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Cerf tué dans un jardin : à quand la fin de la chasse à courre ?

La mort d’un cerf, samedi dernier, abattu dans le jardin d’une propriété privée dans l’Oise, a choqué les riverains et suscité une vive émotion auprès de la population, relançant le débat sur l’autorisation de la chasse à courre sur notre territoire.

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Cerf tué dans un jardin : à quand la fin de la chasse à courre ?
Shutterstock

L’abattage d’un cerf samedi dernier dans l’Oise a suscité une vive émotion, et déclenché une polémique autour de la réglementation de la chasse en France, et plus particulièrement de la chasse à courre. Suite à une vénerie organisée en forêt de Compiègne, un cervidé, traqué par l’équipage de la Futaie des amis, s’est réfugié dans l’allée du garage d’un pavillon de la commune de Lacroix-Saint-Ouen.

Vidéo de la Fondation 30 Millions d’amis qui condamne cette scène horrible

Les gendarmes ont alors mis en place un périmètre de sécurité autour de l’animal acculé, et ont averti les propriétaires du pavillon, absents au moment des faits. Ces derniers ont donné leur accord pour que les chasseurs pénètrent dans leur jardin, selon les indications de la gendarmerie. Les chasseurs, ayant vainement tenté de faire sortir le cerf, ont finalement pris la décision de l’abattre. Un acte qui a choqué le voisinage de l’habitation et suscité une vague d’indignation de nombreux internautes.

Une mise à mort légale ? 

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Le maire de la Lacroix-Saint-Ouen serait également indigné par cet incident. Pour éviter qu’un tel fait se produise, il avait justement pris un arrêté municipal, interdisant la chasse à courre sur le territoire de sa commune. » Cependant, la vénerie ayant été organisée en dehors de la ville, elle n’irait pas à l’encontre de l’arrêté, même si la chasse s’est « terminée » sur le territoire de Lacroix-Saint-Ouen.

Les chasseurs avaient-ils pour autant le droit d’entrer dans une propriété privée et d’abattre le cerf au fusil ? Il existe en France un « droit de suite », qui permet au chasseur de poursuivre sa traque d’un animal, même lorsque celui-ci s’est réfugié dans une propriété privée. Mais il faut pour cela que le chasseur puisse prouver que l’animal était mortellement blessé ou épuisé. Ce qui ne semblait pas être le cas pour le cerf abattu.

Une enquête a été ouverte par la Société de vénerie, afin de déterminer les circonstances de cet événement. Cependant, que la mise à mort de l’animal soit légale ou non, elle pose de nombreuses questions sur la pratique et la réglementation de la chasse en France, qui doit être « urgemment » réformée pour de nombreuses associations de défense des animaux dont l’Aspas.

Réformer la chasse et interdire la vénerie

L’association demande notamment la fin de la chasse à courre en France, « pratique barbare et cruelle », que notre pays autorise encore, alors que plusieurs de nos voisins européens l’ont interdite, comme l’Allemagne, la Belgique, l’Écosse, ou bien encore plus récemment l’Angleterre et le Pays de Galles. En 2013, une proposition de loi avait été portée par Barbara Pompili, députée de la Somme, pour interdire la chasse à courre, à cor et à cri en France, sans que la mesure n’aboutisse.

L’Apas dénonce ainsi « le droit de suite permettant aux veneurs d’achever un animal aux abois, l’impunité des équipes de chasse à courre incapables de respecter leur territoire de chasse, ainsi que l’absence de réglementation de la sécurité à la chasse. Dans notre pays civilisé, qui reconnaît aujourd’hui le statut d’être vivant et doté de sensibilité aux animaux, il est URGENT d’interdire ces pratiques archaïques et dangereuses. »

Au delà de la vénerie, l’Aspas demande une réforme « en profondeur » de l’ensemble de la chasse sur notre territoire. Elle renvoie vers une pétition en ligne, lancée à ce sujet il y a plusieurs semaines, à l’occasion de l’ouverture de la saison 2017-2018 de la chasse. « En France, ce sont encore de vieux textes poussiéreux qui réglementent la pratique de la chasse, alors qu’il faut de vraies réformes, au nom de l’état de santé des espèces menacées, de l’opposition de conscience ou encore du partage des territoires » réclame Madline Reynaud, directrice de l’Aspas. 

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Publié le 25 octobre 2017
4 minutes
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