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Croquettes, pâtées, nourriture maison : quelle est la gamelle idéale ?

Dans son livre « Vous êtes fous de leur faire avaler ça ! », la journaliste Morgane Kergoat donne les clés essentielles pour bien nourrir ses chiens et ses chats, et prendre ainsi soin de leur santé.

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Croquettes, pâtées, nourriture maison : quelle est la gamelle idéale ?
Shutterstock

Face à l’offre pléthorique proposée par lindustrie de la nourriture pour nos animaux, il est souvent difficile de s’y retrouver et d’être assuré de donner à nos chiens et chats des aliments de qualité. La journaliste Morgane Kergoat publie un livre : Vous êtes fous de leur faire avaler ça ! aux éditions Flammarion, pour aider les propriétaires à décrypter les étiquettes du pet food, mais aussi bien comprendre les besoins nutritionnels de nos animaux et faire le point sur les ingrédients à privilégier ou à bannir de leur alimentation. Un guide complet, agréable à lire et sur lequel on peut s’appuyer chaque fois que l’on a un doute sur ce qu’on fait avaler à nos compagnons à quatre pattes.

Animaux-Online : La « malbouffe » est-elle aujourd’hui l’un des principaux problèmes de santé de nos chiens et de nos chats ?

Morgane Kergoat : Oui, même si ce n’est pas forcément un problème très visible, mis à part certaines maladies comme le diabète. Les vétérinaires que j’ai interrogés voient tous les jours dans leur cabinet des animaux malades à cause de leur alimentation. Les propriétaires n’en sont pas toujours conscients car les conséquences d’une mauvaise alimentation ne se voient pas du jour au lendemain, sauf en cas de grave intoxication. Or, ce que l’on peut appeler la « malbouffe » rend malade et peut même tuer à petit feu nos animaux. Il est donc important d’avoir toutes les clés en main pour choisir, en connaissance de cause, la nourriture que l’on donne à son animal.

A-O : Pour ce livre, vous avez enquêté sur l’alimentation industrielle pour chiens et chats : comment bien choisir leurs croquettes et leurs pâtées ?

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MK : Ce qui est sûr, c’est qu’il y a une grande différence entre les aliments de supermarché, qui sont bas de gamme, et ceux vendus par exemple chez les vétérinaires, qui sont haut de gamme. Mais le but de ce livre n’est pas de donner des injonctions aux propriétaires. Chacun fait ce qu’il peut, en fonction de son mode de vie, de son budget… le but n’est pas non plus de dire que telle ou telle marque de croquettes ou pâtée est mieux que telle autre, parce que tout dépend de l’animal, de son poids, mais aussi de son environnement, s’il est stérilisé ou pas, s’il a certaines pathologies… Avec ce livre, j’ai voulu aider les propriétaires à s’y retrouver face à la grande diversité d’offre du pet food, mais aussi à comprendre les principaux enjeux concernant la nourriture et la santé de leur animal lorsqu’ils discutent avec leur vétérinaire, qui pourra donner des conseils plus ajustés.

A-O : Parmi ces risques, vous évoquez notamment celui des mycotoxines, quel est-il ?

MK : C’est ce qui m’a le plus frappée lors de mon enquête. Les industriels utilisent généralement des céréales pour fabriquer des croquettes car c’est ce qui sert de liant. Or, ces céréales, particulièrement l’avoine et le maïs, peuvent contenir des résidus très nocifs. Il s’agit de mycotoxines pouvant affecter les fonctions de l’organisme de nos animaux, parfois des fonctions vitales. Normalement, seules de faibles doses de mycotoxines peuvent se retrouver dans leur nourriture. Mais il n’existe pas, pour le moment, de seuils établissant un taux de la plupart des mycotoxines à ne pas dépasser dans le pet food, et bien sûr rien n’est indiqué à ce sujet sur les boîtes. Il est en fait très difficile pour les propriétaires de bien choisir les aliments à donner à leurs animaux, à cause d’un manque de transparence sur les compositions. Dans mon livre, je donne donc des conseils pour décrypter au mieux les étiquettes, et savoir ce que l’on achète.

A-O : Faut-il alors se tourner vers  la nourriture maison pour nos animaux ?

MK : Avant de se lancer dans la préparation de rations ménagères pour ses animaux, il faut savoir qu’il vaudra toujours mieux leur donner un aliment industriel de qualité, comprenant les 40 nutriments essentiels, que de leur faire une gamelle maison déséquilibrée, car cela risque de générer chez eux de graves carences.

Si l’on décide de leur préparer de la nourriture maison, il faut donc prendre conseil auprès de son vétérinaire pour élaborer des recettes adaptées. Cuisiner pour eux sera toujours plus long que d’ouvrir un sachet de croquettes ou de pâtée, mais peut être bien meilleur pour leur santé. En ce qui concerne le budget, à qualité égale avec des croquettes ou des pâtées haut de gamme, cela ne vous coûtera pas plus cher. On peut aussi opter pour un entre-deux, en le nourrissant avec de la nourriture industrielle bien choisie, et en lui donnant de la nourriture maison le week-end ou sous forme de friandises, comme un yaourt ou un œuf…

A-O : Vous abordez justement dans votre livre les aliments que l’on peut partager, ou pas, avec nos animaux. Peut-on, par exemple, donner du lait à son chat ?

MK : Globalement, oui. Il faut d’abord rappeler qu’on ne nourrit pas un chat ou un chaton sevré avec le lait que nous buvons nous-même, cela reste une friandise. On peut donner un fond de gamelle, mais pas un bol à moitié plein. Pour un chaton non sevré, le lait de ruminant n’est pas adapté : le lait de chatte ou de chienne a notamment beaucoup plus de protéines que le lait de vache. Mais ce n’est pas parce que les chats peuvent en boire qu’il faut leur en donner tous les jours et en grande quantité. D’abord, certains chats ne supportent pas le lait : soit parce qu’ils sont allergiques aux protéines de vache, mais c’est relativement rare, soit parce qu’une fois sevrés, ils ont arrêté de boire du lait. Si vous leur en donnez à nouveau alors qu’ils n’y étaient plus habitués, ils risqueront d’avoir des troubles digestifs, car ils auront perdu leur capacité à digérer le lactose contenu dans le lait.

A-O : Certains aliments bons pour nous peuvent être toxiques pour eux. À quoi faut-il faire particulièrement attention ?

MK : Le chocolat, pour les chats et pour les chiens, est très toxique – une demi tablette de chocolat noir peut tuer un chien de 10 kg, le raisin est également dangereux pour les chiens. Une grappe peut aussi tuer un chien de 10 kg. L’avocat, très tendance dans nos cuisines, et tout ce qui est de la même famille que les oignons et l’ail représentent également de gros risques. Cela peut paraître surprenant, mais les oignons sont la deuxième cause d’intoxication chez le chien, après le chocolat.

A-O : À l’inverse, y a-t-il d’autres aliments que l’on peut partager sans risque avec eux, en friandise ou dans une gamelle maison ?

MK : Oui, en veillant toujours à ne pas dépasser les besoins caloriques de son animal. On peut partager avec lui certains fruits comme les pommes. Attention cependant aux légumes verts type épinards qui ne sont pas bons pour les animaux ayant un appareil urinaire sensible. Les œufs sont un très bon apport en protéines, mais mieux vaut leur donner cuits. Les yaourts sont aussi de bonnes friandises pour nos chiens et nos chats : le lactose transformé en acide lactique est bien digéré par nos animaux, et ce sont des produits laitiers moins caloriques que le fromage. Attention aux petits suisses et aux fromages blancs qui ne sont pas complètement fermentés et où il reste donc du lactose.

A-O : Les repas festifs, comme ceux de Noël ou du jour de l’an, sont souvent l’occasion de gâter nos animaux : peuvent-ils, comme nous, faire un écart lors de ces agapes ? 

MK : Oui, surtout que, même si l’on a prévu de faire attention à leur régime, il est généralement difficile de contrôler tous les convives qui seront tentés de partager un morceau de leur dîner avec eux ! On peut, en conséquence, diminuer leur ration journalière pour éviter les excès. Si votre animal s’est vraiment goinfré, il est possible de faire sauter un repas à son chat, étant donné qu’il en prend plusieurs par jour. Un chien peut quant à lui jeûner 24 heures, mais il ne faut pas aller au-delà.

A-O : Nos tables de fin d’année représentent-elles des risques particuliers pour eux ?

MK : Il faut faire attention à des aliments toxiques pour les organismes de nos animaux pouvant être présents dans certains plats ou desserts sans que l’on y pense : dans la buche, par exemple, il peut y avoir du chocolat, des noix de macadamia, du raisin… on cumule ! Attention aussi à la dinde. On peut en donner un morceau à son chien, mais sans la peau, qui est trop grasse, et sans les marrons qui ne sont pas bons pour lui. Si vous avez peur de ne pas vous y retrouver, le plus simple est peut-être de réfléchir en amont à des recettes que vous pourrez partager sans risque avec vos chiens ou vos chats : par exemple des amuse-gueules à base de courgettes et de crevettes décortiquées, un peu de saumon fumé, etc. Dernière recommandation : attention aux os ! Ne donnez pas à vos animaux les restes d’une carcasse car les os cuits, très cassants, sont dangereux pour eux. 

Vous êtes fous de leur faire avaler ça ! Morgane Kergoat, éditions Flammarion. 19 € 

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Publié le 24 octobre 2017
8 minutes
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