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Beau succès sur internet d’une chanson hommage à l’ourse Cannelle

Le chanteur Damien Kalune a réalisé une chanson dénonçant la disparition de l’ourse Cannelle tuée par un chasseur en 2004. Le clip a été visionné près de 300 000 fois sur les réseaux sociaux. L’artiste se confie pour Animaux-Online sur son engagement pour la préservation de la biodiversité et le respect du vivant.

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Beau succès sur internet d’une chanson hommage à l’ourse Cannelle
Capture écran vidéo - Kalune

La chanteur Damien Kalune – Facebook

Cannelle était la dernière ourse de souche des Pyrénées. Elle a été tuée le 1er novembre 2004 par un chasseur qui participait à une battue aux sangliers dans la vallée d’Aspe. Depuis, Cannelle est devenue le symbole de la contestation contre la disparition du plantigrade sur notre territoire. Pour le chanteur Damien Kalune, la mort de l’ourse fait également écho aux menaces générales qui pèsent aujourd’hui sur la faune sauvage et nos écosystèmes. Une première chanson, Le Mal de terre, partagée sur internet en 2017, a contribué a faire connaître cet artiste et lui a valu le  surnom de « slameur écolo ».  Son second titre, en hommage à Cannelle, a conforté ce premier succès et permis de faire connaître plus largement la musique et la prose poétique et engagée de Kalune.

Le clip, mis en ligne le 18 novembre dernier, a été vu près de 300 000 fois sur sa page Facebook et comptabilise plus de 10 000 vues sur Youtube. Alors qu’il prépare la sortie de son premier album, Damien Kalune, contacté par téléphone, nous a parlé de ses Pyrénées natales si chères à son cœur, de la mort de Cannelle, marquante dans sa vie, et de son rapport aux animaux et à la nature qui inspirent son art.

Animaux-Online : Pourquoi avoir eu envie d’écrire cette chanson ?

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Damien Kalune : J’ai grandi dans les Pyrénées, avec la présence des ours. Quand Cannelle est morte, on savait que c’était la dernière ourse de souche. J’avais 23 ans, j’ai été particulièrement effondré par cet événement et je me suis promis qu’un jour j’écrirai sur son histoire. À cette époque, je faisais partie d’un groupe, j’ai attendu de préparer mon premier album solo pour aborder ces sujets personnels et qui me tiennent à cœur. Aussi, depuis 2004 et la mort de Cannelle, beaucoup de choses se sont passées. Aujourd’hui, on parle de la 6e extinction de masse des espèces. Il devient urgent de parler de la préservation de la faune sauvage et de nos écosystèmes mis en danger par nos modes de vie.

A-O : Cannelle était-elle déjà un symbole de son vivant ?

D-K : Comme je l’écris dans ma chanson, Cannelle était vraiment la reine de nos montagnes. C’était la dernière ourse de souche, et une maman qui venait d’avoir un ourson, âgé de trois mois à peine à sa mort. C’était une fierté, car cela signifiait que l’espèce allait pouvoir se perpétuer…

A-O : La présence de l’ours sur notre territoire est cependant contestée : les tensions sont-elles encore très vives localement autour de cette question ?

D-K : Oui, la tension autour de l’ours est très forte. Ma mère habite en Béarn, sur les terres où Cannelle a été tuée. On peut voir un peu partout des pancartes « Non aux ours ». Chacun défend son lopin de terre sans prendre en compte la situation globale. Il y a pourtant de moins en moins de place pour la biodiversité sur notre planète. Mais qui sommes-nous pour décider du droit de vie ou de mort d’une espèce ?

« Notre ours en peluche a été bloqué par deux patous, c’est fort symboliquement »

A-O : Une cohabitation entre l’ours et le pastoralisme est-elle possible selon vous ?

D-K : La présence de l’ours est notamment contestée par une partie des bergers, ceux qui laissent leurs troupeaux sans surveillance et n’ont plus recours aux patous, ces gros chiens de montagne capables de faire fuir les prédateurs. Lorsque nous avons tourné le clip, nous voulions déposer un ourson en peluche au sommet de la montagne. Mes copains (je suis en fauteuil roulant donc je n’ai pas pu me rendre moi-même au sommet) ont été stoppés dans leur randonnée par un troupeau de brebis protégé par deux patous. Il était impossible d’aller plus loin, ils ne voulaient pas les laisser approcher. La présence de notre ours, en peluche, a ainsi été contenue par les deux patous : c’est très fort symboliquement. 

A-O : Quel est votre rapport aux animaux ?

D-K : J’ai eu un chat pendant 13 ans. En déménageant dans un appartement en ville, j’ai dû, à mon grand regret, le confier à ma mère. J’étais très proche de ce chat, il sentait quand j’étais malade et pouvait même me soigner. Je sais très bien ce que peut être une relation forte avec un animal de compagnie. Mais en même temps, je garde en tête que ces mêmes chats peuvent être responsables de la mort de beaucoup d’oiseaux si les propriétaires ne sont pas assez vigilants. La préservation du vivant dans son ensemble m’interroge. Je suis pour l’équilibre de nos écosystèmes.

A-O : Est-ce que vous avez été surpris par le succès de vos deux clips, Cannelle et, précédemment, Le Mal de terre ?

D-K : Bien sûr ! Lorsque j’ai publié mon premier clip, Le Mal de terre, j’étais un artiste complètement inconnu. J’ai en fait écrit ce morceau qui traite de l’écologie il y a assez longtemps. Je ne savais pas trop si j’allais le garder pour l’album. Et puis, au moment de l’entre-deux-tours de la présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, j’ai ressenti le besoin de le partager car je me suis dit qu’on allait complètement passer à côté du sujet de l’écologie. Je pense que ce morceau a parlé aux gens car il aborde un sentiment général : les terres deviennent stériles, les abeilles disparaissent…   notre planète se meurt, il faut réagir !

« L’ours est un symbole de biodiversité »

A-O : Il en a été de même pour Cannelle : c’est un sujet qui fait réagir ?

D-K : Je pense que la chanson sur Cannelle a aussi beaucoup touché car l’ours est un symbole de biodiversité qui parle assez facilement au plus grand nombre. Peut-être que si j’avais écrit un texte sur les menaces pesant sur les bouquetins des Pyrénées ou sur les chauves-souris, qui sont aussi bien réelles, cela aurait eu moins d’impact. Quoi qu’il en soit, rien n’était prémédité.

A-O : Comment et où le clip a-t-il été tourné ?

D-K : Le clip a été tourné en Béarn, sur les terres de Cannelle, en vallée d’Aspe. On l’a fait avec des copains, avec peu de moyens. On est tous touchés par la cause, et on voulait montrer la beauté de cet endroit, qu’il faut préserver.

A-O : Qui est la petite fille, actrice du clip ?

D-K : Elle s’appelle Loumea. Tout a commencé lorsque j’ai lancé un appel sur les réseaux sociaux pour trouver un ours en peluche. J’ai sélectionné celui de Loumea sans connaître sa propriétaire. Lorsque la maman de Loumea a su que l’on cherchait aussi un enfant d’environ 10 ans pour tourner dans le clip, elle nous a proposé de rencontrer sa fille, qui connaissait déjà toutes mes chansons ! Ça a été un véritable coup de cœur entre cette petite fille et ses nouveaux tontons : ma bande de copains et moi.

A-O : Pour quand est prévue la sortie de votre album ?

D-K : Courant 2018. Je n’ai pas de date précise, j’ai été un peu dépassé par le succès des deux premiers morceaux. Tout s’est un peu accéléré mais c’est tant mieux ! L’ensemble des morceaux parlera en tout cas d’écologie, d’engagement citoyen et de respect du vivant.

Pour suivre toute l’actualité de Damien Kalune, rendez-vous sur sa page Facebook

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