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Disparition des abeilles : les apiculteurs alertent les consommateurs

Face à l’important déclin des abeilles, les apiculteurs multiplient les actions comme le lancement d’un concours des miels de France. L’objectif : défendre une production française et sensibiliser à la nécessité de préserver les butineuses et notre biodiversité.

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Disparition des abeilles : les apiculteurs alertent les consommateurs
Shutterstock

Miel de garrigue, de causses et de maquis, miel d’acacia, de bruyère et de châtaignier, ou bien encore miel de baies roses, de tan rouge et de letchi : la France métropolitaine et d’outre-mer est riche de plus d’une centaine de nectars différents, liés à la diversité des paysages de nos territoires. « Chaque région de France possède une flore particulière, susceptible de produire des miels authentiques, originaux et très différents les uns des autres », affirme fièrement l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) qui vient de créer un concours des miels de France.

Cette initiative a pour but de valoriser la diversité de la production française de miel. Pour cette première édition, plus de 140 miels ont été présentés par des apiculteurs venus de toute la France. Les meilleurs (le palmarès complet est à retrouver sur le site de l’Unaf) ont été distingués par un jury composé de « professionnels de la filière apicole, des spécialistes du goût comme des pâtissiers meilleurs ouvriers de France, des chefs de renom et des amateurs éclairés ». 

Pour un étiquetage obligatoire

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Derrière cette initiative se trouve une filière en grande difficulté, confrontée à un important déclin des abeilles (voir encadré) – dont la mortalité moyenne est aujourd’hui de 30 à 35 % – ainsi qu’à une érosion de la biodiversité. « Victimes des bouleversements de l’agriculture, certains miels autrefois très réputés sont en voie de disparition, comme les miels de sainfoin, de trèfle ou de luzerne », explique l’Unaf. Conséquence : la production de miel en France est passée d’environ 30 000 tonnes annuelles à la fin des années 1990 à 9000 tonnes en 2017. 

Pourtant, le nombre de miels dans les rayons des supermarchés n’a pas diminué, soutenu par un accroissement des importations de miels étrangers dont l’origine et la qualité sont parfois très floues. Afin de mieux guider les consommateurs, l’Unaf réclame donc un étiquetage obligatoire afin de pouvoir identifier les miels d’origine française, et non pas seulement les miels en provenance de l’Union européenne ou extra UE, comme c’est le cas aujourd’hui.

Le miel, la « cerise sur le gâteau »

« Nous voulons montrer aux consommateurs qu’il y a des miels de qualité en France et qu’ils sont très diversifiés, souligne Dominique Céna, secrétaire général adjoint et porte-parole de l’Unaf. Mais à travers cela, nous avons comme mission, en tant qu’apiculteurs, d’alerter les consommateurs sur la disparition des abeilles. Nous devons particulièrement sensibiliser le grand public à l’importance de leur rôle de pollinisatrices, essentielles à notre biodiversité. Le fait que les abeilles nous permettent d’avoir du miel est seulement la cerise sur le gâteau ! »

L’Unaf, qui représente plus de 20 000 apiculteurs, soit plus de 400 000 ruches, a ainsi mis en place plusieurs actions de défense des abeilles, notamment dans la lutte contre les pesticides utilisés pour l’agriculture intensive et accusés d’être à l’origine de la mortalité anormalement élevée des abeilles. En 2005, l’organisme a également lancé le programme national « Abeille, sentinelle de l’environnement », se traduisant notamment par les journées de sensibilisation auprès du grand public : les APIdays.

Les causes de la disparition des abeilles

Selon Dominique Céna, secrétaire général adjoint et porte-parole de l’UNAF, la disparition des abeilles est due à quatre importants phénomènes :

  • L’utilisation trop massive de pesticides dans l’agriculture, qui intoxique les abeilles.
  • L’érosion de notre biodiversité.– L’invasion du frelon asiatique, une espèce exotique invasive, prédateur des abeilles et de plus en plus présent en Europe.
  • Le dérèglement climatique qui perturbe la saison apicole (de mi-avril à mi-juillet) de plus en plus soumise aux excès : trop de gel, des températures trop froides ou trop chaudes…  Cela a un impact direct sur la production de nectar des fleurs, dont se nourrissent les abeilles.

Réalisé par Léopold Nury, élève de troisième et en stage au sein de la rédaction

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Publié le 29 janvier 2018
3 minutes
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