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Deux ourses slovènes emménagent dans les Pyrénées

Deux ourses slovènes viennent d’être relâchées dans les Pyrénées occidentales afin de venir renforcer la petite population qui s’y trouve.

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Deux ourses slovènes emménagent dans les Pyrénées
Shutterstock

C’est fait ! La promesse est tenue puisque deux ourses femelles viennent de rejoindre les Pyrénées malgré la forte opposition et les menaces des anti-ours. Le 20 septembre dernier, tout juste investi dans ses nouvelles fonctions à la suite du départ de Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique François de Rugy avait confirmé la réintroduction de deux ourses slovènes dans les Pyrénées occidentales. Cette décision prise par son prédécesseur s’inscrit dans la directive Habitat de 1992, dans laquelle la France s’est engagée à sauver sa population d’ours, menacée de disparition sur notre territoire. Cette réintroduction était réclamée depuis de nombreuses années par les défenseurs de la présence de l’ours dans les Pyrénées car sans ce renforcement, l’espèce risquait de disparaître.  » En effet, il existe deux sous-populations d’ours. Celle des Pyrénées centrales est composée de 41 ours mâles et femelles et celle des Pyrénées occidentales de seulement 2 mâles « , détaille Sabine Matraire, coordinatrice  » ours  » de l’association FERUS. Il était donc nécessaire de renforcer l’espèce qui n’avait pas bénéficié d’un apport de sang neuf depuis le dernier lâcher, il y a 14 ans. Les deux femelles introduites vont donc participer à la sauvegarde de la population actuelle ainsi que son aire de répartition.

Les deux ourses, Claverina et Sorita, ont été capturées en Slovénie et ont subi une batterie de tests et de traitements avant de rejoindre les Pyrénées. La première, âgée de 7 ans et pesant 140 kilos, a été relâchée par héliportage dans le Béarn le 4 octobre à 9 heures, la seconde (8 ans et 150kg) le lendemain matin.  » Un collier émetteur permettra de les suivre pendant 2 à 3 ans afin de voir si elles s’adaptent bien et également pour les protéger des éventuels opposants qui leur voudraient du mal « , explique Sabine Matraire. Dans cette même idée, l’association FERUS organisera des formations grand public pour les personnes qui se rendent en montagne.  » Le but est de les rendre vigilantes à la présence de poisons pour les ours et de braconnage, car malheureusement ça existe « .

 » Les opposants n’ont aucun argument sérieux « 

Selon une consultation publique sur internet, organisée du 25 juin au 25 juillet par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques et la région Occitanie, 89% des Français sont favorables à cette réintroduction. Pourtant de nombreux éleveurs et élus s’y opposent.  » Le problème, c’est que nous sommes gérés par des lobbies, et celui agricole est très puissant « , déplore la coordinatrice de FERUS.  » Sénateurs et éleveurs demandent au gouvernement de ne pas respecter les engagements de la France et oeuvrent pour annuler les lâchers d’ours « , constate-t-elle. L’un des seuls arguments avancé est celui des dégâts que cause cet animal. Or, l’association FERUS a analysé en détail le bilan de l’année 2017. Le constat est simple : plus de 80% des dégâts sont localisés sur des troupeaux non-protégés (regroupement nocturne et/ou chien de protection).  » Ils n’ont pas d’argument sérieux. Le souci, c’est que les éleveurs qui refuse l’ours ne veulent pas protéger leur troupeau. En vérité, les ours ne mettent en difficulté aucune exploitation agricole « , conclut Sabrine Matraire.

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Publié le 5 octobre 2018
3 minutes
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