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Des outils de pointe, pour un meilleur diagnostic

Examen complémentaire incontournable aujourd’hui pour émettre un diagnostic, l’imagerie médicale a considérablement évolué chez les vétérinaires ces trente dernières années. Scanner et, dans une moindre mesure IRM, sont presque devenus une routine.

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Des outils de pointe, pour un meilleur diagnostic
A. Beinat

Lorsqu’il est arrivé aux urgences vétérinaires pour Elliot, son cane corso, subitement paralysé du train postérieur, son maître ne pensait pas que la prise en charge de son animal ressemblerait à s’y méprendre à celle que l’on réserve aux humains dans les hôpitaux. Après un examen classique en cabinet, Elliot est envoyé illico au service « imagerie médicale ». Là, il a été rasé et anesthésié avant d’être glissé dans un scanner. Le but ? Visualiser l’état de sa moelle épinière et l’étendue des dégâts potentiels. Pour un peu, on s’attendrait à voir surgir le docteur House posant un diagnostic infaillible à la vue des clichés…

L’imagerie médicale est un des domaines qui a le plus évolué ces dernières années avec l’arrivée de techniques diagnostiques de pointe que sont le scanner et l’IRM. C’est même certainement l’avancée vétérinaire majeure que nous, propriétaires, percevons directement dans la prise en charge de nos animaux. Potentiellement utile dans toutes les disciplines vétérinaires (ophtalmologie, cardiologie, chirurgie…), l’imagerie médicale  occupe désormais une place prépondérante dans l’établissement du dia­gnos­tic et fait généralement partie des examens complémentaires les plus utilisés aux côtés des analyses de laboratoire (bilan sanguin, analyse d’urine).

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Le scanner a été développé pour tenter de pallier les limites de la radiographie, qui ne permet d’obtenir qu’une image en deux dimensions d’un animal. La 3D que réalise le scanner donne une image plan par plan, et permet de reconstruire en trois dimensions la zone qui intéresse le praticien sans « ouvrir » l’animal.

Le fonctionnement d’un appareil IRM repose sur la résonance magnétique et produit des images en coupe de qualité identique sur tous les plans de l’espace. « Le premier scanner vétérinaire est apparu au centre de radiothérapie-scanner de Maisons-Alfort en 1989, tandis que le premier appareil d’IRM vétérinaire date de 2001 dans le même centre », explique le Dr vétérinaire Hélène Gallois-Bride, présidente du groupe d’étude en imagerie médicale de l’association française des vétérinaires pour animaux de compagnie.

Depuis, les scanners se sont multipliés dans les structures vétérinaires puisqu’on en trouve aujourd’hui une soixantaine sur le territoire français. L’IRM reste une technique plus confidentielle et on ne compte, à ce jour, que onze appareils en France.

Une super-radio

« Ces appareils sont des outils diagnostiques formidables grâce aux ima­ges en coupe qu’ils produisent. Le scanner est une sorte de super-radio très utile pour les explorations thoracique, abdominale et des structures osseuses tandis que l’IRM est l’examen de choix pour l’encéphale, la moelle épinière et a apporté une grande amélioration des diagnostics en neurologie », poursuit la vétérinaire.

Selon le cas, le praticien recommandera l’un ou l’autre des examens. Le scanner est ainsi préconisé pour constater et mesurer l’évolution et l’extension de cancers, observer la tête et la colonne vertébrale, ou réaliser des examens avec produits de contraste afin de visualiser des vaisseaux (angiographie) ou des organes comme les reins, les uretères, la vessie (urographie), ou des lésions osseuses, invisibles sur une radio. L’IRM est plutôt réservée à l’imagerie nerveuse et articulaire, et notamment l’examen de la moelle épinière en cas de hernie discale. Parfois, le vétérinaire recourt aux deux techniques, notamment en cas de suspicion de lésion cérébrale.
Toutefois, trois obstacles majeurs empêchent leur recours : la disponibilité pour l’IRM, la nécessité d’une anesthésie générale, que ce soit pour le scanner ou l’IRM, et le coût. « Le prix est compris, selon les structures, entre 300 et 450 euros pour un scanner et 400 et 600 euros pour une IRM, en fonction de la taille de l’animal et du temps passé dans l’appareil », ajoute le docteur Gallois-Bride.
Un prix pourtant « justifié », selon la spécialiste, car certains appareils se négocient autour de 750 000 euros avec une maintenance annuelle s’élevant à environ 80 000 euros.

Une évolution constante

Ces deux technologies de pointe n’ont pas signé la disparition des moyens d’imagerie traditionnels que sont la radiographie et l’échographie. D’abord parce que leur coût est inférieur (50 euros pour une radio et entre 100 et 200 euros pour une échographie) et qu’ils sont plus faciles à mettre en œuvre, la plupart des cliniques en étant équipées.

De leur côté, les techniques de pointe sont en constante évolution puisqu’on voit apparaître des appareils toujours plus perfectionnés qui produisent des images toujours plus rapidement, ce qui permet de soumettre moins longtemps son animal à une anesthésie ou à un stress.
Le développement se poursuit notamment dans l’accroissement, dans les dix ans à venir, du nombre d’IRM vétérinaires. Selon le Dr Gallois-Bride, on devrait voir leur nombre doubler tandis que le scanner devrait encore se démocratiser : « La qualité croissante des équipements permettra prochainement de les utiliser pour réaliser, par exemple, des prélèvements ou des biopsies. Leur utilisation devrait également s’étendre (des scanners cardiaques, IRM haut champ)… »

A cœur ouvert

Nos animaux ont désormais accès à des techniques de pointe en chirurgie cardiaque. Qu’ils soient atteints d’une malformation de naissance ou d’une dégradation liée à l’âge ou à une maladie, chiens et chats peuvent aujourd’hui être soignés par la pose de prothèses adaptées. Des équipes vétérinaires françaises sont à l’origine de prouesses techniques comme celle dirigée par le professeur Valérie Chetboul, à l’ENVA, qui s’est associée à des équipes de médecine humaine de l’Institut mutualiste Montsouris (IMMR), à Paris,  pour réaliser des interventions chirurgicales cardiaques complexes, à la fois à cœur fermé mais aussi à cœur ouvert sous circulation extra-corporelle. Ces deux équipes réunies ont, en 2002, réalisé sur un chien atteint d’une malformation cardiaque la technique dite « à cœur ouvert, cœur battant » qui consiste à opérer le cœur sans l’arrêter. La cardiologie n’est pas le seul domaine bénéficiaire de ces progrès techniques.

Les praticiens disposent de nouvelles approches, pour la plupart directement inspirées des avancées de médecine humaine, en orthopédie, dentisterie, dermatologie…De nouvelles prises en charge (thérapie génique, médecine régénérative avec des cellules souches…) se développent au rythme de l’avancée des connaissances.

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