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Cosmétiques : la Californie interdit les tests sur les animaux

Le 31 août, la Californie a voté à l’unanimité l’interdiction de vendre des produits cosmétiques testés sur les animaux. Christiane Laupie-Koechlin, fondatrice et secrétaire générale de l’association Pro Anima, nous parle plus en détails de cette avancée.

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Cosmétiques : la Californie interdit les tests sur les animaux
Shutterstock

En Californie, et à partir du 1er janvier 2020, il ne sera plus possible de trouver du maquillage, du savon, du déodorant ou même du vernis à ongles, qui auraient été testés sur les animaux. Cette loi a été votée à l’unanimité (80 à 0) par l’Assemblée de l’Etat de Californie le 31 août 2018. Cela concerne les produits en eux-mêmes, mais également les ingrédients chimiques qui les composent. Toute infraction entraînera une première amende de 500 dollars (431 euros), puis 1 000 dollars (863 euros) pour chaque transgression supplémentaire.

Un progrès à relativiser

 » Cette nouvelle mesure est copiée sur la directive de 2013 de l’Union Européenne (UE) « , explique Christiane Laupie-Koechlin, fondatrice et secrétaire générale de l’association Pro Anima, un comité scientifique qui valorise le développement d’alternatives à l’expérimentation animale. En effet, l’UE interdit depuis déjà 5 ans la vente de cosmétiques testés sur des animaux.  » C’est un grand pas pour les Etats-Unis, mais il faut rester vigilant, car même s’il est désormais interdit de tester les ingrédients des produits cosmétiques -et les cosmétiques eux-mêmes- sur les animaux, on continue de tester les produits chimiques destinés à d’autres usages « , détaille la fondatrice de Pro Anima. Ainsi, un ingrédient qui n’aurait pas été testé sur les animaux pour la fabrication d’un cosmétique, a pu l’être dans le cadre du développement d’un médicament, d’un aliment ou d’un détergent par exemple.  » Si on pouvait faire en sorte que des lois, comme celles de la Californie ou de l’UE, soient étendues à tous les produits chimiques, et pas seulement à ceux utilisés en cosmétique, là ce serait un énorme pas. Si un pays le faisait, je pense que les autres suivraient, mais ce n’est pas gagné « , estime Christiane Laupie-Koechlin.

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Par ailleurs, selon le Parlement Européen, 80% des pays dans le monde autorisent encore l’expérimentation animale et la commercialisation de produits cosmétiques testés sur des animaux. C’est pourquoi, en mai 2018, l’UE a annoncé le lancement d’une campagne pour l’interdiction mondiale de l’expérimentation animale dans les cosmétiques d’ici 2023.

Pourquoi arrêter l’expérimentation animale ?

Christiane Laupie-Koechlin explique que les tests sur les animaux sont chers et pas forcément fiables.  » Pour les cosmétiques, il y a de nombreuses méthodes alternatives qui existent et qui sont développées tous les jours. On parle ici de biologie cellulaire, moléculaire, de biomathématiques, bioingénierie… Ces tests sont moins coûteux, plus précis, plus prédictifs, et plus pertinents pour les humains que les tests sur les animaux « . Ainsi, l’existence et les avantages de ces alternatives font que l’arrêt des tests sur les animaux est possible :  » bien sûr, s’il y a une volonté politique derrière, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui « .

D’après Pro Anima, le succès de ce combat réside dans le soutien des autres voies de recherche. C’est pourquoi l’association supporte financièrement des études scientifiques hors expérimentation animale et développe elle-même, avec le soutien de la Fondation 30 millions d’amis ainsi que d’autres organisations de protection animale, le programme Valitox®. Il s’agit de l’élaboration d’une technique permettant de détecter la toxicité d’une substance grâce à des cellules humaines.

C’est pour tous ces bénéfices éthiques, scientifiques, mais aussi commerciaux, que des associations comme Pro Anima militent pour l’arrêt des tests sur les animaux.  » Il y a encore beaucoup de travail à faire contre les multinationales et les lobbies qui sont réticents à arrêter l’expérimentation animale, mais il faut être optimiste : on ne peut pas freiner le progrès « , conclut Christiane Laupie-Koechlin.

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Publié le 19 septembre 2018
3 minutes
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