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La Confédération nationale-Défense de l’animal fait peau neuve

Réunie en congrès à la frontière suisse, la Confédération sort d’une période compliquée durant laquelle elle a renouvelé son équipe dirigeante et changé de nom suite à l’action en justice engagée par la SPA de Paris. L’occasion pour Animaux-online de faire le point avec cette association qui a fêté ses 90 ans il y a deux ans.

La Confédération nationale-Défense de l’animal fait peau neuve
K. Renard

C’est en 1926 qu’est née la Confédération nationale sous l’impulsion de Jean Duranton de Magny, aidée de son épouse. Son but ? « Combattre les mauvais traitements envers les animaux, développer les sentiments de douceur et d’humanité dans les rapports de l’homme avec les animaux, protéger la nature, aider l’éducation de l’enfance et de la jeunesse, en vue d’une meilleure connaissance des animaux », selon les engagements originels de l’association. Un programme qui est toujours d’actualité, montrant bien que le combat est loin d’être gagné…

K. Renard. Le président, Jean-Pierre Begnatborde,  de la Confédération Nationale Défense de l’Animal. ouvre le Congrès qui s’est enue à Archamps.

Pendant près de cinquante ans, l’homme tiendra les rênes de cette organisation qui regroupe aujourd’hui plus de 260 refuges et associations dédiés à l’animal. C’est une femme, Anne-Marie Hasson, alors présidente de la SPA de Lyon et du Grand Est, qui prendra sa suite. Son décès au début de l’été 2014 a ouvert une période de transition, notamment par l’organisation d’élections pour trouver une nouvelle équipe dirigeante. Une restructuration qui a quelque peu perturbé l’agenda de la grande maison, comme pour l’organisation des Congrès qui avaient lieu tous les deux ans, ces quelque 30 dernières années.

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Ce 16è congrès, qui s’est tenu à Archamps, en Haute-Savoie, le week-end dernier (du 19 au 21 octobre 2018), après une interruption de 5 années, est donc une bonne nouvelle et marque, surtout, le retour sur le devant de la scène de cette association dont le nom vient de changer suite au conflit qui l’opposait à la SPA de Paris.

La querelle portait sur l’utilisation de l’acronyme SPA (pour « société protectrice des animaux ») dont l’association parisienne, fondée en 1845, revendiquait l’usage exclusif au motif qu’il introduisait une concurrence déloyale.

Après des années de procès, l’arrêt de la cour d’appel de Paris est tombé en mars dernier, obligeant la Confédération à supprimer de son nom le terme SPA. « Nous avons donc conservé notre nom statutaire originel, Confédération nationale, auquel nous avons ajouté Défense de l’animal, ce qui correspond plus à ce que nous sommes depuis le début », renseigne le tout frais délégué général, Hervé Bélardi. Ce qui n’empêche pas les refuges qui avaient déjà dans leur nom le mot SPA suivi de la localité où ils sont implantés de conserver l’acronyme, comme la SPA de Lorient, pour ne citer qu’elle. »

Cet arrêt met un terme définitif à la confusion qui pouvait régner dans l’esprit des gens, notamment des donateurs, et libère la Confédération Nationale de l’amalgame qui lui a valu beaucoup de critiques lors de la mise en cause de la SPA de Paris par la Cour des comptes, en 2009. A cette époque, la présidente Anne-Marie Hasson avait déclaré que « Le rapport de la Cour des comptes a porté un sale coup à toutes ces associations que l’on confond avec la SPA de Paris ». Le débat est désormais clos…

La nouvelle ère qui s’ouvre désormais à la toute nouvelle Confédération Nationale Défense de l’animal est donc l’occasion de rappeler, avec son délégué général, les missions qu’elle s’est fixées et les chantiers qu’elle envisage pour l’avenir.

K. Renard. Hervé Bélardi, délégué général de la Confédération Nationale Défense de l’Animal. présente la nouvelle équipe.

AO : La Confédération Nationale rassemble plus de 200 refuges. Quel est le processus pour y entrer ?

Hervé Bélardi : A ce jour, il y a 264 associations et 236 refuges. Tous les refuges sont des associations mais toutes les associations n’ont pas de refuge. Soit parce qu’elles n’en ont jamais eu, comme la Ligue pour la protection du cheval qui a été l’une des premières à nous rejoindre, soit parce qu’elles l’ont perdu.

Pour faire partie de la Confédération, la démarche est simple. L’association doit en faire la demande auprès de nos services, en remplissant un dossier technique qui est examiné en conseil d’administration. On leur demande au moins trois années d’existence pour éviter de faire entrer des associations feu follet qui sont montées sur des objectifs bien particuliers. Il n’y a pas de cooptation, même si, parfois, nous prenons des avis auprès d’associations membres qui connaissent le candidat. Nous avons entre 6 et 8 demandes par an. Cela portera notre Confédération à 270 membres d’ici à la fin de l’année.

AO : Quel est l’intérêt pour une association de faire partie de la Confédération ?

Hervé Bélardi : Les sous ! Les petites associations ne peuvent pas recevoir de legs (uniquement les dons) car elles ne bénéficient pas du statut juridique qui ouvre ce droit. La Confédération a cette possibilité. Le leg est donc fait à la Confédération qui le remet ensuite à l’association bénéficiaire. Nous ne retenons que 3% de la somme pour assurer la pérennité de notre service juridique.

Le leg va toujours à la structure à laquelle il est destiné même si celle-ci n’existe plus. On fait en sorte que les volontés du donateur soient toujours respectées.

L’intérêt n’est pas que financier, bien sûr. En adhérent, l’association, surtout si elle est petite, sort de son isolement car nous faisons en sorte de les faire se rencontrer, comme avec ce congrès.

On met aussi à la disposition de tous des connaissances techniques et juridiques. Nous venons de monter un service juridique plus performant pour répondre aux problèmes qui se posent aux associations avec plus de réactivité.

Sur le terrain aussi, nous visitons les refuges, réglons parfois les difficultés rencontrées sur le plan administratif, suite à des recommandations de la DDPP (directions départementales de la protection des populations), ou plus personnels quand des conflits surviennent entre les bénévoles et les équipes en place, notamment quand il s’agit de passer la main. Il n’y a pas d’âge de départ à la retraite quand on est président d’une association et, parfois, les jeunes bénévoles ont envie de prendre la relève. On peut intervenir pour faire en sorte que la succession se déroule dans l’apaisement.

Nous avons enfin un rôle auprès des pouvoirs publics. Nous défendons certes des refuges, mais on se positionne aussi sur des thèmes de protection et de défense de l’animal comme la corrida, les bêtes d’abattoir. Depuis notre création, nous dénonçons et faisons prospérer les débats et la cause animale.

K. Renard. Hervé Bélardi, délégué général de la Confédération Nationale Défense de l’Animal.

AO : Comment communiquez-vous avec tous vos membres ?

Hervé Bélardi : D’abord, nous avons un journal qui fait le lien entre tous et qui informe de tout ce qui se passe.

Nous avons aussi un site Internet qui est le moyen de communication entre tous. Le site est aussi une vitrine pour le grand public, pas dédié uniquement aux refuges. Beaucoup de chantiers sont en cours pour créer des outils afin de mieux communiquer avec les refuges sur le terrain. Pour l’instant, notre changement de nom nous pose un petit souci avec le référencement Google qui ne nous reconnaît plus comme une association, mais cela va se régler bientôt.

Et puis il y a le congrès !

AO : Justement, ce congrès, après une interruption de 5 années, revient ici à Archamps. Quel est son but ?

Hervé Bélardi : Le Congrès répond à un énorme problème de toutes ces associations qui sont indépendantes, certes, mais souvent isolées et dans l’incapacité de se tenir au courant de ce qui bouge dans leur milieu car les gens qui y travaillent sont débordés. Un congrès comme le nôtre permet d’avoir connaissance du regard national porté sur un problème particulier.

C’est aussi une invitation à faire se rencontrer les adhérents, leur rendre accessibles des pratiques nouvelles qui sont proposées et qui peuvent les aider dans leur tâche. C’est ce que nous faisons par des conférences comme celle de la vétérinaire Anne-Claire Gagnon qui va leur parler de la stérilisation précoce des chats, ou encore celle de Caroline Ingraham sur l’utilisation des huiles essentielles dans le traitement de maladies ou de problèmes comportementaux pour ne citer que ces deux-là. Une visite dans un refuge est aussi prévue. C’est l’occasion pour nous de mettre en avant des personnes qui se battent depuis longtemps pour les animaux.

On invite aussi les différents partenaires qui travaillent dans le milieu, qui viennent présenter leurs nouveaux produits et innovations.

Pour permettre au plus grand nombre de venir, la Confédération prend en charge certains frais, notamment tous les repas.

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