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Mon chien vieillit, qu’est-ce que ça change ?

Au crépuscule de la vie, c’est encore la vie. Avec ses poils blancs, sa démarche hésitante et sa vue incertaine, votre chien vieillissant vous propose une autre relation, tout aussi riche, mais dans laquelle quelques aménagements seront nécessaires…

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Mon chien vieillit, qu’est-ce que ça change ?
Shutterstock

Au départ, cela ne se voit pas vraiment : quelques poils blancs au menton, une raideur au lever après une longue sieste… Et puis, le temps faisant son office, la vérité est là, touchante : notre compagnon prend de l’âge, il devient un petit vieux, un papy ou une mamie. Prenant le temps de faire les choses à leur rythme, nos vieux chiens ont autant à offrir que lors de leurs jeunes années ! Il suffit de savoir les écouter et d’adapter notre quotidien à ce nouveau rythme de vie. Le vieillissement est un phénomène naturel et tout à fait souhaitable, car cela veut dire que vous aurez encore de belles années à partager avec votre compagnon. Car vieillesse ne rime pas forcément avec  maladie, et heureusement !

En Hongrie, des chercheurs ont commencé à se pencher sur le vieillissement des chiens, et constatent que bon nombre d’entre eux avancent en âge sans autres problèmes de santé que les altérations naturelles physiques et/ou mentales de leur organisme. Certains sont même encore en forme à plus de 20 ans, et parmi eux des grands chiens, croisés bergers par exemple !

Observer les changements

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Cependant le déclin, même naturel, physique ou mental, peut devenir un défi pour les personnes qui vivent avec un chien âgé. Il est en premier lieu essentiel d’être capable de différencier un déclin normal, lié au vieillissement des organes, d’un déclin pathologique dû à un problème de santé. C’est pour cela qu’il est conseillé d’emmener son chien âgé faire des bilans réguliers chez le vétérinaire. Ensuite, il faut savoir identifier les premiers signes de vieillesse, et réagir en conséquence.

En vieillissant, certains chiens deviennent aveugles ou sourds. Il faut donc réadapter sa façon de communiquer avec eux. Pour qu’un chien qui n’y voit plus très bien ne soit pas déboussolé dans son environnement, on évitera de changer les meubles de place. Si le chien devient dur d’oreille, on évitera de le surprendre en le touchant sans qu’il ne vous ait vu arriver. Les douleurs articulaires peuvent rendre plus difficiles les déplacements du chien, et induire une irritabilité qui fera qu’il ne supportera plus d’être bousculé par les autres chiens ou les enfants de la maison. Les vieux chiens peuvent aussi être perturbés dans des situations qui ne les gênaient pas quelques années plus tôt : ils ne supporteront plus de rester seuls, se lèveront la nuit et erreront dans la maison, désorientés, ou prendront moins d’initiatives…

Une perte des neurones

Le vieillissement entraîne aussi des changements dits  » cognitifs « , ou intellectuels. Cette baisse des capacités intellectuelles du chien est un phénomène très étudié car les chiens peuvent développer des troubles proches de ceux de la maladie d’Alzheimer chez les humains. On sait, par exemple, que les chiens âgés perdent des neurones dans certaines zones du cerveau, notamment dans le cortex frontal ou l’hippocampe, qui jouent un rôle important dans la mémoire. Des études ont ainsi démontré que les chiens âgés apprennent plus lentement de nouvelles tâches que les sujets plus jeunes, ils ont plus de mal à différencier deux objets ou à s’approcher de ceux qu’ils ne connaissent pas. Un type de tâche beaucoup utilisé pour étudier la mémorisation et les capacités  d’apprentissage du chien est la tâche d’inversion de consigne. Dans cet exercice, le chien est placé face à deux pots identiques, et il est récompensé lorsqu’il va vers le pot de droite.

Puis, lorsqu’il a bien appris ce comportement,- on inverse : il n’est récompensé que lorsqu’il va vers le pot de gauche. Les éthologues mesurent le temps que le chien met pour comprendre que les règles ont changé.

Dans ce type d’apprentissage par inversion, les chiens âgés sont plus lents à apprendre la première consigne et à intégrer la seconde. Les chercheurs appellent ce phénomène la  » perte de la plasticité cérébrale « . Ce qui signifie que les chiens, en prenant de l’âge, deviennent plus rigides, et tout changement dans leurs habitudes les perturbe.

Ils ont aussi plus de mal à s’orienter dans des lieux nouveaux. Comment aider son chien à bien vieillir ? C’est une question  que tout possesseur de chien se pose. Au point qu’une journée de conférence intitulée « L’animal vieillissant, quelles alternatives pour nos chiens seniors ? » s’est tenue à Lyon, en février dernier, rassemblant des éducateurs canins, des vétérinaires et des éthologues. « Les progrès en médecine vétérinaire font que nos chiens vivent plus longtemps. Les besoins du chien âgé ne sont pas du tout les mêmes que ceux des plus jeunes, ce qui implique d’adapter notre mode de vie avec eux », rapporte le Dr Sarah Jeannin, une des intervenantes. Les premières recommandations concernent la lutte contre l’affaiblissement physique qui menace le chien âgé. Conserver une mobilité, des sorties quotidiennes est important, mais en respectant le rythme du chien et en assurant une alimentation adaptée et un suivi vétérinaire.

Un environnement varié

Du point de vue cognitif, comment peut-on prévenir et ralentir le déclin cérébral de nos compagnons ? De nombreuses études ont démontré que l’activité physique régulière (mais non intensive) participe au maintien de la cognition chez le chien vieillissant. Mais surtout, il faut proposer à son chien un environnement de vie varié qui le sollicite et garde en alerte ses capacités intellectuelles. En fait, il en va du vieux chien comme du vieil humain : la torpeur, le repli et l’immobilité nuisent au cerveau. Moins on s’en sert, moins il peut servir ! Mais il ne faut pas non plus le surestimer et le soumettre à un stress. Le mieux est de continuer de lui faire rencontrer ses congénères (calmes) lors de sorties plus courtes, mais plus fréquentes.

Présentez-lui de nouveaux objets, faites-lui faire des exercices de réflexion (jeux intelligents par exemple), invitez-le à utiliser son flair (jeux d’olfaction, ou simplement laissez-le renifler à sa guise lors des promenades). Vous découvrirez alors, sur un autre rythme, que le lien qui vous unit, votre complicité sont toujours là et que la magie entre vos deux êtres opère toujours.

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