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Il boite, est-ce forcément une entorse ?

Chez le chien, il n’y a pas d’âge pour boiter. Pas de patte prédestinée non plus. Patte avant, patte arrière, au cours d’un jeu, d’une promenade ou même sans raison apparente, la boiterie peut apparaître. Et ce n’est pas toujours une entorse…

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Il boite, est-ce forcément une entorse ?
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Avec l’aimable collaboration de Jean-Claude Jestin, docteur vétérinaire.

Chez nos amis canins, l’étirement d’un tendon, d’un ligament ou d’un muscle, ainsi qu’un choc direct au niveau d’une articulation, peuvent provoquer une entorse, comme chez l’homme. Et, comme l’appui de la patte lésée devient douloureux, votre chien boite ou ramène sa patte contre son corps de façon à ce qu’elle ne touche plus le sol. Ces signes sont suffisamment visibles pour attirer votre attention. Et que l’entorse soit véritable ou pas, il faut agir !

L’entorse est probable

Shutterstock. Souvent, lors d’un saut, d’un virage trop serré, la boiterie apparaît…

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Ce qui peut vous mettre sur la piste : le diagnostic laisse peu de place au doute si vous avez assisté à la scène et vu votre chien se mettre à boiter, par exemple après être mal retombé sur ses pattes lors d’un saut, d’un virage serré ou après s’être cogné. Si vous y regardez de plus près, il n’y a pas de blessure au niveau des coussinets ou de corps étranger entre les doigts, mais vous apercevez un gonflement en regard de l’articulation lésée. De son côté, votre chien lèche scrupuleusement cette zone, sans doute dans l’espoir de se soulager. Ne touchez pas sa patte suspecte car vous pourriez aggraver sa douleur et déclencher des gémissements, voire une morsure s’il a vraiment très mal.

De même, ne le forcez pas à marcher. Si vous êtes deux, utilisez une veste comme brancard improvisé et portez- le en prenant soin de ne pas le faire s’appuyer sur la patte douloureuse. Si vous êtes seul, voyez si un passant accepte de vous aider ou, à défaut, revenez doucement sur vos pas, au rythme de votre chien. Si rien n’y fait, prévenez votre vétérinaire : certains sont équipés pour récupérer sur place un animal blessé.

Les bons réflexes : mettez immédiatement des glaçons dans un plastique et dans un linge et appliquez sur l’oedème pendant plusieurs minutes pour faire dégonfler et soulager la douleur. En revanche, n’appliquez jamais la glace directement sur la peau. Autre possibilité pour faire dégonfler : lui donner trois granules d’Arnica montana 9 CH toutes les heures jusqu’à amélioration.

Et après ? Mettez votre chien au repos : pour éviter qu’il en fasse trop, confinez-le dans une pièce et sortez-le en laisse courte, le temps qu’il fasse ses besoins. C’est suffisant en cas d’entorse légère, mais pas dans les autres cas. C’est pourquoi, si votre chien n’est pas soulagé par ces mesures, si le gonflement augmente, etc., voyez son vétérinaire sans tarder. Une radiographie peut déceler un arrachement osseux ou une fracture passés inaperçus et nécessitant éventuellement une attelle pour sa patte, voire une opération.

L’entorse est intermittente

Shutterstock. Ne touchez pas sa patte suspecte car vous pourriez aggraver la douleur.

Ce qui peut vous mettre sur la piste : parfois, cela ressemble vraiment à une entorse. Le chien se met brutalement à boiter et/ou à sautiller sur trois pattes. Pour peu que ce soit la première fois et que cela survienne au cours d’une promenade ou d’un jeu, tout laisse à croire que c’est le bon diagnostic. Là où vous commencez à douter, c’est quand cette « pseudo- entorse » revient par intermittence. Un chat peut aussi être touché, mais le diagnostic est encore plus compliqué car le plus souvent, il évite de sauter et donc de se mettre dans une situation à risque.

Les bons réflexes : il n’y a pas d’autre choix que de consulter le vétérinaire car cette «pseudo-entorse» peut cacher un problème congénital. En l’occurrence, si votre chien est de petite race et que sa boiterie a commencé à faire parler d’elle alors qu’il était encore jeune (4 ou 5 mois), il peut s’agir d’une luxation congénitale de la rotule. Lors de mouvements de flexion (extension de sa patte), la rotule sort de son logement. Au début, elle revient spontanément à sa place initiale, mais avec le temps, ce n’est plus le cas, y compris en cas de manipulations pour la replacer. A ce stade, une arthrose du genou, voire une rupture de ligament peut se surajouter au problème car l’articulation est mise à rude épreuve. Le vétérinaire en fait le diagnostic grâce à la palpation et à des examens d’imagerie. En revanche, chez les jeunes molosses et les chiens de grande taille, une boiterie et une démarche ondulante n’évoquent pas du tout une luxation de la rotule, mais plutôt une dysplasie congénitale de la hanche : la tête du fémur se positionne mal dans l’os du bassin, comme en attestent les radiographies (d’où l’intérêt du dépistage à partir de 3 mois).

Et après ? La prise en charge dépend du stade évolutif. Dans les cas les plus bénins de luxation de la rotule, des protecteurs articulaires (qui maintiennent l’articule en place), un contrôle du poids (le surpoids est un facteur aggravant) et des anti-inflammatoires suffisent. Mais lorsque les récidives deviennent fréquentes et avant que l’articulation ne devienne le siège d’une arthrose, l’opération est recommandée. La convalescence dure de six à huit semaines. C’est un peu le même problème en cas de dysplasie de la hanche : lorsqu’elle est mineure, le vétérinaire se contentera de prescrire des anti-inflammatoires pour soulager et des chondroprotecteurs pour protéger l’articulation. Il faut bien surveiller son chien, radiographies à l’appui. Mais lorsque la dysplasie est importante, qu’elle met en péril l’articulation, il n’y a pas d’autre choix que d’opérer.

L’arthrose peut aussi être en cause

Si un chien âgé peut être victime d’une entorse tout comme un jeune, au cas où l’oedème ne fait pas partie des symptômes, peut-être est-ce simplement une arthrose qui le fait souffrir. On ne se rend pas forcément compte que son animal vieillit, mais 70 % des chiens de 7 ans et plus sont touchés. Plus ils sont de grande taille, plus ils ont un problème de surpoids et/ou des antécédents de traumatismes et plus ce risque est élevé. Si la boiterie a le mérite d’attirer immédiatement l’attention, d’autres signes plus discrets peuvent alerter, comme le fait qu’il rechigne à partir en promenade, qu’il ait du mal à sortir de son coussin le matin ou qu’il se fasse prier pour monter ou descendre des marches. Le vétérinaire peut le soulager car ce ne sont pas les traitements de l’arthrose qui manquent : anti-inflammatoires contre la douleur, chrondroprotecteurs contre l’usure des cartilages… De votre côté, vous pouvez agir en optant pour un couchage plus épais, lui permettant de s’allonger de tout son long, et un rehausseur de gamelle pour lui éviter d’avoir à se baisser pour boire ou pour manger.

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