Le brame du cerf

Le mois de septembre est pour tous les amoureux de la nature celui du brame, le temps du rut chez le cervidé. Pour les plus âgés des mâles, il s’agit de défendre le harem; pour les novices, de s’en constituer un qui pourra compter une trentaine de biches. Les mâles, dont les bois perdus ont retrouvé leur pleine ramure, sont prêts à tous les affrontements. Alors que le cerf cultive l’art de la discrétion toute l’année, l’automne venu, il parade, s’expose, braille en oubliant toute prudence. Opérant d’incessants va-et-vient au milieu de leurs belles, pourchassant celles qui sont prêtes à l’accouplement, les cerfs brament pour se défier vocalement. Ce râle puissant et enroué emplit les forêts aux premières heures de la nuit et du jour. Il en existe de plusieurs types. Court et bref, il signe la présence ; saccadé comme un halètement, il traduit l’excitation sexuelle ; long et profond, il est celui de la victoire. Car les mâles s’affrontent dans de violents combats. Au paroxysme de leur excitation, ils labourent l’herbe de leurs andouillers, se frottent contre les arbres ou se roulent dans des souilles remplies d’urine. Ne prenant pas même le temps de s’alimenter, c’est donc exangues et fourbus qu’ils achèvent la période de rut à la mi-octobre.

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