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Patagonie chilienne : Le lion des montagnes

Le puma est le plus grand des félidés, autrement dit le plus grand des petits félins. Traqué par les bergers de Patagonie ou les cow-boys du Far West, cet agile prédateur, rapide et puissant, a appris à se faire discret. Le déclin de sa population en a même fait une espèce rare…

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Patagonie chilienne : Le lion des montagnes
J-M Séveno

Comme la plupart des félins (lynx, léopard, panthère des neiges), le puma chasse la nuit. En plus de bénéficier d’une excellente vue, il se dissimule dans un buisson et patiente jusqu’à surprendre sa proie, généralement un guanaco. D’un poids pouvant atteindre 140 kg, les camélidés représentent une masse trop importante pour être engloutis en un seul repas. Alors, une fois que le puma a tué sa proie, il en prélève une partie et recouvre de végétation le reste de sa prise afin de la soustraire à l’oeil acéré des condors. Au crépuscule suivant, le puma reviendra dévorer son butin. Et c’est justement ce qui se produit alors que je reste à proximité de la dépouille ensevelie. Soudain, un puma surgit d’un buisson. Indifférent à ma présence, il se dirige vers son objectif. Il sait que je suis là, me jette un coup d’oeil pour se renseigner sur mes intentions, mais, me jugeant apparemment sans danger, il commence à ripailler. Ce n’est qu’une fois rassasié qu’il repartira pour aller se reposer sous un buisson…

La montagne, son refuge

J-M Séveno. Toujours repoussé plus loin par les hommes, ce grand chat au regard perçant vit désormais dans les rudes conditions des montagnes Rocheuses et de la cordillère des Andes.

Si le puma est une espèce capable de vivre et de s’adapter à tous les milieux naturels du vaste continent américain, que ce soit les plaines, les déserts, les forêts ou les montagnes de la Colombie-Britannique (Canada) et de la Terre de Feu (Chili et Argentine), la conquête des territoires par l’homme l’a peu à peu chassé de certains d’entre eux. Notamment celui des forêts de l’Amérique du Nord où il y trouvait de nombreux cerfs. C’est dans les montagnes qu’il a trouvé refuge. Principalement les montagnes Rocheuses, qui s’étendent sur 4 800 km, depuis le Nouveau-Mexique, au sud, jusqu’à la Colombie Britannique, au nord, où sa population est estimée aujourd’hui entre 10 000 et 30 000 individus. Dans le sud du continent américain, ses représentants ont également reflué vers les montagnes enneigées, où on peut le rencontrer jusqu’à 5 900 mètres d’altitude dans la cordillère des Andes. Là-haut, il est confronté aux températures les plus froides en hiver et aux vents violents. Mais c’est sans doute le prix de sa tranquillité…

Un solitaire sociable

J-M Séveno. Le puma partage sans soucis ses repas avec ses congénères.

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Comme la plupart des félins, le puma est un animal solitaire. Hormis les lions, qui vivent en société, ces prédateurs ne se côtoient qu’à la période des amours, lorsque plusieurs mâles convoitent la même femelle. Ils se jaugent et se battent pour  attirer ses faveurs. Le puma passe la journée à dormir dans un endroit calme, généralement sous un buisson ou dans un abri rocheux. A la nuit tombée, il part en quête de nourriture, une chasse qui peut l’occuper jusqu’à l’aube. Bien qu’il chasse seul, le puma ne repousse pas ses congénères qui s’approchent de la proie qu’il vient de capturer. Il détache ce qu’il lui faut pour apaiser sa faim (et celle de ses petits s’il s’agit d’une femelle) mais ne s’oppose pas à ce qu’un autre puma se serve aussi. Ce n’est qu’une fois que le dernier puma s’est nourri que la carcasse est recouverte de végétaux.

Un super-prédateur

J-M Sévenot. Il peut courir jusqu’à 70 km/heure et sauter des rochers distants l’un de l’autre de plus de 12 mètres.

Le puma est le plus grand des représentants des félidés, famille à laquelle appartiennent nos chats domestiques. Carnivore comme eux, il affiche à son tableau de chasse, selon la région où il vit, des cerfs, des orignaux, des coyotes, des mouflons qu’il traque longtemps et tue en leur brisant le crâne ou la nuque de sa mâchoire puissante. En cas de disette, il se contente de souris, lièvres, martres, porcs-épics, dindons sauvages ou même insectes et poissons. Ce régime alimentaire est complété parfois par des animaux domestiques (chèvres, chevaux, moutons) dont la prédation lui vaut la colère des bergers et éleveurs. Il peut courir jusqu’à plus de 70 km/heure et franchir des rochers distants l’un de l’autre de plus de 12 mètres !

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Publié le 15 novembre 2018
3 minutes
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