jaunes, des Blouses blanches, des Gyros bleus, des Stylos rouges, des Foulards rouges, etc. « Comme nous ne voulons pas que nos amis les animaux soient ignorés, une fois de plus, dans le grand débat national qui se déroule actuellement, nous avons décidé de créer le mouvement des Pattes mauves », explique Gorete Neves. À l’origine, le domaine d’expertise des deux associations est l’errance des animaux domestiques. « Mais avec ce mouvement, nous avons voulu ratisser large afin que tout le monde puisse se sentir concerné et s’identifier à nos revendications. Le but était de dire : « Nous sommes nombreux, nous aussi nous votons, et nous voulons porter au grand débat la voix des sans voix ».

55 % de la population française aimerait que la cause animale soit abordée lors du grand débat national. Ce sondage, commandé par la Fondation 30 Millions d’Amis et mené par l’IFOP, met en lumière la préoccupation des Français pour ce thème et surtout leur déception face à l’inactivité politique : 78 % des Français considèrent qu’Emmanuel Macron ne prend pas suffisamment en compte la protection animale dans sa politique et 73 % d'entre eux estiment que la classe politique défend mal les animaux (soit 6 points de plus qu’en 2018).

30 propositions

Le mouvement des Pattes mauves a pour objectif d’informer, mais aussi de rassembler l’ensemble des acteurs qui luttent de manière isolée et impuissante pour le bien-être animal. Il réaffirme et milite pour des solutions évidentes et respectueuses du vivant : application stricte des textes sur l’identification et la surveillance des animaux de compagnie, sensibilisation à la bientraitance, stérilisation massive, condamnation effective des trafiquants sont quelques illustrations de son manifeste.

Plusieurs propositions s’inspirent des actions menées à l’étranger comme le permis de détention d’un animal en Wallonie, la vente d’animaux issus de refuges dans les animaleries en Californie ou encore la création d’une brigade policière de protection animale en Norvège. Un autre pan de propositions concerne directement la relation homme-animal, avec le développement de la médiation animale, l’autorisation d’emmener son animal dans les hôpitaux, les EHPAD ou les centres qui accueillent les SDF… Enfin, les animaux sauvages et de rente ne sont pas en reste puisqu’une petite dizaine de propositions les concerne. Toutes les revendications, au nombre de 30, sont détaillées dans le manifeste.

La France en retard

Pour Gorete Neves, ce mouvement traduit également le retard de la France sur ses voisins dans ce domaine. « Prenons le Portugal, car je suis moi-même portugaise. Le cirque était vraiment quelque chose d’ancré dans la culture. J’ai grandi en n’ayant qu’à traverser la rue pour aller voir des animaux sous un chapiteau. Ce même petit pays a aujourd’hui interdit les animaux sauvages dans les cirques ». Cette militante de la cause animale affirme que la population française commence pourtant à ouvrir les yeux et à chercher à savoir où vont les impôts. « Sont-ils utilisés de façon éthique ? La réponse est non. Le gouvernement supprime les emplois aidés et nous dit qu’il n’y a pas d’argent pour les refuges et les associations. Je veux bien le croire, mais alors pourquoi y en a-t-il pour les chasseurs, les fourrières ou la tauromachie (qui se produit à perte, soit dit en passant) ? Les choix budgétaires sont étranges… », déplore la responsable du Collectif.

Elle estime que si cet argent était, par exemple, alloué aux associations pour qu’elles se consacrent au recueil des animaux errants et à leur stérilisation, le contribuable arrêterait enfin de payer pour un « commerce de la mort ». En effet, « selon la dernière OPAV (opération protection animale vacances), datant de 2016, dans les quelque 11 % de fourrières contrôlées en métropole, 7,2 % des chiens et 35,8 % des chats avaient été euthanasiés, soit 9 980 injections létales », détaille le manifeste du mouvement Pattes mauves. Le record d’euthanasies est détenu à La Réunion, où 84 % des chiens et 85 % des chats capturés ont été mis à mort en 2017 (selon le dernier compte-rendu de la DAAF), « soit 9 586 animaux pour le seul territoire réunionnais ». Or, une euthanasie coûte 2 à 4 fois plus cher qu’une stérilisation…

Le mouvement Pattes mauves a lancé un format de petites vidéos où des enfants s’expriment sur ces problématiques.

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Publié le 8 mars 2019
4 minutes
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