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Les espèces menacées en 3 chiffres clés

Le 11 mai est une journée de sensibilisation consacrée aux espèces menacées dans le monde. Quelques chiffres montrent l’accélération inquiétante de ce phénomène.

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Les espèces menacées en 3 chiffres clés
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Sixième

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C’est le nombre d’extinctions de masse d’espèces, animales et végétales, que la terre a connues depuis sa création, selon les estimations des chercheurs. La sixième grande disparition que nous sommes en train de vivre a été confirmée par une étude, publiée en juillet 2017, dans les derniers « Comptes rendus de l’Académie nationale des sciences des États-Unis d’Amérique ». Le constat des auteurs est alarmant : au total, plus de 50 % des animaux vertébrés ont disparu en 40 ans (peut-être plus), ce qui revoit à la hausse l’ampleur réelle de cette crise majeure.

Au-delà des animaux vertébrés, cette crise touche « toutes les espèces d’animaux et de plantes, sur la terre et dans la mer et sur tous les continents, détaille Florian Kirchner, chargé du programme « espèces » pour la branche française de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). C’est une véritable érosion de la biodiversité. Les espèces disparaissent aujourd’hui entre 100 et 1 000 fois plus vite que le taux naturel d’extinction. »  

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Contrairement aux cinq épisodes précédents d’extinction massive des espèces, cette sixième vague de disparition est due pour la première fois à l’impact d’une seule espèce : l’être humain, qui participe à la dégradation des habitats naturels via la déforestation, l’agriculture intensive ou bien encore l’urbanisation. La dernière extinction sur terre remonte à 65 millions d’années, elle a conduit à la disparition des dinosaures, et avec eux, de 75 % des espèces animales.

75 %

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C’est le pourcentage d’insectes volants ayant disparu en Allemagne en 30 ans. Une diminution probablement représentative de ce qui se passe en Europe, selon les chercheurs à l’origine de l’étude publiée dans la revue Plos One. Les pesticides agricoles seraient responsables de cette hécatombe. L’impact d’un tel déclin sur nos écosystèmes inquiète les scientifiques : les insectes volants jouent un rôle crucial dans la pollinisation de 80 % des plantes sauvages et dans l’alimentation de 60 % des oiseaux.

UN tiers

Allouette des champs – Shutterstock

C’est le pourcentage de leur effectif que les populations d’oiseaux, dans les zones agricoles de France, ont perdu en moyenne depuis une quinzaine d’années selon une étude publiée par le CNRS et le Muséum national d’histoire naturelle. On compte désormais, dans notre pays, moins 60 % de moineaux friquets depuis 10 ans, et un tiers des alouettes des champs ont disparu en 15 ans. Ce « déclin vertigineux », proche de la « catastrophe écologique » selon les scientifiques, se serait encore intensifié ces deux dernières années. Pour Grégoire Loïs, directeur scientifique de Vigie-Nature, « on ne prend pas de grands risques en disant que les pratiques agricoles sont bien à l’origine de cette accélération du déclin, car les oiseaux ne déclinent pas au même rythme dans d’autres milieux. »

« Ce qui est alarmant, c’est que tous les oiseaux du milieu agricole régressent à la même vitesse. Cela signifie que c’est la qualité globale de l’écosystème agricole qui se détériore », a expliqué à l’AFP Vincent Bretagnolle, écologue au Centre d’études biologiques de Chizé. Et cette dégradation est très probablement liée à l’effondrement des insectes, principale nourriture des oiseaux. Pour le chercheur, il s’agit même du « problème numéro un ».

Comment réagir ?

« Nous savons ce qu’il faut faire pour modifier les choses, rappelle Florian Kirchner. Il faut bien entendu concentrer les efforts sur les espèces les plus menacées, mais on sait que cela ne suffira pas pour répondre à la crise, il va également falloir réduire les pressions exercées par les activités humaines. Il faut commencer par arrêter de détruire. Nous pouvons répondre à nos besoins fondamentaux sans pour autant fragmenter les milieux naturels. Nous devons pour cela nous interroger sur les grands projets d’aménagement menés et leur utilité, et sur nos modes de consommation, que nous devons penser de manière durable. » Pour les chercheurs du CNRS et du Muséum national d’histoire naturelle,  « si la situation n’est pas encore irréversible, il devient urgent de travailler avec tous les acteurs du monde agricole, et d’abord les agriculteurs, pour accélérer les changements de pratiques ». Bonne nouvelle, la Commission européenne a voté fin avril l’interdiction de trois pesticides néonicotinoïdes, surnommés les « tueurs d’abeilles », sur les terrains agricoles, afin d’enrayer l’inquiétante diminution des populations de butineuses.

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