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L’hypertension chez le chat, un mal répandu

Bien que silencieuse, l’hypertension chez ce petit félin n’a rien d’exceptionnel. Parmi les chats de plus de 7 ans, un sur six serait touché par cette maladie – et un sur deux pour les plus âgés !

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L’hypertension chez le chat, un mal répandu
Shutterstock

– Avec l’aimable collaboration de Jean-Claude Jestin, docteur vétérinaire

L’augmentation anormale de la pression dans les artères (qui caractérise l’hypertension artérielle) a des répercussions négatives sur différents organes, et non des moindres : les reins, le coeur, le cerveau et les yeux peuvent être concernés. Si les propriétaires d’animaux ont pris l’habitude de faire vérifier leur propre pression artérielle par leur médecin, ils n’ont bien souvent pas acquis ce réflexe pour leurs petits compagnons. Heureusement, normalement le vétérinaire le fait lorsqu’il est en présence d’un chat de plus de 7 ans… mais faut-il encore qu’il puisse le voir régulièrement !

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Cet examen s’impose dès lors que l’animal a plus de 11 ans, ou en cas d’hyperthyroïdie ou d’insuffisance rénale. Il sera alors souvent associé à une analyse urinaire et à une prise de sang, ainsi qu’à un examen du fond d’oeil afin de ne pas passer à côté d’une hypertension insidieuse, mais redoutable…

Plusieurs mesures sont parfois nécessaires

Étant donné qu’il est malaisé d’expliquer à un chat qu’on va simplement lui mesurer sa pression artérielle, toute la difficulté pour le vétérinaire est d’arriver à le faire sans déclencher un gros stress qui, lui, peut provoquer un pic de tension ! Pour cela, il peut utiliser un brassard adapté à la taille de votre petit félin, qui se gonfle et se dégonfle automatiquement. Les premières mesures étant souvent biaisées par le stress de l’animal, l’idéal est d’en effectuer plusieurs au cours de la consultation et d’en faire la moyenne. Lorsque cette dernière s’avère trop élevée, le vétérinaire envisage un bilan pour vérifier que les organes à risque (reins, coeur, cerveau, yeux) ne souffrent pas déjà de lésions en lien avec cette hypertension. De ce bilan dépendra sa décision de traiter ou non.

Une pathologie isolée ou secondaire ?

Alors que chez l’homme l’hypertension artérielle peut être une pathologie isolée, c’est rarement le cas chez le chat. Elle complète souvent le tableau clinique d’une autre maladie, comme l’insuffisance rénale, le diabète, l’obésité, l’hyperthyroïdie ou toute autre affection endocrinienne… Et quand l’hypertension artérielle s’installe, elle constitue un facteur aggravant de l’insuffisance rénale. C’est donc un véritable cercle vicieux qui impose de traiter tous ces problèmes à la fois.

Diagnostic : observer les complications

Une insuffisance rénale est difficile à déceler à ses débuts. Mais une fois à un stade avancé, le chat se met à boire beaucoup et à uriner souvent, signaux qui permettent d’attirer l’attention de ses maîtres. Si le coeur est atteint, un essoufflement inhabituel peut mettre le praticien sur la voie. Si le cerveau l’est, ce sont des convulsions et des troubles de l’équilibre ou du comportement qui serviront de signaux d’alarme. Enfin, lorsque l’oeil est touché, des hémorragies intra-oculaires et des oedèmes peuvent aboutir à une perte de la vision. Mais cela reste difficile à diagnostiquer, car le chat compense avec l’autre oeil et d’autres sens, comme l’odorat ou le toucher (avec ses moustaches, par exemple). Une perte de la vision n’est souvent détectée que quand les deux yeux sont atteints. Heureusement, grâce au dépistage précoce, le vétérinaire n’a pas besoin d’attendre l’apparition de tous ces symptômes pour vérifier l’état des différents organes. C’est même mieux s’il décèle une complication à un stade débutant, car il va alors pouvoir agir à temps et empêcher qu’ils ne soient davantage endommagés.

Traitement médical : comme pour les humains

Il existe suffisamment de médicaments antihypertenseurs pour que le vétérinaire trouve facilement celui qui conviendra le mieux à chaque chat. Pour autant, une ordonnance ne fait pas tout ! Encore faut-il que les propriétaires pensent bien à donner son traitement – sans oubli – à leur petit félin, mais aussi que ce dernier accepte de le prendre sans le recracher un mètre plus loin ! C’est parfois difficile, mais le jeu en vaut la chandelle : en effet, un chat dont l’hypertension artérielle est bien traitée – et dont les complications sont prises en charge – peut encore vivre correctement durant de longues années. En revanche, si rien n’est fait à temps, la détérioration peut s’avérer rapide, et certaines complications, irréversibles…

Incontournable : le mettre au régime

Une mauvaise alimentation pouvant aggraver sensiblement l’hypertension artérielle, le vétérinaire prescrit souvent volontiers un régime spécial aux chats hypertendus. Mais ce régime convient également à ceux qui souffrent d’insuffisance rénale. Cette prescription s’avère généralement efficace, à condition de ne pas donner à votre petit compagnon des friandises à côté. Et s’il a tendance à voler, veillez à bien cacher la nourriture afin de ne rien laisser à la portée de ses pattes.

Limiter les risques

Le facteur de risque sur lequel les maîtres peuvent le plus agir, c’est l’obésité. En effet, ne pas laisser son petit compagnon grossir – et cela va vite puisque 400 grammes de pris chez un matou de 4 kilos, c’est déjà 10 % de trop – est à la portée de tous. Pour cela, mieux vaut opter pour une alimentation pour chat stérilisé si tel est le cas, et le faire jouer souvent pour éviter qu’il ne s’ennuie et ne pense qu’à manger pour compenser.

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Une chance, ces petits félins ne sont pas très regardants sur les jouets qu’on leur présente : un bouchon de liège accroché à une cordelette que l’on promène promet de beaux jeux de poursuite. Et pour un chat d’appartement, moins sollicité qu’un chat d’extérieur, une activité physique régulière, c’est la santé…

Chez le chien aussi !

Le chat n’a pas le monopole de l’hypertension artérielle. Les chiens peuvent également en souffrir, même s’ils sont plus rarement touchés par cette pathologie. Comme pour les petits félins, elle est souvent favorisée par une insuffisance rénale, une obésité, un diabète ou des troubles endocriniens… Et lorsque c’est le cas, il faut bien sûr traiter à la fois l’hypertension artérielle et la maladie sous-jacente. Heureusement, il est généralement plus facile de leur donner un médicament et de les remettre gentiment au sport. En outre, si le propriétaire se remet également à courir, c’est un excellent moyen pour lui de prévenir une hypertension artérielle version humaine : de quoi faire d’une pierre, deux coups !

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