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Faites un geste pour la Journée mondiale des animaux

Créée en 1929, à Vienne en Autriche, à l’occasion du Congrès international pour la protection des animaux, la Journée mondiale des animaux a lieu ce 4 octobre, jour de la Saint-François d’Assises. L’occasion saisie par l’ONU de mettre en lumière les espèces menacées sur notre planète. Le guépard fait partie des plus fragiles. Et si vous faisiez un geste pour aider à sa préservation dans le Masaï-Mara, au Kenya ?

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Faites un geste pour la Journée mondiale des animaux
Tony Crocetta

Fermez les yeux et imaginez : une savane blonde infinie, nulle-part au cœur de l’Afrique sauvage ; des hordes d’éléphants dans un marais ; les rugissements rauques des lions mâles ; le claquement de millions de sabots de zèbres, gazelles et antilopes ; le ricanement lugubre de la hyène déchirant la nuit ; la course folle du guépard… et le nuage de poussière qui accompagne l’arrivée saisonnière des gnous, encore et toujours, depuis la nuit des temps ! Bienvenue au Kenya ! Vous êtes au cœur du Masaï-Mara, l’un des parcs les plus célèbres d’Afrique. Un parc en sursis, menacé par le braconnage et les activités humaines. Un parc que connait comme personne le photographe animalier Tony Crocetta pour y pointer ses téléobjectifs sur sa riche faune depuis près de 30 ans ! Témoin tristement privilégié de la dégradation de la biodiversité de cette réserve mythique, Tony a créé, avec une poignée de passionnés, une association, Cheetah for Ever, qui œuvre à la protection rapprochée des jeunes guépards au sein du Masai-Mara.

Il nous explique cet engagement depuis deux ans pour sauver les derniers guépards du Msaï-Mara.

AO : pourquoi avoir créé une association de protection des guépardeaux au sein de la réserve nationale du Masai-Mara ?

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Tony Crocetta : le grand public le sait peu, mais le guépard est l’une des espèces les mieux placées sur la sinistre liste noire des mammifères en voie d’extinction, loin devant l’éléphant ou le rhinocéros pourtant braconnés à grande échelle pl’un our son ivoir, l’autre pour sa corne, et même devant le très symbolique ours polaire et sa banquise perdue ! A Masai-Mara, le guépard n’est plus guère représenté aujourd’hui que par quelques dizaines d’individus !

Le guépard est un félin très spécialisé qui se nourrit exclusivement de proies vivantes, principalement des petites gazelles et antilopes. Ces proies se raréfient dans les zones où vivent les éleveurs masaïs. Et le Masai-Mara ne déroge pas à la règle: il est cerné de toutes parts par les activités humaines !

Autrefois erratique sur des territoires sans limites, le guépard n’a d’autre alternative que de chasser et vivre désormais à l’intérieur même de la portion congrue de la réserve où se concentre toute la grande faune : il se retrouve alors en compétition directe avec des concurrents sérieux, comme le lion, le léopard ou la hyène qui chapardent son repas. Le guépard, ne pouvant prendre le risque d’une blessure lors d’un combat perdu d’avance qui l’affaiblirait et l’empêcherait de capturer des proies, le condamnant à une mort certaine, abandonne très vite le fruit de sa chasse à ses rivaux opportunistes.

Les femelles, solitaires, hors de toute organisation sociale, élèvent seules leur progéniture. Leurs petits se perdent ou sont souvent dénichés et tués par des prédateurs comme les lions, hyènes, chacals, babouins ou pythons, parfois même des chiens errants ou ceux qui accompagnent les troupeaux domestiques qui entrent illicitement de nuit dans la réserve. Une seule portée, de six petits généralement, peut être ainsi anéantie en quelques instants !

Les jeunes guépardeaux subissent une mortalité (ou disparition) importante et alarmante, sans commune mesure et très en deçà avec les chiffres nécessaires à la survie de l’espèce. Justement, les chiffres fournis par les scientifiques sont éloquents et se passent de commentaires : ils indiquent que seul 1 jeune guépard sur 20 atteindra l’âge adulte !

AO : comment fut imaginé ce concept singulier de protection rapprochée des jeunes guépards ?

TC  : le projet Cheetah For Ever (« des guépards pour toujours » NDLR) a germé il y a plus de deux ans, au cœur même du Masaï-Mara. Nous étions une poignée de passionnés qui avions amorcé une banale conversation sur l’avenir incertain de la réserve et il était devenu évident, alors que nous assistions amèrement au déclin alarmant du nombre de guépards, qu’il fallait tenter quelque chose pour enrayer leur disparition annoncée.

Oui, quelque chose ! Mais quoi ? L’idée du départ, surveiller de jour comme de nuit, 24 heures sur 24 et durant plusieurs mois, les femelles guépards en charge de petits nous a d’abord semblé irréaliste.

Irréaliste ? Peut-être. Mais nous n’avons jamais trouvé une meilleure idée que celle-là ! Alors, nous nous sommes jetés éperdument dans le challenge et l’aventure…

AO : comment s’articule le programme sur le terrain ?

TC : Nous avons imaginé qu’une simple surveillance, de jour comme de nuit, des mères élevant leurs jeunes, organisée avec des brigades et des rangers masaïs véhiculés, pouvait limiter significativement la prédation ou la destruction des portées.

Cette surveillance active est limitée depuis la naissance des petits jusqu’à l’âge avancé de 5 à 6 mois, âge avancé auquel ils sont en mesure de suivre la mère et d’échapper plus facilement à un éventuel prédateur.

Le véhicule dans lequel prend place les équipes de surveillance peut être utilisé pour faire barrage ou éloigner les potentiels prédateurs et destructeurs.

Occasionnellement, les agents habilités peuvent quitter le véhicule, la seule silhouette humaine est généralement suffisante pour apeurer et éloigner même les plus puissants félins.

Ces mêmes agents peuvent facilement éviter la confrontation entre les troupeaux domestiques et les nichées.

Par ailleurs, des équipes de surveillance, présentes de jour comme de nuit, sont en mesure d’annihiler les velléités des braconniers et trafiquants… et parfois aussi le dérangement occasionné par des guides de tourisme peu scrupuleux (gêne qui peut faire échouer cycliquement le délicat processus de chasse par exemple, conduisant à affaiblir un spécimen donné).

Dans strictement aucun cas il n’est établi de contact physique avec les guépards, de capture, d’action vétérinaire, pose de collier… Si des soins vétérinaires sont parfois nécessaires, ils dépendent entièrement de l’autorité et de la responsabilité exclusive du Kws (Kenya Wildlife Service).

Ainsi, nous espérons agir sur les quatre principaux maux qui menacent le guépard à Masaï-Mara : la destruction, la prédation, le dérangement et le trafic ! Nous avons ainsi l’espoir de limiter la mortalité des guépardeaux et d’augmenter considérablement leurs chances d’atteindre l’âge adulte.

AO  : Avec quelle aide avez-vous monté ce programme

TC : Depuis deux ans, le projet Cheetah for Ever est devenu un programme, avalisé et soutenu par des organismes officiels comme le KWS (Kenya Wildlife Service), l’Université de Narok (Masaï-­Mara), la communauté massaï du Narok County Government ou encore, généreux donateurs, l’association Beauval Nature, les zoos de la Palmyre et des Trois Vallées ou la Fondation Brigitte Bardot… et de nombreux particuliers, adhérents de l’association. Mais il nous faudrait encore beaucoup d’autres soutiens pour le développer et le rendre plus efficace.

AO : Un soutien que vous avez décidé de demander au grand public en lançant une cagnotte de financement participatif ?

Oui, cela nous a paru indispensable ! Car Cheetah for Ever a besoin de grossir pour protéger d’autres femelles. Un nouveau véhicule et une nouvelle équipe doivent renforcer le premier bouclier qui existe déjà. C’est pourquoi une cagnotte vient d’être lancée sur le site participatif GoFundMe. Avec une enveloppe de 50 000 euros, Cheetah For Ever pourra assurer la survie d’autres guépardeaux qui assureront la pérennité de leur espèce dans cette partie de l’Afrique. Le magazine 30 Millions d’amis est partenaire de ce projet et appelle ses lecteurs, toujours nombreux à venir en aide aux animaux, à contribuer, chacun à la hauteur de ses moyens, au financement de ce troisième véhicule qui sera une chance supplémentaire de voir encore les guépards parcourir de leurs foulées véloces les plaines du Masaï Mara… 

AO : Ce programme inclut-il les populations locales dans la préservation du guépard ?

Il nous est vite apparu évident que rien ne pouvait se faire concrètement et efficacement sur le long terme, sans l’approbation et la participation des population locales qui vivent dans les aires limitrophes du parc. Un second volet du programme, déjà amorcé préalablement depuis plus de deux ans, est consacré à l’éducation des jeunes enfants masaïs qui vivent aux abords immédiats de la réserve.

Une bibliothèque a été construite et offerte au village de Mararianta qui jouxte le parc. Elle est gérée par la communauté masaï elle-même mais financée par le programme et des fonds privés. Son emplacement stratégique, à proximité immédiate de l’une des écoles les plus fréquentées du village, nous permet déjà de travailler et collaborer avec les autorités et les enseignants. Nous l’avons dotée d’un équipement de production d’électricité solaire et de matériel audiovisuel permettant, entre autres, la projection de films de loisir, éducatifs et de documentaires animaliers (certains sont produits par notre équipe et sont en cours de montage).

Nous avons amorcé depuis peu un travail avec une seconde école, qui compte plus de 600 enfants ! Elle a été dotée elle aussi d’un matériel audiovisuel pour les même raisons.

Cet enseignement adapté cible prioritairement les problématiques environnementales et celles liées aux conflits homme/animaux au sein de l’écosystème Masaï-Mara. Il met l’accent sur les dommages parfois irréversibles que subit sa biodiversité, la disparition rapide et programmée – si rien n’est entreprit – des grands félins, les causes multiples de leur disparition et ses conséquences pour la communauté à court et long terme.

Des sorties éducatives, safaris de vision, nettoyage des déchets plastiques, programme de plantation d’arbres indigènes… sont organisées régulièrement avec les écoliers.

Si vous souhaitez soutenir le programme Cheetah for Ever, à l’occasion de la Journée mondiale des animaux, vous pouvez faire un don à la hauteur de vos moyens sur la cagnotte à retrouver sur le site GoFundMe. L’association a besoin de réunir 55 000 euros pour mener à bien son projet au service de la préservation des guépards. 

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