Publicité

Kandis, un amour de chon

Dans notre petite troupe d’une vingtaine de cochons d’Inde (chons pour les intimes), certains sont extrêmement affectueux. Comme Kandis, une femelle de presque 7 ans. Elle est si aimante que cela a failli lui coûter la vie…

Partager cet article :
Publicité
Kandis, un amour de chon
Marie-Sophie Germain

Marie-Sophie Germain

Kandis (« sucre candy », en danois) est née en décembre 2010, chez Anette Pedersen, une éleveuse réputée au Danemark, le pays où je vis avec mon mari, Niels. Elle est arrivée chez nous à l’été 2013. Au départ, son adoption n’était pas prévue. C’était sa fille Toffee que je souhaitais acquérir. Mais comme Kandis mettait fin à ses activités de « maman professionnelle », Anette m’avait proposé de me l’offrir, afin qu’elle puisse passer sa retraite avec sa fille. Mon mari et moi avions immédiatement accepté de l’accueillir, pour qu’elle continue de vivre en famille. Au départ peureuse, Kandis s’est rapidement montrée extrêmement affectueuse, pleine d’amour. Un amour qui « transpire », rayonne, que l’on peut voir étinceler dans son regard. Un attachement sans borne, que nous ressentons dans tout notre être quand nous la prenons dans nos bras, où elle s’endort en confiance. Niels et moi avons vite créé des liens incroyablement forts avec elle.

Les bébés de Toffee. Marie-Sophie Germain 

Mère par procuration

Quelques mois plus tard, Toffee a mis au monde ses premiers – et uniques – bébés. Mais cette nouvelle maman inexpérimentée ne savait pas comment s’y prendre et paniquait. Sa mère est spontanément venue à sa rescousse pour s’occuper des petits, que nous avions baptisés Osmond, Okapi, Cupcake et Muffin. Elle les a léchés, nettoyés, en a pris soin comme s’ils étaient les siens. C’est un comportement naturel chez les cochons d’Inde, car au sein d’un groupe, une femelle peut s’occuper de tous les bébés, qu’ils soient à elle ou pas. Mais Kandis l’a fait avec un dévouement inimaginable. Elle se mettait même en position d’allaitement, arquant le dos pour laisser les bébés atteindre ses mamelles, elle qui n’avait pas de lait, mais seulement de l’amour à donner. Quand Toffee a finalement repris ses esprits et commencé à s’occuper de ses petits, elle a fait comprendre à sa mère que ses services de nounou étaient terminés. Ce fut un grand choc pour Kandis, qui est subitement devenue très triste. Il a fallu un certain temps (et beaucoup de câlins) pour qu’elle retrouve sa joie de vivre. Par chance, habiter avec ses petits-enfants et leur donner de l’amour – en essayant de ne pas déranger leur mère – lui a permis de reprendre le dessus.

Toffee et ses bébés – Marie-Sophie Germain 

Publicité

En 2016, une jeune femelle du nom de Truffle est arrivée chez nous, elle aussi née chez Anette. Une superbe perle lilas-tan, comme Kandis et sa fille. Truffle et Kandis sont vite devenues proches. Curieusement, peut-être bien plus proches que Kandis et Toffee ne l’étaient. Un peu comme deux âmes soeurs qui venaient de se trouver. Cela n’est pas étonnant, car Truffle est elle aussi très aimante. Fin novembre, Truffle a mis au monde des bébés, issus d’un mariage avec Osmond, un des fils de Toffee. Kandis a donc pu assister à la naissance de ses arrière-petits-enfants. Contrairement à Toffee, Truffle s’est montrée exemplaire, très sereine, comme si elle avait été maman toute sa vie, alors que c’était la première fois. Elle s’est très bien occupée de ses petits, un mâle (Olwynn) et deux femelles (Fudge et Cannelle). Mais c’était sans compter sur « l’altruisme » de Kandis qui, tout naturellement, a aussi pris soin d’eux, mais cette fois avec la bénédiction de la mère. Ce fut un immense bonheur de voir ces femelles élever ensemble ces bébés !

Un mois plus tard, fin décembre, nous remarquons que Kandis perd beaucoup de poils. Puis tout va très vite. Bientôt paralysée, elle est à bout de forces. C’est Noël. Pendant des heures, j’essaie de joindre un vétérinaire de garde. Sans succès. J’habiteune ville de province mal desservie. Sans voiture, je passe ma nuit de Noël à pleurer, avec ma Kandis dans les bras, pensant qu’elle vit ses derniers instants. Je lui dis combien je l’aime, combien elle compte pour nous et pour sa petite famille.

Kandis malade – Marie-Sophie Germain 

Et un miracle est arrivé !

Pourtant, quelque chose la garde en vie. Ses arrière-petites-filles, qui viennent se blottir contre elle une fois qu’elle est de retour dans la cage. Truffle, qui vient lui lécher les oreilles ou gazouiller près d’elle. Et moi, qui suis toujours là, à la veiller, à la nourrir de force, l’abreuver, la masser, la stimuler, à me lever plusieurs fois pour lui dire que nous sommes là, que nous serons toujours là pour elle, quoi qu’il arrive…

Les congés de Noël enfin passés, je me précipite chez le vétérinaire avec une Kandis mourante. J’ai peu d’espoir. Mais après une longue consultation, le verdict tombe : Kandis souffre d’une sévère hypocalcémie (un taux de calcium anormalement bas), ce qui explique la chute de poils et la perte de mobilité. Elle a également des glandes mammaires hypertrophiées, qui présentent un écoulement important lors de la palpation. Je commence à comprendre… et la vétérinaire me le confirme : Kandis s’est si bien occupée de ses arrière-petits enfants qu’elle les a réellement allaités ! Cette arrière-grand-mère a bien produit du lait pendant un mois, alors qu’elle n’était ni gestante ni déjà allaitante, et qu’elle avait dépassé depuis longtemps l’âge d’être maman. Pendant plusieurs semaines, Kandis a puisé dans son propre squelette le précieux calcium pour produire du lait. Elle a tellement voulu donner d’elle-même qu’elle a presque sacrifié sa vie…

La vétérinaire, qui connaît pourtant bien les cobayes, est très étonnée. C’est la première fois qu’elle a affaire à un tel cas, celui d’une femelle déjà bien âgée qui se met spontanément à allaiter. Kandis suscite l’admiration de toute la clinique. Il y a un espoir, il est peut-être possible de la sauver. Après une injection de calcium et aussi d’hormones pour stopper l’allaitement, Kandis rentre enfin à la maison.

Niels et Kandis – Marie-Sophie Germain 

Dès le lendemain, un petit miracle se produit : Kandis remarche ! C’est un grand soulagement pour nous, même si nous savons que sa santé est encore très fragile. Pour le début de sa convalescence, nous sommes obligés de la séparer des bébés afin de ne pas la laisser continuer à produire du lait et compromettre son traitement. Au fil des semaines, et après plusieurs injections hebdomadaires, ses poils recommencent à pousser, elle se remet à bouger normalement. Elle finit par enfin retrouver sa bien-aimée Truffle et ses arrière-petites-filles, Cannelle et Fudge (le petit mâle Olwynn vivant désormais avec son oncle).

Aujourd’hui, sept mois après cet épisode qui a failli lui coûter la vie, Kandis est toujours avec nous. Elle aura 7 ans le 22 décembre, et nous espérons bien les fêter. C’est un vrai bonheur de la voir communiquer et interagir avec sa petite famille. Nous la chérissons plus que jamais, bien conscients que la force de son amour aurait pu avoir raison d’elle.

Nous sommes très reconnaissants d’avoir l’honneur et le privilège de partager l’existence de cette âme tellement unique et merveilleuse. Il y a des êtres qui gravent profondément notre coeur, à tout jamais ! Kandis fait partie de ceux-là.

Réussir l’adoption d’un chien ou d’un chat
Réussir l’adoption d’un chien ou d’un chat
Le magazine 30 millions d’amis
Le n°1 de la presse animalière

Chaque mois, devenez le meilleur des maîtres et retrouvez tous nos dossiers et conseils d’expert. Découvrez nos offres papier et numériques...

Publicité