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Comment le chien perçoit-il son environnement ?

La vue, l’ouïe, le flair… si notre chien et nous disposons des mêmes organes pour percevoir le monde qui nous entoure, les réalités peuvent être très différentes.

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Comment le chien perçoit-il son environnement ?
Fotolia/Danny Wilde

Si tous les mammifères disposent des trois principaux sens que sont la vision, l’audition et l’olfaction, leurs caractéristiques diffèrent selon l’espèce à laquelle ils appartiennent. Tout simplement parce que chacune d’elles a une anatomie qui lui est propre et une physiologie différente (les types de cellules sensorielles présentes, leur nombre et leur sensibilité). 

Ainsi, personne ne s’y trompe : le chien utilise bien plus son flair que son maître ! C’est même sa principale activité et source de renseignements sur le monde qui l’entoure. Pas étonnant alors que le sens de l’olfaction soit le plus développé. L’épithélium olfactif du chien est en effet considérablement plus étendu (150-170 cm2) que celui de l’homme (5 cm2), et sa densité cellulaire est de quatre à dix fois plus importante que la nôtre. Nos différences s’étendent jusqu’à la taille de la région du cerveau dédiée au traitement des odeurs. Celle du chien est ainsi quatre fois plus étendue. Cet équipement sensoriel permet à notre canidé domestique de détecter de très faibles concentrations d’odeurs et même de distinguer différentes odeurs mélangées. Des expériences ont par exemple démontré que le chien « sent » une odeur à des concentrations 10 à 100 000 fois plus faibles que nous. Nous n’avons d’ailleurs pas mis très longtemps à utiliser les compétences olfactives du chien dans notre propre intérêt puisqu’il est depuis la nuit des temps un partenaire de chasse efficace et aujourd’hui un auxiliaire de choix dans le pistage des odeurs humaines (pour repérer les personnes disparues, vivantes ou mortes) ou artificielles (pour la localisation d’explosifs, la recherche de drogues…) mais aussi, plus récemment, dans la détection de certains cancers.

À chaque chien ses limites

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Tout juste retient-on des failles dans ses capacités olfactives quand il s’agit de distinguer les odeurs individuelles face à de vrais jumeaux vivant ensemble. Ou encore lorsque les odeurs sont dégradées pour des raisons diverses (le temps, l’eau, ou un environnement défavorable à la conservation des effluves). L’ imprécision de l’information olfactive présente au sol peut alors être palliée par de longues marches en zigzag que le chien effectue le nez au sol. Par ailleurs, vu la complexité chimique des odeurs et leur nombre, on suppose que les odeurs sont apprises tout le long de la vie de l’animal, et comme « enregistrées » dans une bibliothèque olfactive qui s’enrichit d’année en année. 

Le deuxième sens le plus efficace chez le chien est l’audition. Là encore, il nous surpasse ! Il perçoit les fréquences sonores de 200 Hz* à 15 kHz, tandis que notre oreillen’entend que celles entre 20 Hz et 20 kHz. Certains chiens peuvent même entendre les ultrasons, qui s’étendent eux de 20 à 65 kHz. Comme tous les chiens ne sont pas égaux sur cette aptitude, les chercheurs supposent que cette capacité aurait pour origine l’adaptation ancestrale des canidés à la chasse de petites proies qui les émettent. Il résulte de cette sensibilité acoustique particulière que certains « bruits » que nous n’entendons pas peuvent gêner nos chiens sans que nous le sachions… Reste à connaître encore si les différents formes et ports d’oreilles parmi toutes les races de chiens nuisent ou au contraire accroissent les capacités d’acuité et de localisation des sons perçus par nos compagnons.

C’est finalement le sens de la viz le chien. Enfin, c’est là où nous sommes meilleurs que lui ! En tout cas en plein jour. Par exemple, il ne voit pas les détails d’un objet à moins d’une trentaine de centimètres. Ceux-ci sont perçus quatre fois moins bien par le chien que par l’humain. On sait également que le chien passe difficilement de la vision d’un objet lointain à celle d’un objet plus proche, et que son champ de vision binoculaire, champ visuel où le champ des deux yeux se recouvre, est petit. Toutefois, son petit champ de vision (binoculaire) est plus grand que le nôtre grâce à la disposition de ses yeux (de chaque côté de la tête et non côte à côte comme les nôtres).

Un comportement ajusté

Ce chasseur est aussi très performant dans la détection des mouvements. Il peut voir bouger un animal à plus de 800 ou 900 mètres ! Et peu importe sa couleur que, de toute manière, il perçoit nettement moins bien que nous, puisque sa vision est dite dichromatique alors que la nôtre est trichromatique. Ainsi, l’orange et le rouge ne sont pas différenciés chez le chien, tout comme tous les tons de bleu qui sont perçus indistinctement comme du gris/ bleu. Néanmoins, il perçoit mieux l’environnement que l’humain dans la pénombre et dans le noir. 

Finalement, comme on peut s’en douter, les sens du chien sont adaptés à son espèce. Même si il vit désormais dans un environnement créé par et pour l’homme (nos intérieurs), il n’en reste pas moins un mammifère, un prédateur dont la survie dépend de son aptitude à se nourrir et à se mettre à l’abri. Et dans ce but, le sens le plus utile est bien le flair, associé à l’ouïe, plus que la vision. Les odeurs, qui sont des informations qui se dégradent, livrent en effet une foule d’indications. Celles-ci, perçues à distance, permettent d’ajuster son comportement. Cela pourra être soit d’entrer en communication, s’il s’agit de la même espèce, soit de pister s’il s’agit d’une proie, soit de fuir devant un danger potentiel. L’ odeur lui permet aussi de délimiter un territoire ou encore de rechercher un partenaire sexuel en période de reproduction.

Si aujourd’hui, les chercheurs connaissent les capacités sensorielles du chien, ces dernières n’ont été étudiées qu’isolément jamais simultanément. Essentiellement parce que la recherche serait compliquée à mettre en oeuvre et à exploiter d’un point de vue méthodologique. Dans une étude récente, Adam Miklosi et ses collègues de l’Université de Budapest ont montré à des chiens qu’une friandise pouvait être cachée sous un récipient parmi d’autres récipients présents. En l’absence d’une personne dans la pièce, le chien se fiait d’abord à son flair pour choisir le bon récipient et ce, sans faire d’erreur. Si, en revanche, une personne désignait avec son bras la direction du pot sous lequel se trouvait la friandise, le chien suivait cette direction, même si aucune friandise ne s’y trouvait ! C’est donc le mode visuel, et non le mode olfactif, qui est privilégié dans une situation où une personne entre en jeu. Serait-ce le résultat de la longue cohabitation qui caractérise nos deux espèces ?

Sensibles au champ magnétique

De nombreuses espèces animales utilisent les lignes de champ magnétique terrestre pour s’orienter dans leurs déplacements (tortues marines, pigeons, abeilles, etc.). Une étude récente montre que les chiens les utilisent aussi. Ainsi, ils font davantage leurs besoins en étant alignés selon l’axe nord-sud que lorsque le champ magnétique est stable en orientation et en intensité. Inversement, aucun alignement privilégié n’est observé lorsqu’il est instable. Pour la première fois, on montre donc que le chienest sensible au champ magnétique, mais de nouvelles recherches sont nécessaires pour comprendre la fonction exacte de cette magnéto sensibilité.

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