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Des associations luttent contre l’extermination des chiens en Roumanie

Il ne fait pas bon être un chien errant en Roumanie… Fort heureusement, des associations françaises et des refuges roumains consacrent leur énergie au sauvetage de ces animaux.

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Des associations luttent contre l’extermination des chiens en Roumanie
Val Reiyel

Depuis les années 1980, en Roumanie, les populations ont été obligées de partir des campagnes pour emménager dans des tours interdites aux chiens appelées « blocs ». Résultat, beaucoup de toutous se sont retrouvés dans les rues, formant des meutes et se reproduisant de manière anarchique. Les chiens errants en Roumanie sont aujourd’hui un vrai problème. Cependant, au lieu de mener des campagnes de stérilisation pour endiguer le phénomène, le gouvernement paye ce qu’on appelle des « dogcatchers » afin d’attraper les chiens pour les massacrer ou les jeter dans des fourrières. En France, de petites associations se battent pour aider les refuges de fortune qui accueillent, sans moyens, les chiens roumains. C’est le cas de l’association Mukitza, créée en 2009.

Une campagne d’extermination

« Il y a 3-4 ans, il y avait jusqu’à 50 000 chiens errants à Bucarest et en périphérie », explique Corinne Mahistre, présidente de Mukitza. Une campagne d’extermination a alors commencé ». La moitié a été tuée, l’autre sauvée grâce à l’intervention des ONG étrangères. « La priorité des maires est de faire disparaître les chiens des villes. Lorsque les fourrières sont surchargées, les chiens sont euthanasiés, et pas de manière douce. Ce sont de vrais camps de la mort ». Corinne Mahistra explique que les Roumains n’ont pas la même sensibilité. « Pour la plupart, le chien n’est qu’un outil. »

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Mukitza vient en aide à plusieurs refuges roumains (mais aussi serbes) en leur apportant des aides alimentaires, médicales et matérielles, mais surtout en réalisant des adoptions. Depuis 2009, plus de 5 000 chiens ont trouvé un nouveau foyer grâce à elle. L’objectif principal est de les sortir le plus vite possible de cet enfer. « Leurs conditions de vie sont dramatiques. Entre le climat, les maladies, la malnutrition… il y a beaucoup de mortalité », regrette la présidente.

Une chaîne aux multiples maillons

Animaux-Online a rencontré Val Reiyel, auteure, comédienne, scénariste et militante de la cause animale, notamment à travers cette association. Elle en a eu connaissance par l’intermédiaire de sa grande sœur. Ensemble, elles font le voyage Paris-Bucarest plusieurs fois par an afin de rapatrier des chiens roumains qui ont été adoptés en France, en Suisse ou en Belgique, par exemple. « On est juste un tout petit maillon de la chaîne, et c’est ça qui est intéressant », explique-t-elle.

C’est dans le but d’ouvrir les enfants au respect des animaux que Val Reiyel a écrit son premier roman jeunesse : Irineï et le grand esprit du mammouth (Editions Slalom). Inspiré d’une vraie découverte scientifique, il raconte l’histoire de Irineï, un jeune chaman sibérien de 12 ans. Alors que des paléontologues américains ont extrait du sol gelé une femelle mammouth parfaitement conservée, ils découvrent à Los Angeles que son cœur bat toujours ainsi que celui du bébé qu’elle porte… Irineï est la clé de ce miracle, et compte bien faire tout ce qui est en son pouvoir pour les sauver. 

« On découvre qu’en Roumanie, où les chiens sont massacrés par les gens payés par le gouvernement, il y a des gens qui se battent vraiment pour monter des refuges avec rien, comme celui d’Alina et Anda, à côté de Bucarest. Ils vont récupérer les chiens dans les rues avant que les dogcatchers arrivent ». Val Reiyel les considère un peu comme des rebelles qui se battent contre leur gouvernement. « Il y a une femme que je vois souvent, elle vient nous amener des chiens. Elle en a 300 et pourtant, elle n’a rien ! Il y a des gens qui l’aident, mais bon, les chiens n’ont pas grand-chose à manger. Seulement, s’ils restent dans la rue, ils se font ramasser par les dogcatchers… », déplore-t-elle.

Un long voyage

À chaque voyage, les deux sœurs ne peuvent ramener que 8 chiens (4 par personne). « Ils ne sont pas pris au hasard, par contre. Sur le site de l’association, il y a un catalogue, avec des fiches de chiens. Les personnes réservent celui qu’ils veulent et ce sont ceux-là qui sont ramenés après avoir été vaccinés et stérilisés, et avec des passeports… Tout est en règle », précise l’écrivaine. Démarre alors un long voyage pour ces animaux.

Copyright. Val Reiyel et sa sœur emmènent avec elles les cages en Roumanie ou en Serbie. Pour ces chiens, commence alors le voyage vers leur nouvelle famille.

Les chiens qu’elles récupèrent à l’aéroport de Bucarest ont parfois fait plus de 8 heures de route. « Quelquefois, les gens des refuges ne viennent pas eux-mêmes. Ce sont des « pet-taxis » qui s’occupent de conduire l’animal. Après, nous, on les fait embarquer et on les récupère à l’aéroport de Roissy, où les familles les attendent », détaille Val Reiyel. Parfois, ces chiens sont vraiment terrorisés. Et de l’autre côté, il y a ces familles qui ont pu attendre un mois ou deux avant de voir leur animal et, à la rencontre, c’est incroyable. Déjà, tout le monde pleure et souvent, les chiens changent de comportement. Ils sentent qu’il se passe un truc : on leur donne à boire, à manger, on les caresse… »

Val Reiyel. Miwa a été ramenée de Budapest en décembre 2018 (les chiens venaient cette fois-ci de Serbie)

Mais le voyage n’est pas encore fini. Car leur nouveau maître habite parfois au sud de la France, en Suisse ou en Belgique. Les chiens peuvent également venir par camion de la Roumanie et là, ce sont plus de 48 heures de route qui les attendent. « À chaque fois, je me demande bien ce qui doit se passer dans la tête de ces pauvres chiens. Nous, on sait que c’est pour leur bonheur, mais eux, ils ne le savent pas encore (rires) ».

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Publié le 22 février 2019
5 minutes
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